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mercredi 16 mai 2018

les mots : définir l'être humain




«  Méfie-toi des mots et de leurs pièges. Tu prononces le mot Père et le malentendu commence ; »
(Les mots – Images Vues, 1975)

Définir l’être humain

    Le vocabulaire relatif aux êtres humains est très riche. Il varie selon les classes sociales, les professions et les orientations politiques.
    S’adressant à la foule, JL.Mélenchon a devant lui des gens, mot assez neutre qui ne peut être utilisé qu’au pluriel. Un discours politique commençant par Citoyennes, citoyens est sans aucun doute mieux adapté. À gauche, entre militants, on utilise depuis longtemps le mot camarade qui rappelle l’époque où l’on fréquentait l’école .
    Certains politiques aiment l’expression Mes amis qui dans leur bouche est dénaturée. La véritable amitié est celle qui unissait Montaigne et La Boétie. On sait par ailleurs qu’il faut se méfier des politiciens qui se disent« amis de trente ans. »
    De nos jours, le nom compagnon paraît assez vieillot. Il rappelle le fameux groupe de chanteurs des années 50 et 60 mais aussi l’époque de la Résistance (les Compagnons de la Libération).
   Le mot copain popularisé par Jules Romains en 1913 (Les copains) et plus tard par Georges Brassens  - avec Les copains d’abord - a gardé son côté familier et il reste moderne.
   Personne et individu sont des mots très proches. Ils rappellent que tout être vivant est unique. Pourtant le second a pris un aspect négatif dans la bouche des policiers et des journalistes. Parlant d’un suspect, ils n’emploieront jamais le mot personne ; le présumé coupable est toujours un individu.

Masculin / féminin

    La langue française est misogyne. Quand on consulte le Robert des synonymes on constate que le nom homme est accompagné d’une majorité de mots neutres et favorables ;  pour le mot femme, c’est le contraire : sept sont neutres, quinze sont défavorables ( commère, créature, grognasse...et j’en passe)
   Quand il s’agit du même mot, ce n’est pas mieux. Par exemple, gars  est souvent accompagné d’un adjectif favorable ( un petit gars, un brave gars.. ). Le féminin n’a pas besoin d’épithète ; le mot seul suffit pour discréditer une femme.


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