À la manière d'un journal qui permet de noter régulièrement des réflexions diverses ou de brefs comptes rendus de lectures, de choses marquantes, d'activités, ces Pensées éparses et Brèves sont une autre façon de faire entendre la rumeur du temps présent.
Les Caractères
C’est un livre dont je ne me lasse pas. J’en relis régulièrement quelques pages pour me replonger dans les portraits ironiques de personnes ayant vécu au 17e siècle ( mais qui ont tant de traits communs avec nos contemporains). Les Caractères de La Bruyère sont un chef d’œuvre qui décrit les travers et les qualités des êtres humains. On y croise des prétentieux, des jaloux, des vantards, des hommes d’esprit, des sots, des flatteurs, des arrivistes...On y trouve aussi des pensées, des aphorismes sur les femmes, l’amour, l’amitié, les hommes de pouvoir...
C’est une belle étude psychologique.
Principe de précaution
En 1979, le philosophe Hans Jonas définissait le Principe Responsabilité ; celui-ci établit des règles claires ayant pour but d’empêcher de mener - au nom d'intérêts économiques - des actions ( produire, utiliser des matières...) qui nuiraient gravement à la santé et à l’environnement. Hans Jonas demande aux hommes d’ « exiger le risque zéro de conduire à la destruction des conditions d'une vie authentiquement humaine sur Terre ».
Ce principe responsabilité, devenu nécessaire pour empêcher les catastrophes rendues possibles par certaines technologies actuelles, s’est traduit en 1996 par la création en France d’un Comité de la prévention et de la précaution.
Certains faits dans le passé ( sang contaminé, amiante, vache folle...) ont montré la nécessité d'appliquer le principe de précaution. Le remettre en cause serait redonner la priorité aux puissances d’argent, au détriment de la santé et de la nature.
Gaz de schiste
En lien avec ce qui précède, on peut s’étonner de la proposition faite ces jours-ci par l’ancien président de la République de relancer le dossier du gaz de schiste abandonné par lui-même et le gouvernement actuel pour des raisons écologiques ( la fracturation hydraulique présentant trop de dangers). Du point de vue économique, cette technique ne se justifie pas non plus, comme l’ont montré les expériences en cours.
Pourquoi donc relancer cette proposition en ce moment ?
L’échec de la pensée simpliste
Qu’il s’agisse de la politique économique mondialisée ou de l’attitude à prendre devant les pays en guerre, notre époque se révèle incapable d’apporter des solutions durables.
En cause, selon moi, le recours à une pensée inadaptée à notre époque, une pensée ancienne, linéaire, qui s’appuie parfois sur des idées fausses, une pensée simpliste, là où il faudrait tisser des liens entre les questions.
Regardons l’Irak, ce pays où Bush fils a déclenché la guerre il y a 11 ans sur la base d’un mensonge. Les Américains pensaient avoir gagné parce que Saddam Hussein avait été abattu.
Rien n’a été résolu, bien au contraire.
Prendre une décision demande qu’on réfléchisse à toutes les conséquences possibles de ses actes. C’est l’un des principes de base de la pensée complexe.
Hommage
Je connais des bénévoles qui agissent dans l’ombre : des infirmières qui vont passer leurs vacances dans un pays pauvre pour soigner des enfants, des hommes, des femmes qui tous les jours se mobilisent pour que des pauvres puissent manger, des retraité(e)s qui apprennent à lire à de jeunes étrangers. Le sourire d’un bébé guéri ou celui d’une vieille femme est leur récompense.
Ceux-là n’attendent pas la présence de caméras pour faire le bien autour d’eux.
Diane, Félix et les autres
Quel plaisir de retrouver samedi soir à la télévision Diane Dufresne, la chanteuse de Montréal à la superbe voix ! Je l’ai trouvée assagie. Elle était vêtue de façon moins fantaisiste que dans le passé, mais sa voix est toujours aussi pure. Elle nous entraîne dans son univers poétique, loin du brouhaha quotidien.
En l’écoutant, comment ne pas penser aussi à ses amis Canadiens Félix Leclerc, Gilles Vigneault, Robert Charlebois chantant ensemble sur scène Quand les hommes vivront d’amour ? Un message d’utopie, de rêve, si agréable à entendre en ces temps de troubles.