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mardi 11 décembre 2018

Ce que nous disent les Gilets jaunes

Le soulèvement - Honoré DAUMIER (1808 -1879)


Révoltes et révolutions
      Une partie du peuple français, soutenue par une forte majorité de citoyens, vient de se soulever contre l'injustice et l'arbitraire. Le mouvement des Gilets Jaunes est atypique. Il regroupe des gens de tous âges, venus de toutes les régions. Il ne se place pas sous la bannière d'un ou plusieurs leaders et ces dernières semaines on a pu voir que ses participants sont très motivés.

Qui sont ces contestataires ?

- Des personnes qui n'arrivent plus à vivre décemment car leurs revenus – qu'il s'agisse de salaires, de pensions ou d'allocations – sont trop faibles alors que les prix et les taxes ne cessent d'augmenter, des gens du peuple lassés d'un pouvoir politique qui ne leur donne pas suffisamment la parole, d'un système électoral qui ne permet pas une juste représentation de la diversité de la population et des opinions.

   Bien sûr la situation française est liée au contexte international : il y a d'abord la société mondialisée basée sur un capitalisme destructeur et une Europe qui ne prend pas suffisamment en compte les questions sociales. Mais il y a surtout la responsabilité d'un président qui avait écrit un livre intitulé Révolution et avait promis de redresser le pays en le conduisant vers un nouveau monde.

Dix-huit mois après son investiture, le bilan d'E. Macron est négatif et sa personnalité est rejetée par huit Français sur dix.

                                              *

    À travers les siècles, les révoltes et soulèvements ont été nombreux en France et notre pays a connu trois révolutions principales (1789, 1830, 1848). Elles ont eu les mêmes causes et l'attitude du pouvoir en place a toujours été la même : celui-ci a répondu par la répression et a tenté de contrer la résistance populaire .

Prenons l'exemple de 1789.

La colère du peuple est due aux problèmes sociaux, à la misère qui ne cesse de croître, à l'injustice (les privilèges dont bénéficient les riches). La hausse du prix du pain est jugée insupportable. Les nouveaux impôts supportés par le peuple attisent la colère.

Partout en France, les cahiers de doléances permettent au peuple de faire connaître ses revendications.

La défiance du peuple vis-à-vis de la monarchie devient de plus en plus forte. La société est jugée archaïque. La royauté absolue est incapable de répondre à l'attente du peuple. On connaît la suite.

Elle montre, avec la prise de la Bastille, l'importance des symboles.

                                           *

    Il faut en avoir conscience : la crise de 2018 est profonde. Elle est sociale et met en cause le déficit démocratique.

     Après quelques jours de silence, le président de la République a enfin pris la parole hier soir. Son allocution avait pour but de calmer les esprits. Les réactions entendues hier et ce matin montrent qu'il n'a pas réussi à convaincre. Les maigres propositions qu'il a faites ne répondent pas à l'attente de celles et ceux qui depuis quatre semaines luttent courageusement pour une vie meilleure.
Pour eux, la résistance continue. N'oublions pas que les révoltes des anonymes ont été historiquement le véritable moteur des progrès sociaux.

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