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jeudi 21 août 2025

l'aventure

    

                                                       

                                                 Barbara W. H


        Chronique n° 32                                             

                  

             Un art de vivre : l'aventure



Dans une chanson écrite en 1958, l’Aventure, Jacques Brel donne sa conception de l'aventure, une philosophie de la vie accessible à tous, un bonheur basé sur les gestes du quotidien, sur l'émerveillement ressenti dès qu'on ouvre une fenêtre le matin pour respirer l'air frais et admirer le soleil levant.

  Cette forme d'aventure s'offre à tout le monde. Il n'est pas nécessaire d'être riche ou d'avoir fait de grandes études pour la vivre. Plus loin dans la chanson, Jacques Brel précise sa pensée ; il donne quelques exemples d'aventures quotidiennes. Pour l'un, « c'est le fer sur l'enclume » (l'image a peut-être vieilli mais le symbole est toujours fort), pour un autre « c'est la mer qu'il écume » ou encore « le blé que l'on bat ».  C'est l'idée qu'on peut être heureux quand on fait un travail qu'on aime et qu'on se sent libre.

  Les joies procurées par le contact avec la nature sont aussi une réelle aventure. Au bord du sentier qui mène à la source, une ancolie, robe froissée au vent offerte, se balance légère. Les yeux insatiables de l'homme regardent danser la vie. Dans la solitude des monts il écoute la musique du monde et il connaît un instant de bonheur.

 

  La société moderne a contribué à nous éloigner de cette vision de la vie qui paraît si simple  et qui pourtant est si juste.  En créant de faux besoins, elle a fait naître des frustrations, en classant les gens selon leurs performances, leur niveau d'études, les biens possédés, elle a étouffé les individualités et les talents que chacun possède.

   La société nouvelle devra d'abord abandonner les jugements basés sur le sentiment de supériorité, par exemple l’idée que le travail intellectuel vaut mieux que le travail manuel ; elle devra permettre à chacun de développer ses talents qui peuvent être divers.

jeudi 17 juillet 2025

théâtre n°2

 


                                   CULTURE : Le théâtre n° 2

                                                      

                                     Photo : Le Rollmops

            Cyrano de Bergerac



Le théâtre est très vivant à Boulogne-sur-mer grâce à plusieurs troupes. Le Rollmops (un nom choisi pour rappeler que Boulogne est un grand port de pêche où le filet de hareng  mariné est apprécié) est une troupe professionnelle qui aime revisiter le répertoire classique en offrant une mise en scène moderne. 

Le choix cette année là de Cyrano de Bergerac était  judicieux. Cette pièce originale a été écrite par Edmond Rostand.
 Elle touche particulièrement les Boulonnais car c’est l’un des leurs, Constant Coquelin, qui  tenait le rôle principal lors de la première en 1897.

Le rôle de Cyrano demande beaucoup d’énergie... et une excellente mémoire : plus de 1600 vers doivent être mémorisés. Laurent Cappe s’est glissé dans le costume porté par Coquelin et l’inoubliable Daniel Sorano.

Cyrano de Bergerac 

Le personnage a réellement existé. Savinien Cyrano de Bergerac est né à Paris en 1619 ; il est mort en 1655. Il était romancier et dramaturge. On sait peu de choses sur sa vie. On le disait libre penseur et libertin.
Le Cyrano présenté dans la pièce d’Edmond Rostand  doit beaucoup à l’imagination de l’auteur. À‭ partir d’un scénario somme toute simple : un homme au physique ingrat à cause d’un nez imposant est amoureux de sa cousine - Roxane - qui aime un beau jeune homme.
Rostand a bâtit une pièce qui ne connaît pas de temps morts, passant par des moments de bravoure, d’émotion et  de tendresse. 

