Emancipation, Liberté - Photo Jill 111 www.pixabay.com |
Une société bloquée
S'il
est vrai que les problèmes qui secouent la société depuis
plusieurs décennies touchent le monde entier, on trouve dans chaque
pays des aspects particuliers qui permettent soit de se porter mieux
que les autres, soit de vivre plus difficilement la mutation vers une
nouvelle ère.
En
ce qui concerne la France, un des handicaps majeurs est selon moi
l'enfermement dans une conception conservatrice des rapports humains
qui privilégie les hiérarchies et ceux qu'on désigne sous le nom
d'élites.
Le
recours à une hiérarchie pesante a deux effets négatifs :
elle provoque la souffrance de ceux qui sont harcelés et parfois,
dans les cas extrêmes, elle aboutit au suicide des victimes. Par
ailleurs, elle contribue à paralyser les initiatives, la créativité,
les changements profonds.
C'est
ainsi que des principes économiques maintes fois contredits par les
faits continuent d'être appliqués par les décideurs. Un exemple
parmi d'autres : on prône encore la croissance alors
qu'elle n'empêche pas le chômage et qu'elle est responsable de la
détérioration de la planète.
Quant
aux élites, anciens élèves de grandes écoles telles que l'ENA,
elles sont coupées des réalités de la vie quotidienne et elles
ont une vision étroite et déformée des problèmes. Dans de
nombreux cas, la participation des citoyens permettrait de prendre
des décisions plus justes : l'expérience des uns,
l'imagination, la spontanéité des autres seraient bénéfiques.
La
société française est bloquée ; elle manque d'audace. Elle a
besoin de se libérer des habitudes contraignantes.
De
l'école primaire aux études supérieures, les élèves apprennent
la docilité alors qu'un enseignement ambitieux devrait
plutôt développer l'esprit critique. L'école n'est pas seulement
le lieu où l'on transmet des savoirs. Elle doit être un lieu
d'émancipation.
Qu'il
s'agisse du fonctionnement d'un pays, d'une entreprise ou d'une
administration, le pouvoir ne doit pas être dans les mains
d'une seule personne ou d'un petit groupe. L'innovation nécessite la
mise en commun des idées de chacun des membres de la collectivité.
***
Certains
électeurs avaient cru que la jeunesse du nouveau président qui s'était présenté comme un héraut du nouveau monde
apporterait une vision différente de la gouvernance. Ils
souhaitaient un renouvellement de la démocratie, ils découvrent
après un an d'exercice un président jupitérien qui s'entoure de
fidèles exécutants et décide dans la solitude. Ils espéraient le
déblocage de la société, c'est le contraire qui se produit.
Quand
verrons-nous souffler sur le pays le doux vent de la liberté ?
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