Mythes,
mensonges et pensée dépassée
Il
est un domaine que les citoyens doivent s’approprier, c’est celui
de l’économie.
La
plupart des spécialistes de la question nous font
croire que ce domaine leur est
réservé. Ces érudits (formatés
par les grandes écoles)
qui interviennent dans les
colloques et parlent régulièrement sur les plateaux de la
télévision ont réussi à convaincre les responsables politiques
de la pertinence de leur pensée qui est celle de la société
industrielle.
C’est
ainsi que depuis des décennies les mythes économiques, les
mensonges et une pensée inadaptée au monde d’aujourd’hui, ont
conduit au désastre écologique (avec
le dérèglement climatique),
au drame social (avec
beaucoup de chômeurs, de
pauvres et d’exclus) et à
l’exploitation des pays pauvres où sévissent la
malnutrition, la
famine et
l’exode…
Les
mythes
Dans
un ouvrage récent, Nos mythologies économiques,
Éloi
Laurent, enseignant
à Stanford,
dresse un tableau très juste des
aberrations
de l’économie libérale.
Au
libéralisme qui fait croire qu’il est la seule voie possible,
l’auteur
rappelle
que l’entreprise privée a besoin de la puissance publique pour
financer
les investissements et la formation de
ceux qui la servent
et
aider
de nombreux secteurs économiques en
difficulté comme l’agriculture
et la métallurgie. Il
dénonce aussi
le
fait que l’État
soit géré comme une entreprise, la social-xénophobie
qui rejette les réfugiés, les étrangers et les Français d’origine
étrangère, l’erreur des écolo-sceptiques qui pensent que le
marché et l’innovation permettront de résoudre les
problèmes environnementaux (dont
le
dérèglement
climatique).
À
cela,
on peut ajouter la
référence au PIB et à l’idée de croissance qui réduirait
les inégalités.
Les
mensonges
Pour
obtenir l’appui des collectivités et
les aides
publiques,
les lobbys n’hésitent pas à travestir la réalité :
l’autorisation de construire un hypermarché est obtenue en
gonflant le chiffre des embauches prévues et sans tenir compte des
emplois qui seront perdus dans
les environs de l’implantation.
En
la matière, EDF est spécialiste : le coût de l’EPR a été
largement minoré et la date de livraison ne cesse de reculer (et d'augmenter la dépense).
Une
pensée dépassée
Le
but de l’économie n’est pas d’enrichir les grands groupes ;
elle doit être au service des gens qui doivent se nourrir, se loger,
se déplacer, se soigner...
L’économie
libérale pense que la nature est à son service alors que l’intérêt
général est de la respecter et de la préserver.
Elle
est basée sur la pensée ancienne qui compartimente les problèmes
alors qu’il est nécessaire de les relier pour gérer la
complexité.
Ce
serait une erreur de croire qu’on peut changer le monde sans
remettre en cause cette forme d’économie.
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