                                             *******
      Le blog va prendre quelques jours de vacances 
                           du 18 au 31
Les billets ne seront pas publiés (ils sont 4) mais vous pourrez lire  les poèmes chaque mardi.


jeudi 10 juillet 2025

théâtre n° 1

 Le théâtre

                                                       


                                                   

                                             Le théâtre n° 1

Le théâtre, ce fut d’abord pour moi la magie du rideau rouge.
Je repense à l’émotion ressentie quand je suis entré la première fois dans un théâtre. C’était à Arras.

Vous entrez dans une salle plus ou moins grande, vous vous asseyez et vous attendez patiemment que s’ouvre le rideau. Le brouhaha monte peu à peu ; il s’arrête brusquement lorsque le brigadier ( traditionnellement orné de clous dorés et de velours rouge) frappe trois fois le plancher. Le rideau s’écarte et le miracle de la rencontre débute. Car le théâtre, c'est aussi - ce que le cinéma n'offre pas - une rencontre avec des acteurs.

Le théâtre populaire

  À Arras, à Boulogne, dans une région considérée à tort par certains comme un désert culturel),  j'ai eu l'occasion de voir André Reybaz connu pour ses rôles au cinéma ( notamment dans des films de Cayatte) . Il jouait à merveille et mettait aussi en scène des pièces de Pirandello, Giraudoux, Shakespeare… Avec lui je découvrais un théâtre de qualité qui voulait s’ouvrir à tous les publics.
Cyril Robichez  qui avait créé le TPF (théâtre populaire des Flandres) était aussi un immense acteur. Il partageait avec Reybaz et Jean Vilar, l’idée d’un théâtre ouvert à tous.

Le théâtre engagé 

La compagnie des Mers du Nord était de passage dans le Boulonnais  pour présenter une courte pièce de Marguerite Duras, écrite en 1968 : Yes, peut-être.
Cette pièce peu connue démontre que l’auteur était une visionnaire. Certes, en 1968, les premiers signes de la crise écologique étaient déjà apparus, le combat des antinucléaires était  bien vivace, l’ombre d’Hiroshima planait sur le monde et beaucoup de gens dénonçaient la guerre du Vietnam. Mais la prise de conscience des problèmes écologiques était moins forte qu’aujourd’hui.
Marguerite Duras nous présente dans cette pièce un monde dévasté par un désastre nucléaire. Il ne reste qu’un théâtre près de la mer. Du monde civilisé survit une vieille femme. Dans un coin de la scène un guerrier, plus mort que vivant, enchaîné, dont on apprendra qu’il est là pour repeupler la planète.

(à suivre)


jeudi 3 juillet 2025

chronique n°31

                    

                                                    

                                                 Barbara W. H


Chronique n° 31

                                        La raison et la  passion


Le Robert donne quatre définitions du mot raisonnable. Chacun des sens se rapporte évidemment à la raison. En ce qui concerne les personnes, l’adjectif raisonnable qualifie des individus rationnels, modérés, au comportement « normal »

  Je pense que les gens trop raisonnables ne sont pas forcément les plus heureux. La vie demande de prendre des risques et l'on sait que la fantaisie et l’irrationnel permettent d’éviter la monotonie.

    Pendant des siècles on a accordé une place trop grande à la raison, à la rationalité, et l’on a mis au ban de la société celles et ceux qui vivaient en dehors des normes : les artistes, les comédiens, les nomades…

 

Ce que chacun a réussi à faire dans son domaine est davantage le fruit de la passion et de l’inspiration que de la raison.

« Nos passions sont les principaux instruments de notre conservation : c’est donc une entreprise aussi vaine que ridicule de vouloir les détruire. » a écrit Jean-Jacques Rousseau.

    Rien n’est plus triste qu’une personne qui n’a pas de passions. Surtout quand il s’agit de quelqu’un de jeune.    En effet comment aborder la vie si l’on n’a pas quelques rêves qu’on essaiera de réaliser plus tard, si l’on a pas quelque passion qui vous rend heureux ?

   Seuls les stoïciens et les ascètes cherchent à échapper à l’emprise des passions car ils craignent qu’elles les entraînent dans une voie déraisonnable.

