Un
mot : animaliste
Une
idée : la condition animale et la politique
Depuis
plusieurs années, la défense de la cause animale prend de
l’ampleur. Grâce à l’action de nombreuses associations agissant
sur des questions précises ( contre la chasse, la corrida,
l’expérimentation sur les animaux, la cruauté dans les
laboratoires...), pour une alimentation sans viande et sans poisson,
pour le véganisme, etc..., grâce aux découvertes en matière
d’éthologie, aux ouvrages d’auteurs expliquant les raisons qui
nous obligent à modifier nos rapports avec les êtres non-humains,
le respect de la sensibilité et de la vie de ceux-ci gagne du
terrain.
Le
vocabulaire s’adapte à ce changement des mentalités. Le mot
antispéciste est entré récemment dans les dictionnaires.
Est
antispéciste celui qui refuse la
discrimination basée sur la hiérarchisation des espèces et la
croyance en la supériorité de l’animal humain sur l’animal
non-humain.
Cette
définition est claire ; elle implique un comportement refusant
toute exploitation des animaux non-humains, toute souffrance, toute
atteinte à leur liberté et à leur vie.
Un
autre mot apparaît parfois : animaliste (un parti animaliste
vient de voir le jour). Ne cherchez pas ce mot dans un dictionnaire,
il s’agit d’un néologisme.
D’un
point de vue théorique, ce
nom utilisé
pour désigner un défenseur
de la condition animale n’a
ni la clarté ni la force du mot antispéciste.
Comme l’a dit Jacques Derrida dans L’animal
que
donc
je suis,
« quand on dit
au
singulier et sans plus “L'Animal”, en prétendant désigner ainsi
tout vivant qui ne serait pas l'homme […], eh bien, chaque fois,
ce “on” dit une bêtise »
C’est
en effet continuer d’établir une frontière entre l’homme et les
autres êtres vivants, c’est oublier que l’homme appartient lui
aussi au règne animal.
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