À
la fin des années 70, en vacances en famille dans les Alpes, tous les jours nous regardions de loin le Mont- Blanc. Il nous paraissait impossible de quitter la région sans avoir vu de près le plus haut massif de France.
Le
tourisme de masse était à cette époque en plein développement, ce
qui était une bonne chose du point de vue social mais qui devait
s'avérer par la suite néfaste pour l'environnement.
À
Chamonix, nous avions pris le petit train rouge du Montenvers pour
découvrir le glacier de la Mer de Glace. Je n'oublierai jamais ce
paysage imposant qui s'étendait devant nous, la pureté de la glace
qui brillait sous les rayons du soleil.
Dans
ce cadre naturel exceptionnel, des artistes avaient voulu laisser
une trace de leur savoir- faire : dans une grotte, ils avaient
imaginé de belles sculptures en glace.
Vingt
ans plus tard, j'ai pris l'avion pour me rendre en Italie. Quand
celui-ci survola le Mont-Blanc, j'eus sous les yeux, pendant plusieurs minutes, quelques kilomètres plus bas, l'image impressionnante de monts recouverts d'une neige immaculée. Le
paysage était époustouflant. Je pensais alors :
- Quelle
chance nous avons de vivre sur une Terre qui offre tant de
merveilles : des forêts parfois vieilles de 100 millions
d'années, des montagnes qui ont mis des dizaines de millions
d'années pour se former, des glaciers apparus beaucoup plus tard (7 millions
d'années) – dont le rôle est important puisqu'ils stockent le CO2 de l'atmosphère !
La
société industrielle a mis en péril les équilibres naturels qui
permettent de respirer et de se nourrir. Elle
a défiguré de superbes paysages, modifié des sites remarquables, pollué l'eau, l'air et les sol. La Mer de Glace est l'une des victimes d'un mode de développement insensé. Elle a perdu 120
mètres entre 1905 et 2005.
Dernièrement
je voyais à la télévision ce qu'elle est devenue aujourd'hui. Là où
régnait la glace, c'est maintenant un triste paysage qui apparaît, fait de
blocs, de galets, de cailloux d'un gris et sinistres.
Le
dérèglement climatique conduit l'humanité à sa perte, comme vient
de le rappeler une nouvelle fois le GIEC*. Cette question est la priorité du moment. C'est elle qui doit mobiliser toutes les énergies en ce début de siècle.
* Groupement d'Experts Internationaux sur l'Evolution du Climat
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