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mardi 25 décembre 2018

Noël



      Fête de l'enfance et de l'émerveillement, Noël apporte aux adultes un message de paix : c'est la trêve de Noël pendant laquelle les canons se taisent, la fête qui a vu fraterniser, pendant quelques heures, les ennemis de la première guerre mondiale. Mais ce Noël-là n'est-il pas en train de disparaître ?
     Dans beaucoup de familles - du moins celles qui le peuvent -  la période des fêtes de fin d'année se résume trop souvent à une succession de repas conformes à la tradition : on voit sur les tables françaises  médaillons de foie gras, dindes, chapons ou gigots d'agneaux... Cette tradition   fait souffrir et tue des millions d'animaux. 
Le plaisir de la fête ne peut se concevoir dans la cruauté et la souffrance.
Et puis il y a cette frénésie qui pousse à dépenser de façon inconsidérée pour acheter des choses dont on pourrait se passer.
La recherche du bonheur passe par d'autres chemins.
                                                                    *
LE PROCHAIN BILLET PARAITRA LE MERCREDI 2 JANVIER 2019

vendredi 21 décembre 2018

les motsn° 4



LE SENS DES MOTS 

Pour justifier l'injonction faite il y a quelques jours aux Gilets Jaunes de cesser le blocage des ronds-points le ministre de l'Intérieur a choisi l'argument classique de la sécurité.

   Depuis quelques décennies, on a tendance à réduire le sens de ce mot à la question du maintien de l'ordre. C'est oublier que la première définition de sécurité était différente. On lit en effet dans le Robert que la sécurité est l'« état d'esprit confiant et tranquille d'une personne qui se croit à l'abri du danger»).
 Il est intéressant de noter qu'il est spécifié que ce sentiment de confiance n'est pas forcément justifié puisqu'une personne « qui se croit à l'abri » ne l'est peut-être pas.

La sécurité a donc été pendant des siècles une impression de tranquillité.

    Puis le sens du mot a évolué. La sécurité, lit-on dans le Robert est «la situation tranquille qui résulte d'une absence réelle de danger».

Il est temps de redonner au mot sécurité son vrai sens. Nous pourrons dire alors que, dans le monde d'aujourd'hui, chacun aspire à la sécurité dans le sens qui prend en compte tous les facteurs qui contribuent à la tranquillité de l'esprit.

Oui, les gens souhaitent la sécurité de l'emploi.
Oui, ils voudraient manger des produits sains.
Oui, ils aimeraient respirer un air qui ne rend pas malade et qui tue parfois.
Ce manque de sécurité fait beaucoup plus de dégâts que les délits individuels.

Mesdames et Messieurs les ministres concernés, pensez-y !

BJC


mardi 18 décembre 2018

De COP en COP...


«Soyons le changement que nous voulons voir dans le Monde »
(Gandhi) 


CHRONIQUE DU TEMPS PERDU
 
    Ainsi de COP en COP, depuis 21 ans, le même scénario se reproduit : les dirigeants du monde entier se réunissent dans le but de limiter à un degré et demi la hausse de la température, chiffre fixé par les experts pour que la Terre reste vivable et ils sont incapables de lancer les actions concrètes qui permettraient d'atteindre cet objectif.

    Depuis 2009, je fais sur ce blog une analyse des conférences sur le climat. Voici quelques-unes de mes conclusions : 

En 2009, le sommet de Copenhague s’était achevé lamentablement, celui de Cancún (2010) ne mérite pas qu’on manifeste une grande joie tant le bilan est pauvre.

2013 : La Conférence mondiale a dénoncé l'attitude des pays développés qui « sont venus les mains vides » à la conférence de Varsovie. Elle a regretté la place accordée (pour des raisons économiques) aux énergies fossiles extrêmement polluantes, soutenues fortement par la Pologne ainsi que la marche arrière effectuée par le Japon, l’Australie et le Canada, et le manque de propositions nouvelles de l'’Europe. Dénonciation non suivie de décisions.

La COP 21 (2015) présentée par le gouvernement français comme une formidable avancée n’a pas débouché sur des engagements précis. Le retrait des États-Unis désormais gouvernés par le climatosceptique Trump, les indicateurs qui montrent une détérioration régulière de la situation écologique, tout cela pousse à mettre en doute la possibilité de limiter la hausse du réchauffement à un degré et demi.