   La passion la plus forte est sans aucun doute le sentiment amoureux. Chacun selon ses expériences personnelles peut avoir un avis différent sur la question. Si l’on regarde du côté de l'histoire et de la littérature, on constate que la passion amoureuse conduit le plus souvent à une destruction. C’est le cas pour Héloïse et Abélard, pour Madame Bovary. Mais il ne faut pas oublier que la castration de l’un et le suicide d'Emma sont liés au contexte moral de leur époque.

  De nos jours, la passion amoureuse est une belle aventure  si chacun des deux partenaires s’enrichit au contact de l’autre et si chacun ne perd pas sa liberté.










jeudi 26 juin 2025

mois de juin

     

                                              

      

                                               Le mois de Juin 

                              


Le 15, on a  fêté les  pères :

Cette tradition est souhaitée en France et dans de nombreux pays.
L'origine de cette fête est chrétienne et Au XVe siècle dans le calendrier, c'était le jour de la St Joseph.
Les pères - comme les mères - aiment les surprises que font les enfants ( dessins, poèmes...)
De nos jours, la fête des pères est souvent remplacée par la des fête des parents quand les familles sont recomposées.
 
Le 21 juin, l'été est revenu...

Si de nos jours on associe souvent à l'été l'idée de vacances, pendant des siècles, il n'en a pas toujours été ainsi. 
  Longtemps, la période estivale a marqué un clivage entre les classes sociales. Au 16e siècle, seule la bourgeoisie pouvait se rendre à la mer, dans les premières stations balnéaires de la Manche et de la Côte d'Azur. Il a fallu attendre 1936 et le Front Populaire pour que les travailleurs aient droit à des congés payés, mais l'inégalité sociale a persisté. Ces dernières années, près de la moitié de la population française ne voyage pas en été en des raisons d'argent.

Le 21 aussi : Fête de la Musique

Nous vivons une  période qui  n'est pas très gaie. La Fête de la Musique nous a offert  une journée agréable.
Cette fête a été lancée  en 1982 par le Ministre de la Culture Jack Lang avec le soutien du Président F. Mitterrand.
De nombreuses villes organisent des concerts qui ont l'avantage d'être gratuits.
Les pays de l'Europe n'ont pas tardé à choisir l'idée française, puis ce fut le cas du monde entier.

                                                    




jeudi 19 juin 2025

le cinéma n°2

                                                      



   Culture : le cinéma n°2




Qu’attend-on d’un film ?   Pourquoi va-t-on au cinéma ? 

Je  pense que depuis soixante ans le comportement du spectateur a changé. Au milieu du siècle dernier, les divertissements étaient moins nombreux qu’aujourd’hui, les déplacements moins faciles car peu de gens avaient une voiture. Aller au cinéma le week-end était chez certains un rituel .

    De nos jours, un film peut se voir sur différents supports en restant chez soi. Beaucoup de gens se rendent au cinéma pour voir un film  “ qui en vaut la peine”. Un bon film, c’est celui qui vous fait oublier que vous êtes devant un écran, un film qui vous plonge au milieu de l’action et vous donne l’impression  que vous êtes dans la vraie vie.


   Personnellement, quand un film était réalisé par Almodovar, Woody Allen ou les frères Dardenne, cela me donnait envie d’aller le voir. De même, si Kate Winslet ou Emilie Dequenne - décédée trop jeune - était dans la distribution, j'étais tenté d’aller voir le film.

   Le cinéma italien a connu trois décennies remarquables entre les années 1950 et 1970 grâce à des actrices talentueuses, stars internationales telles de Sophia Loren, Gina Lollobrigida, Anna Magnani, Silvana Mangano, Monica Vitti,  Claudia  Cardinale et d’excellents acteurs tels que Mastroianni et Ugo Tognazzi.. et surtout il y eut de grands réalisateurs : Antonioni, Dino Risi, Visconti, Pasolini, Fellini, Comencini. Cela a donné des films inoubliables : La dolce vita, Théorême, Le guépard...


