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samedi 26 mai 2018

WEEK-END : la forêt


Promenade en forêt





    Cette photo a été prise la semaine dernière dans la forêt de Boulogne, à La Capelle.
J’ai emprunté ce jour-là un sentier que je connais bien. Depuis que je m’y promène – cela fait une vingtaine d’années – cette belle forêt a bien changé. 
    L’an dernier une maladie a attaqué les frênes et il a fallu les abattre mais c’est surtout la gestion actuelle des forêts qui pose problème. Aujourd'hui, le souci de rentabilité ne concerne plus seulement les usines ou les loisirs,  il s’applique aussi à la nature.
    Partout dans le monde, les surfaces boisées diminuent, provoquant une détérioration de la biodiversité (1), favorisant les inondations et  accentuant le dérèglement climatique. Triste constat car le rôle des forêts est capital en écologie !

Le complément
    Faut-il rappeler aussi rôle culturel et spirituel de la forêt ?
Dans de nombreuses civilisations, son apport est indéniable. Source d’inspiration des artistes, des poètes, des écrivains ( je pense notamment au magnifique livre L’appel de la forêt, de Jack London) elle est pour chacun de nous un lieu de ressourcement ou tout simplement un lieu de détente, de recherche d’équilibre.
   
     Pénétrer dans une forêt, c’est d’abord être en contact avec la nature. Tous les sentiers, même ceux qu’on pense bien connaître, nous font faire des découvertes.
Pour celui qui sait la regarder,  la forêt est un lieu où les choses banales paraissent toujours neuves. 
    Cette osmose avec la nature permet à l’Homme de sentir qu’il appartient à la biosphère.  Les questions qu’il se pose depuis des siècles trouvent parfois un élément de réponse dans le léger bruit que chaque pas produit quand le   pied rencontre les feuilles mortes.

(1) les forêts  sont des écosystèmes complexes qui offrent un habitat à de nombreux animaux, végétaux, espèces fongiques et microbiennes.

PROCHAIN BILLET : mercredi 6 juin












samedi 19 mai 2018

La photo du week-end : le pélican


La photo est un loisir ; elle est parfois un art. Technique à la portée de tous, elle permet de garder une trace d’instants qu’on a vécus, de scènes auxquelles on a assisté…
Elle enrichit un article ; outil pédagogique, elle aide à la compréhension d’un fait, d’un événement. Elle peut aussi être source d’inspiration pour un auteur.


LE PELICAN BLANC




LA PHOTO


    Le pélican n’a pas l’élégance du cygne ni la beauté du paon, mais cela n’a pas d’importance. Tout être vivant – qu’il soit humain ou animal – mérite le respect quel que soit son physique et ses compétences.

    C’était au milieu du mois d’avril et je visitais une réserve naturelle en Hollande du Sud. Quelques instants avant de rencontrer cet oiseau, j’avais aperçu de loin une colonie de pélicans (ces oiseaux aiment vivre en groupe). Celui-là était seul et il glissait sur l’eau à bonne allure, les ailes repliées (quand elles sont déployées, le spectacle est impressionnant : l’envergure peut atteindre plus de trois mètres). Mais ce sont les yeux – gros et noirs – et surtout le bec qui ont d'abord attiré mon attention

Ce long bec qui frôlait la surface de l'eau, étonnant par sa longueur - une quarantaine de centimètres - comportait une poche verdâtre volumineuse. Celle-ci a été convoitée par les humains qui, en Europe, ont tué le pélican pour fabriquer des blagues à tabac et des étuis et en Asie pour en faire des médicaments.
L’espèce est aujourd’hui en diminution car les sites de nidification sont perturbés et la nourriture (essentiellement le poisson) se fait plus rare.