La 22e conférence sur le climat organisée à Marrakech est dans la continuité de la conférence de Paris : cette COP  devait être le sommet de l’action ; finalement peu de décisions ont été prises.

La COP 23 s'est tenue à Bonn. Il faut bien le dire, cet événement n'a pas soulevé un grand enthousiasme, malgré le slogan choisi par les organisateurs : « Viser plus loin, plus vite et tous ensemble ». Les mots ne suffisent plus quand ils sont confrontés à la réalité des faits.

#COP24 La conférence sur le climat s'est déroulée à Katowice (Pologne) dans l'indifférence générale. Rien de plus normal : depuis le sommet de Kyoto (1997) rien de concret n'a été décidé et le système mondialisé poursuit à grande vitesse la destruction du vivant.
(sur Twitter le 15/12/2018) 

    Dans ce contexte peu rassurant, la France fait partie des pays qui ne font pas le nécessaire pour lutter contre l'effet de serre. Des paroles, oui, mais peu d'actes.

   En 2009, Albert Jacquard écrivait un livre lucide, Le compte à rebours a-t-il commencé ? Si nous voulons éviter le pire, nous devons nous dépêcher.






vendredi 14 décembre 2018

les fêtes n°3



Fête et tradition

     

   Depuis quelques jours les villes sont à nouveau illuminées et les vitrines des magasins tentent le chaland ; sur les écrans de télévision, les publicités rappellent à longueur de journée que Noël approche. Pour ceux qui vivent dans la misère, ces images sont cruelles : ils savent que tout cela n'est pas pour eux.
   Qu'est devenue la fête de nos jours ? Avant tout une vaste opération commerciale, reflet d'une société qui par tous les moyens – même en temps de crise – incite les gens à consommer, une société qui confond bien-être et possession de biens.
   Le gaspillage étant désormais quotidien pour certains, il s'agit de donner de plus en plus dans la démesure. Dans les temples modernes que sont devenus les supermarchés, les gens s'entassent avec ferveur. La grande frénésie collective pousse à l'achat compulsif et les caddies débordent de jouets qui seront vite oubliés, de gadgets inutiles, de victuailles à foison : blocs de foie gras produits dans la souffrance, huîtres modifiées dans des laboratoires (ce que peu de gens savent), volailles qui n'ont jamais vu la lumière naturelle.
   À une vingtaine de kilomètres de chez moi, le village de Licques est connu pour ses chapons, pintades et dindes.
La tradition veut qu'en cette période de fin d'année on organise une fête des dindes au cours de laquelle on fait défiler les pauvres volatiles à travers la commune.
Comment peut-on parler de fête quand des milliers d'êtres vont être envoyés à l'abattoir ?
   Cette conception de la fête n'est pas la mienne.
BJC


mardi 11 décembre 2018

Ce que nous disent les Gilets jaunes

Le soulèvement - Honoré DAUMIER (1808 -1879)


Révoltes et révolutions
      Une partie du peuple français, soutenue par une forte majorité de citoyens, vient de se soulever contre l'injustice et l'arbitraire. Le mouvement des Gilets Jaunes est atypique. Il regroupe des gens de tous âges, venus de toutes les régions. Il ne se place pas sous la bannière d'un ou plusieurs leaders et ces dernières semaines on a pu voir que ses participants sont très motivés.

Qui sont ces contestataires ?

- Des personnes qui n'arrivent plus à vivre décemment car leurs revenus – qu'il s'agisse de salaires, de pensions ou d'allocations – sont trop faibles alors que les prix et les taxes ne cessent d'augmenter, des gens du peuple lassés d'un pouvoir politique qui ne leur donne pas suffisamment la parole, d'un système électoral qui ne permet pas une juste représentation de la diversité de la population et des opinions.

   Bien sûr la situation française est liée au contexte international : il y a d'abord la société mondialisée basée sur un capitalisme destructeur et une Europe qui ne prend pas suffisamment en compte les questions sociales. Mais il y a surtout la responsabilité d'un président qui avait écrit un livre intitulé Révolution et avait promis de redresser le pays en le conduisant vers un nouveau monde.

Dix-huit mois après son investiture, le bilan d'E. Macron est négatif et sa personnalité est rejetée par huit Français sur dix.

