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samedi 19 mai 2018

La photo du week-end : le pélican


La photo est un loisir ; elle est parfois un art. Technique à la portée de tous, elle permet de garder une trace d’instants qu’on a vécus, de scènes auxquelles on a assisté…
Elle enrichit un article ; outil pédagogique, elle aide à la compréhension d’un fait, d’un événement. Elle peut aussi être source d’inspiration pour un auteur.


LE PELICAN BLANC




LA PHOTO


    Le pélican n’a pas l’élégance du cygne ni la beauté du paon, mais cela n’a pas d’importance. Tout être vivant – qu’il soit humain ou animal – mérite le respect quel que soit son physique et ses compétences.

    C’était au milieu du mois d’avril et je visitais une réserve naturelle en Hollande du Sud. Quelques instants avant de rencontrer cet oiseau, j’avais aperçu de loin une colonie de pélicans (ces oiseaux aiment vivre en groupe). Celui-là était seul et il glissait sur l’eau à bonne allure, les ailes repliées (quand elles sont déployées, le spectacle est impressionnant : l’envergure peut atteindre plus de trois mètres). Mais ce sont les yeux – gros et noirs – et surtout le bec qui ont d'abord attiré mon attention

Ce long bec qui frôlait la surface de l'eau, étonnant par sa longueur - une quarantaine de centimètres - comportait une poche verdâtre volumineuse. Celle-ci a été convoitée par les humains qui, en Europe, ont tué le pélican pour fabriquer des blagues à tabac et des étuis et en Asie pour en faire des médicaments.
L’espèce est aujourd’hui en diminution car les sites de nidification sont perturbés et la nourriture (essentiellement le poisson) se fait plus rare.

L'ALLÉGORIE  DU PÉLICAN,
par Musset

    Dans son poème Le pélican qui fait partie de la Nuit de Mai, Alfred de Musset fait de cet oiseau le symbole du poète. Dramatisant la réalité qui veut que l’adulte aille pêcher des poissons pour en nourrir ses petits, Musset décrit des petits «  affamés (qui) courent sur le rivage ...quand ils aperçoivent leur père. Hélas celui-ci n'a rien pêché :
« En vain il a des mers fouillé la profondeur;
L'océan était vide et la plage déserte;
Pour toute nourriture il apporte son cœur...
Sombre et silencieux, étendu sur la pierre,
Partageant à ses fils ses entrailles de père,
Dans son amour sublime il berce sa douleur...

Alors il se soulève, ouvre son aile au vent,
Et, se frappant le cœur avec un cri sauvage,
Il pousse dans la nuit un si funèbre adieu,
Que les oiseaux des mers désertent le rivage »

    Baudelaire a comparé le poète à l’albatros, Musset , son contemporain, utilise le même procédé dans le poème Le pélican. Pour les deux auteurs, le poète est celui qui souffre dans le processus de création pour apporter aux autres une nourriture spirituelle.



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