L'ALLÉGORIE  DU PÉLICAN,
par Musset

    Dans son poème Le pélican qui fait partie de la Nuit de Mai, Alfred de Musset fait de cet oiseau le symbole du poète. Dramatisant la réalité qui veut que l’adulte aille pêcher des poissons pour en nourrir ses petits, Musset décrit des petits «  affamés (qui) courent sur le rivage ...quand ils aperçoivent leur père. Hélas celui-ci n'a rien pêché :
« En vain il a des mers fouillé la profondeur;
L'océan était vide et la plage déserte;
Pour toute nourriture il apporte son cœur...
Sombre et silencieux, étendu sur la pierre,
Partageant à ses fils ses entrailles de père,
Dans son amour sublime il berce sa douleur...

Alors il se soulève, ouvre son aile au vent,
Et, se frappant le cœur avec un cri sauvage,
Il pousse dans la nuit un si funèbre adieu,
Que les oiseaux des mers désertent le rivage »

    Baudelaire a comparé le poète à l’albatros, Musset , son contemporain, utilise le même procédé dans le poème Le pélican. Pour les deux auteurs, le poète est celui qui souffre dans le processus de création pour apporter aux autres une nourriture spirituelle.



mercredi 16 mai 2018

les mots : définir l'être humain




«  Méfie-toi des mots et de leurs pièges. Tu prononces le mot Père et le malentendu commence ; »
(Les mots – Images Vues, 1975)

Définir l’être humain

    Le vocabulaire relatif aux êtres humains est très riche. Il varie selon les classes sociales, les professions et les orientations politiques.
    S’adressant à la foule, JL.Mélenchon a devant lui des gens, mot assez neutre qui ne peut être utilisé qu’au pluriel. Un discours politique commençant par Citoyennes, citoyens est sans aucun doute mieux adapté. À gauche, entre militants, on utilise depuis longtemps le mot camarade qui rappelle l’époque où l’on fréquentait l’école .
    Certains politiques aiment l’expression Mes amis qui dans leur bouche est dénaturée. La véritable amitié est celle qui unissait Montaigne et La Boétie. On sait par ailleurs qu’il faut se méfier des politiciens qui se disent« amis de trente ans. »
    De nos jours, le nom compagnon paraît assez vieillot. Il rappelle le fameux groupe de chanteurs des années 50 et 60 mais aussi l’époque de la Résistance (les Compagnons de la Libération).
   Le mot copain popularisé par Jules Romains en 1913 (Les copains) et plus tard par Georges Brassens  - avec Les copains d’abord - a gardé son côté familier et il reste moderne.
   Personne et individu sont des mots très proches. Ils rappellent que tout être vivant est unique. Pourtant le second a pris un aspect négatif dans la bouche des policiers et des journalistes. Parlant d’un suspect, ils n’emploieront jamais le mot personne ; le présumé coupable est toujours un individu.

Masculin / féminin

    La langue française est misogyne. Quand on consulte le Robert des synonymes on constate que le nom homme est accompagné d’une majorité de mots neutres et favorables ;  pour le mot femme, c’est le contraire : sept sont neutres, quinze sont défavorables ( commère, créature, grognasse...et j’en passe)
   Quand il s’agit du même mot, ce n’est pas mieux. Par exemple, gars  est souvent accompagné d’un adjectif favorable ( un petit gars, un brave gars.. ). Le féminin n’a pas besoin d’épithète ; le mot seul suffit pour discréditer une femme.


samedi 12 mai 2018

La photo du week-end


    La photo est un loisir ; elle est parfois un art. Technique à la portée de tous, elle permet de garder une trace d’instants qu’on a vécus, de scènes auxquelles on a assisté…
Elle enrichit un article ; outil pédagogique, elle aide à la compréhension d’un fait, d’un événement. Elle peut aussi être source d’inspiration pour un auteur.



                                 Cette photo a été prise à Ambleteuse, il y a quelques jours.

   J’ai la chance de vivre près de la mer. Celle-ci est le but de la plupart de mes promenades. Sur la Côte d’Opale, de Calais à Berck – c’est-à-dire dans la zone faisant partie du Pas-de-Calais – en dehors des deux caps célèbres (le Blanc-Nez et le Gris-Nez) les plages ne manquent pas. Chacune a son caractère et son charme. Certaines attirent un public plutôt snob, d’autres sont jugées populaires. La plupart d'elles offrent de longues étendues de sable et derrière elles se trouve souvent un massif dunaire.
La plage d’Ambleteuse se caractérise par la présence de rochers et de sable fin. Un fort maritime conçu par Vauban attire aussi les touristes.