                                              *

    À travers les siècles, les révoltes et soulèvements ont été nombreux en France et notre pays a connu trois révolutions principales (1789, 1830, 1848). Elles ont eu les mêmes causes et l'attitude du pouvoir en place a toujours été la même : celui-ci a répondu par la répression et a tenté de contrer la résistance populaire .

Prenons l'exemple de 1789.

La colère du peuple est due aux problèmes sociaux, à la misère qui ne cesse de croître, à l'injustice (les privilèges dont bénéficient les riches). La hausse du prix du pain est jugée insupportable. Les nouveaux impôts supportés par le peuple attisent la colère.

Partout en France, les cahiers de doléances permettent au peuple de faire connaître ses revendications.

La défiance du peuple vis-à-vis de la monarchie devient de plus en plus forte. La société est jugée archaïque. La royauté absolue est incapable de répondre à l'attente du peuple. On connaît la suite.

Elle montre, avec la prise de la Bastille, l'importance des symboles.

                                           *

    Il faut en avoir conscience : la crise de 2018 est profonde. Elle est sociale et met en cause le déficit démocratique.

     Après quelques jours de silence, le président de la République a enfin pris la parole hier soir. Son allocution avait pour but de calmer les esprits. Les réactions entendues hier et ce matin montrent qu'il n'a pas réussi à convaincre. Les maigres propositions qu'il a faites ne répondent pas à l'attente de celles et ceux qui depuis quatre semaines luttent courageusement pour une vie meilleure.
Pour eux, la résistance continue. N'oublions pas que les révoltes des anonymes ont été historiquement le véritable moteur des progrès sociaux.

vendredi 7 décembre 2018

Pensées N° 2



Dans cette nouvelle rubrique vous trouverez quelques pensées regroupées autour d'un thème.
Aujourd'hui : Société


1. Croire qu'un homme providentiel peut sauver un pays est un signe de faiblesse, c'est une injure à la démocratie.

2. Quand on ne cherche pas à arrêter un conflit par la concertation et qu’on préfère rendre les coups, c’est toujours un échec pour la raison.

3. Trop peu de gens réussissent à échapper à l'aliénation résultant de l’organisation de la société moderne qui, avec la publicité et la propagande dominante, réduit la liberté de pensée. Développer davantage l'esprit critique des jeunes devient une nécessité.

4. Pour convaincre quelqu'un de changer ses habitudes (par exemple pour limiter son impact écologique), il faut faire preuve d'empathie, s’adresser à son intelligence et à sa sensibilité. il faut être patient et tolérant.

5. L’éducation n’est pas du seul ressort des enseignants. Les parents, les animateurs d’associations, les médias, les messages qu’on voit dans la rue contribuent à l’éducation des enfants. 

6. Quand on parle des héros historiques (Charlemagne, Napoléon...) on passe souvent sous silence le fait qu'ils ont envahi les pays voisins, que leurs soldats ont pillé des villages, violé des femmes, massacré des civils.
Le héros moderne est celui qui lutte contre l’injustice, celui qui résiste.

mardi 4 décembre 2018

n° 2 : Jaune, violet, noir


  
    Trois couleurs ont fait l'actualité ces jours-ci : le jaune, le violet et le noir.

Ceux qui ont lancé l'opération Gilets jaunes ont eu une idée lumineuse. En effet, on trouve ces gilets dans presque tous les foyers et la déception, la colère et le ras le bol sont si forts dans le pays que le succès était quasiment assuré.

Originale dans sa forme, soutenue par de nombreux citoyens, cette action pourrait contraindre le président à descendre de son piédestal. Dans le cas contraire on ne sait ce qui peut arriver.

    Le violet est la couleur des féministes. Les marches organisées pour rappeler les droits des femmes et dénoncer les comportements inappropriés de certains hommes ont réuni beaucoup de monde. La cause féministe progresse trop lentement. Il faudra sans doute beaucoup d'autres marches encore  avant que le machisme disparaisse.

    Enfin, nous avons eu droit à un Black Friday venu des États-Unis, symbole de la société de consommation. On peut s'étonner du choix de la couleur pour cet événement. Au noir, on associe souvent le deuil, la tristesse, le malheur, le désespoir. Ceux qui  poussent à consommer au-delà du raisonnable auraient-ils conscience qu'ils conduisent l'humanité au désastre ?

BJC


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