 Dans la même période, le cinéma français produisait également des films de qualité. Il pouvait compter sur des réalisateurs tels que Jean-Luc Godard, François Truffaut, Alain Resnais, Claude Chabrol et Louis Malle. Cinéaste de la Nouvelle vague, homme discret, Jacques Rivette laisse une œuvre originale marquée par la volonté d’expérimenter sans cesse. Deux films ont marqué sa carrière : La Religieuse et la Belle Noiseuse.

Et il y avait de grands acteurs, entre autres Jeanne Moreau, Bernadette Laffont, Marina Vlady, Catherine Deneuve, Carole Bouquet, Jean-Paul Belmondo, Jean Gabin... 

   J’avoue que les films français réalisés ces vingt dernières années m’ont beaucoup moins passionné.



                                                                  

jeudi 12 juin 2025

H.D.Thoreau

 HD. Thoreau


                                                      N°6


             Henri David Thoreau (1817-1862 )



Épris de liberté, Thoreau écrivit La Désobéissance civile en 1849 et protesta contre la guerre au Mexique et contre la pratique de l'esclavage.

La philosophie de Thoreau s'appuie sur une idée essentielle, la vie sauvage, une vie sans contrainte, au contact de la nature.

C'est par ces mots qu'il avait commencé une conférence : " Je voudrais dire un mot de la Nature, de la Liberté absolue et de la Vie sauvage, par opposition avec une Liberté et une Culture simplement policées..."  Ainsi, d'emblée, le ton est donné.

Thoreau définit le marcheur comme un aventurier. Il emploie d'ailleurs l'expression « marcheur errant » qui rappelle bien sûr le Don Quichotte de Cervantès. Pour lui, la marche n'est pas un exercice physique, même s'il la pratique au minimum quatre heures par jour. C'est une démarche intellectuelle, un rejet de ce qui est « insipide et domestiqué. » Il parcourt donc les bois en dehors des grands chemins, explorant chaque jour de nouveaux paysages qui, dit-il, n'appartiennent à personne.

Il prédit qu'un jour les espaces naturels seraient clôturés et réservés à quelques-uns. Viendraient alors, écrit-il, « les mauvais jours ». Il ne s’était pas trompé. Ces mauvais jours qui voient l’état de la planète se dégrader et une grande partie de l’humanité souffrir sont arrivés.

C’est à Thoreau qu’on doit le concept de simplicité volontaire qui sera repris plus tard par Georgescu-Roegen et qui est le principe de base de la décroissance.


                                       ******

Dans plusieurs de ses ouvrages et notamment dans La moelle de la vie, livre composé de 500 aphorismes, il énonce les règles de vie que lui-même appliquait. En dehors de la simplicité, il préconise l’amour de la nature et la désobéissance civile qui consiste à ne pas se soumettre aux règles qui paraissent injustes.
Thoreau dénonce aussi le luxe et le confort "qui ne sont pas indispensables" 

jeudi 5 juin 2025

chronique 30

 

                                                            

                                                 Barbara W. H


Chronique n° 30


                                     Le plaisir de lire


  Pour le dictionnaire un livre est « l’assemblage d’un nombre assez important de feuilles ». C’est un peu court comme définition. Il faudrait au moins évoquer le contenu. Il existe une grande variété de genres : le roman, le recueil de poésies, l’ouvrage philosophique, la biographie, l’essai, l’ouvrage scolaire...

     De nombreux personnages connus dans différentes disciplines et ayant été de grands lecteurs ont dit tout ce qu’ils devaient à la lecture. Pendant les années où l’on fréquente l’école, on acquiert un certain nombre de connaissances. Toute sa vie, l’être humain s’enrichit en partageant l’univers de ses  auteurs préférés et de ceux qu’il découvre au cours de son existence.

