Alors
que tout plaide en faveur d'un métissage des idées et des peuples,
on entend depuis quelque temps monter en Europe un discours qui
préconise le repli sur soi, qui affirme les vertus, voire la
supériorité, du modèle occidental sur les autres, ce qui est une
erreur dans bien des domaines. Ce discours nationaliste quitte
souvent les frontières du chauvinisme pour devenir xénophobe,
raciste et se traduit en politique par une poussée de l'extrême
droite.
Certes
cela n'est pas nouveau. Au début du XXe siècle, l'affaire Dreyfus avait mis en évidence l'existence en France d'un courant antisémite.
Dans les années 1930- 1940, les fascistes étaient au pouvoir en
Allemagne, en Espagne et en Italie.
La
France réputée à l'étranger pour être le pays des Droits de
l'Homme n'a pas toujours été exemplaire. Elle ne l'a pas été
pendant la seconde guerre mondiale lorsqu'elle était dirigée par le
gouvernement de Vichy. Elle ne l'a pas été après la
guerre quand elle a traité avec mépris les soldats africains qui
avaient combattu pour elle. Et plus tard quand on a eu besoin de
main d'œuvre pour reconstruire le pays,
les Polonais, les Italiens, les Espagnols, les Portugais ont souvent
été victimes de propos xénophobes.
Ces
dernières années, on ne peut pas dire que les personnes qui
quittent leur pays pour des raisons politiques, économiques ou
écologiques et souhaitent vivre en France sont accueillies
chaleureusement.
La haine de l'étranger se développe à nouveau dangereusement.
***
Préconiser
le vivre-ensemble, le multiculturalisme, ce n'est pas dénigrer son
pays ou sa langue, c'est s'ouvrir vers les autres pour enrichir sa
pensée, sa culture, pour trouver ailleurs et avec d'autres de
nouvelles idées.
Paul
Valéry avait très bien exprimé cette idée en peu de mots : « Enrichissons-nous
de nos différences mutuelles »
Au
niveau des personnes, dès lors que les rapports sont basés sur le
respect du principe d'égalité, les couples peuvent constater au
quotidien les bienfaits de la mixité ethnique ou culturelle.
Il
en est de même pour les groupes humains. Lorsque j'exerçais des
responsabilités dans le domaine du transport et du tourisme, j'ai vu
à l'étranger des réalisations qui n'existaient pas encore chez
nous. J'ai aussi beaucoup appris des Africains et des Polonais lors d'actions de coopération.
Au
niveau des peuples, cette ouverture sur les autres ne procure pas
seulement un enrichissement culturel et humain, elle est une
nécessité car elle est avant tout un facteur de paix. Elle
est aussi indispensable pour lutter ensemble contre le désordre
écologique.
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