Commentaire sur la photo 
    Je marchais ce jour-là sur la promenade, le smartphone à la main et je me suis arrêté devant la mer qui m’était apparue si belle à cet endroit. On était à marée haute et la mer recouvrait le sable. Seuls apparaissaient les rochers plats couverts d’algues.
    Malgré le beau temps il y avait peu de monde. Un homme regardait le spectacle des vagues qui bientôt  atteindraient les rochers. À côté de lui, une trottinette, appuyée sur le muret qui longe la plage, semblait attendre le retour de son propriétaire.
     C'était une scène traduisant le charme des jours ordinaires.




mercredi 9 mai 2018

POLITIQUES 4



MAI 2017 - MAI 2018 : BILAN


    Candidat à la présidence de la République, il avait pris comme titre de son livre le mot Révolution. Avec lui, le vieux monde allait s’écrouler. Bénéficiant de circonstances exceptionnelles (l’écroulement du favori Fillon englué dans l’affaire Pénélope, la perte de crédibilité du PS et des Verts…) E. Macron se retrouvait au second tour face à la candidate d’extrême droite rejetée par une majorité d’électeurs et l’emportait facilement.
   Il avait annoncé un nouveau monde que beaucoup de citoyens espéraient. C’est vrai qu’on était lassé de certaines figures que l’on avait vues depuis des décennies. Elles avaient disparu ; adieu les Sarkozy, Juppé, Fillon, Hollande, Valls... et quelques autres. La jeunesse du nouvel élu pouvait être un signe favorable.
    Les élections législatives qui suivirent firent apparaître de nouveaux visages. On s’aperçut très vite que le renouvellement du personnel politique ne suffit pas à changer de monde.

    Changer de monde, dans le contexte actuel, cela signifie qu’on prend les mesures qui permettent de lutter contre le dérèglement climatique, de préserver le vivant, de réduire ce qu’un ancien président appelait « la fracture sociale », de donner plus de pouvoir aux citoyens, d’œuvrer pour la paix en ne fabriquant plus d’armes…
Ce n’est pas le chemin pris par le nouveau président. E. Macron ne regarde pas vers l’avenir, il regarde plutôt vers le monde ancien.

    Ses recettes économiques sont dans la continuité de ses prédécesseurs ; elles appliquent les vieilles règles du libéralisme. En favorisant les plus riches et en demandant des efforts plus grands aux modestes – qu’ils soient travailleurs ou retraités – les inégalités se sont aggravées.
En ce qui concerne la question écologique, aucune mesure n’a été prise pour réduire les pollutions et ralentir la hausse du réchauffement climatique.
Les vieilles traditions ont été remises à l’honneur : la chasse est encouragée et la chasse à courre, si cruelle, n’est pas remise en cause.
    Notre constitution vieille de soixante ans et faite sur mesure pour le général de Gaulle donne un pouvoir exorbitant au président. Un chef d’État moderne en aurait proposé une nouvelle. E.Macron se complaît dans les habits usés d’un dirigeant omnipotent.
   Les droits de l’Homme qui ont longtemps été un symbole fort de la France sont mis à mal ; la gestion de la question migratoire montre un manque flagrant d’humanité.
Mr Macron ne construit pas le nouveau monde. Il bâtit son action dans la continuité du vieux monde qui s’écroule.



samedi 5 mai 2018

La photo du week-end


LA PHOTO

Un couple de grues blanches



La photo 

    La photo a différentes fonctions. Pratiquée par certaines personnes, elle est un art. Pour la plupart des gens, elle est un loisir ; à l’heure du smartphone elle est un moyen simple de préserver à tout moment un souvenir. Dans un livre ou un magazine, elle est un support pédagogique intéressant. Que serait le National Geographic sans les superbes photos qu’il contient ? 
   Le journalisme l’utilise pour compléter un texte ; on sait hélas qu’il est facile de nos jours de tromper le lecteur en modifiant une photo ou en accompagnant celle-ci d’une légende fausse.
  Bref, les multiples usages de la photographie rendent cette technique utile pour tous (malgré le mauvais usage qu'on peut en faire) et passionnante pour certains.