   On peut noter d’ailleurs que la période scolaire n’est pas forcément la meilleure pour faire aimer la littérature. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir des professeurs qui donnent envie de lire.

  À quinze ou seize ans, certains ne sont pas prêts à lire Madame Bovary ou la Chartreuse de Parme,  à se plonger dans les longues descriptions de Balzac ou connaître à travers les Mémoires d’Outre-tombe les détails de la vie de Chateaubriand.

    Et puis, il ne faut pas l’oublier, le plaisir de lire est lié à l’idée de liberté. Choisir un livre, c’est toujours plus agréable que lire un ouvrage que l’on vous a imposé et sur lequel vous devrez rédiger quelques pages en sachant que vous serez noté.

 

Lire n’est pas seulement un loisir qui apporte des émotions et des surprises et permet de s’évader, c’est aussi un moyen de mieux connaître l’humain, de découvrir d’autres univers.

   Un autre fait caractérise la lecture : la perception du lecteur varie selon l’âge. C’est pourquoi il est intéressant de relire des ouvrages lus pendant la jeunesse. Qu’on l’ait aimé ou trouvé ennuyeux, on aura un autre regard sur le livre qui lui n’a pas changé.

 


vendredi 30 mai 2025

mois de mai

 

    

                                                               



    Le mois de  MAl

La fête du travail

On fête le travail pour rappeler ce qu'il  présente depuis des siècles.
On sait que le travail tue. Les jeunes qui, en mai 1968, répétaient qu’ils ne voulaient par perdre leur vie à la gagner soulevaient un problème réel. Cinq décennies plus tard, rien n'a changé : non seulement le travail occupe une trop grande place dans la vie des gens mais il continue de faire des victimes partout dans le monde.

L'anniversaire de 1945

Le 8 mai 1945, semble de moins en moins suivie par les populations. Peut-être faudrait-il rendre hommage autrement aux victimes du nazisme et ne pas oublier que la guerre ne s'est jamais arrêtée depuis 1945.

Dans notre société, les pacifistes apparaissent comme des utopistes déconnectés de la réalité. C’est le signe d’une civilisation qui n’a pas encore atteint sa maturité. Si l'espèce humaine est par nature belliqueuse, ce qu'on peut penser en se référant à l'histoire, il appartient à la culture - donc à l'éducation - d'apprendre la tolérance, la fraternité, le respect de la vie.

Le droit de mourir dignement

La vie est belle quand on est en bonne santé. Hélas des adultes  ont une maladie qui les fait souffrir terriblement et ils savent  qu'ils vont mourir. 
Ils souhaitent mourir dans la dignité.
Un projet de loi est  actuellement à l'Assemblée nationale. Le texte du gouvernement  a été  retouché par certains députés. 
Le vote du 27 mai a été clair : une forte majorité a voté pour le droit de mourir dignement.
Il faudra encore du temps pour que la décision soit prise.
Souhaitons que le droit de mourir sera accepté.

                                              

jeudi 22 mai 2025

le cinéma n°1

                                                     


                       

                    Culture : le cinéma (n°1)


Le cinéma est apparu, à la fin du 19e siècle, il a révolutionné les arts. Il a permis à des milliers puis des millions de personnes de suivre  sur un écran des histoires jouées par des acteurs, permettant ainsi d’enrichir la culture de masse, un peu comme l’imprimerie l’avait fait pour le livre. Le cinéma s’adressait à tous, il est vite devenu populaire.

    Pourtant après la seconde guerre mondiale, aller au cinéma n’était pas si facile. Les salles étaient construites la plupart du temps dans les villes, et peu de gens possédaient une voiture. Dans ma commune, un seul endroit permettait de voir  des films : c’était le patronage. C’est là qu’à partir de huit ans, j’ai fait connaissance avec le cinéma. On projetait parfois des films muets qui étaient soutenus par la musique que jouait une pianiste. C’est dans cette salle que j’ai découvert le personnage de Charlot et le duo formé par Laurel et Hardy.