Un couple de grues

   Le spectacle fut magnifique. Je me promenais dans une réserve naturelle proche d'Amsterdam, l'appareil photo à la main. Dans un espace boisé, un couple de grues blanches marchait. Soudain les ailes des deux oiseaux se déployèrent, laissant apparaître les rémiges primaires noires qu'on peut voir seulement quand les grues volent. Elles se posèrent un peu plus loin puis s'envolèrent à nouveau.

Une espèce en grand danger

   La grue blanche est un oiseau de grande taille qui vit normalement dans les zones humides de l'Amérique du Nord. Hélas, elle fait partie des espèces en voie de disparition. Dans la nature, il n'en reste que deux centaines environ.

   Leur nombre a commencé à diminuer au milieu du 19e siècle, c'est-à-dire au début de l'ère industrielle quand les immigrés installés en Amérique ont asséché les marais et chassé cet oiseau pour se nourrir de leur chair. Les décennies qui ont suivi n’ont fait qu’amplifier ce phénomène pour aboutir à la situation actuelle : la disparition de nombreuses espèces et les menaces qui pèsent sur beaucoup d’entre elles.

mercredi 2 mai 2018

Politiques 3 : le pouvoir des citoyens



POLITIQUES : Cette nouvelle rubrique a pour but  d'aborder  les questions se rapportant à la politique sous tous ses aspects. Il sera donc question – entre autres - de la politique politicienne rejetée par de nombreux citoyens, de la politique définie depuis l’Antiquité par les philosophes et des politiques possibles...

Démocratie

     C'est par le biais de la question écologique que la démocratie vivante, celle qui rendra la parole aux citoyens, verra le jour. Pourquoi ?
   Contrairement à la démocratie dans l'entreprise qui est un domaine dans lequel le travailleur ne peut agir comme il le voudrait(1), chacun peut dès aujourd'hui exercer sa citoyenneté écologique avec une certaine liberté.
   Certes, cette liberté est relative car beaucoup de personnes sont conditionnées par la plupart des médias et par les publicitaires qui les poussent à accepter sans broncher les travers de la société de consommation.
    Il faut prendre aussi en compte le fait que les alternatives qu'on voudrait choisir n'existent pas toujours. Dans le domaine des transports par exemple, l'abandon de la voiture est rarement possible en raison de l'insuffisance de transports publics notamment en milieu rural .
    Il n'en reste pas moins vrai que l'implication des citoyens dans leur mode de vie, dans leur rapport à la croissance, permettrait de modifier le comportement des producteurs et des décideurs, si elle était un phénomène massif. De ce point de vue, on a souvent sous-estimé le pouvoir des consommateurs qui est pourtant énorme, en particulier par la pratique du boycott.

    La société écologique ne pourra se construire que par une démarche participative parce qu'elle a besoin de l'implication de tous, qu'elle concerne à la fois les problèmes locaux et mondiaux. L’Agenda 21(2) qui était une bonne initiative pour aller vers une société responsable a en grande partie échoué parce qu’il n’a pas été mis en place partout mais aussi parce que les citoyens n’ont pas été suffisamment associés aux décisions.
    Les conférences pour le climat organisées jusqu’à ce jour ont montré leur incapacité à résoudre les problèmes écologiques  qui mettent le vivant en danger.
Chacun doit prendre conscience qu’il a la  capacité d'agir pour transformer le monde. C’est, je pense, la seule issue possible pour s’attaquer à la crise multiforme que nous traversons.


(1) Dans la société capitaliste, l’arme principale des travailleurs est la grève qui a   ses limites. Seule l’autogestion leur permettrait d’exercer leur citoyenneté.

(2) plan d’action adopté au Sommet de la Terre de Rio en 1992

    

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