  Charlie Chaplin dont j’ai vu bien plus tard l’intégrale des œuvres était un réalisateur génial. Aujourd’hui encore, on est frappé par la modernité de son film  Le dictateur.

   Ma passion pour le cinéma m’a conduit dans ma jeunesse à créer un ciné-club dans ma commune. L’idée était de faire connaître à la population des films que les cinémas programmaient rarement et de débattre en toute simplicité sur les œuvres présentées. On projetait des films tels que La jetée de Chris Marker, Un chien andalou de Luis Buñuel ou Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda, Moi un noir de Jean Rouch. L’initiative était ambitieuse et risquée. À chaque séance, la salle était remplie. Ces films  étonnaient le public et donnaient lieu à des discussions passionnantes.

À cette époque, il  y avait plusieurs cinémas dans toutes les villes. Ils offraient des programmes variés. L'arrivée des complexes a rompu l'équilibre entre les grandes productions et le cinéma ambitieux qui survit difficilement. 

(à suivre)



                                             


jeudi 15 mai 2025

George Sand

 


                                                         


                                             N° 5 : George Sand


   Aurore  Dupin est née en 1873 dans un milieu aisé et cultivé. Quand elle épousa à dix-huit ans Casimir Dudevant et qu’elle devint mère d’un garçon puis d’une fille, on aurait pu penser qu’elle mènerait la vie tranquille d’une bourgeoise de son siècle. Il n’en fut rien.
En rencontrant Jules Sandeau, elle décida de vivre en femme libre et manifesta son esprit rebelle en s’habillant comme un homme et en prenant un pseudonyme masculin, George Sand.

Ses amants sont célèbres, ce furent les poètes Alfred de Vigny et Musset, le musicien Frédéric Chopin. Mais sa vie amoureuse ne l’empêcha pas de mener un combat politique. Profondément républicaine, elle fut séduite par les idées socialistes et défendit les ouvriers, les paysans, les pauvres.

Georges Sand fut une autrice  prolifique. Entre 1829 et 1846, elle écrivit une centaine de romans, nouvelles et récits. Deux d’entre eux ont marqué les lecteurs : la Mare au diable qui parut en feuilleton en 1846, et la Petite Fadette. 
Le livre la Mare au diable a pour cadre le Berry et l’histoire a pour héros des gens simples : des paysans.

D'une histoire toute banale, elle va faire un livre engagé. Elle cite " l’ambitieux, le fourbe, le tyran, le débauché, tous ces pécheurs superbes qui abusent de la vie, et que la mort tient par les cheveux et qui vont être punis, sans doute. Mais l’aveugle, le mendiant, le fou, le pauvre paysan, sont-ils dédommagés de leur longue misère par la seule réflexion que la mort n’est pas un mal pour eux ? Non ! .."

Plus loin elle écrit : « Il faut que le laboureur, en semant son blé, sache qu’il travaille à l’œuvre de vie, et non qu’il se réjouisse de ce que la mort marche à ses côtés.

  George Sand fut à son époque une belle figure de l'émancipation.














vendredi 9 mai 2025

Chronique 29

 

        

                                                    Barbara W.H.

Chronique n° 29


Un art de vivre : le silence



 Notre époque produit un nombre impressionnant de bruits auxquels on finit par s’habituer.  On oublie même alors qu’ils font partie des pollutions qui perturbent nos vies.

   Une main se pose sur la joue. Selon la motivation du mouvement et la vitesse de la main quand elle arrive sur la peau, ce peut être une caresse ou une claque.  Cet exemple montre qu'avant de porter un jugement sur un  fait il faut tenir compte  de la nature de ce fait et  des circonstances dans lesquelles il se produit.  

 Ainsi dire « J’aime le silence et je déteste le bruit » n’a pas beaucoup de sens : il y a tant de formes de silences et tant de sortes de bruits qu’on ne peut se contenter d’une sentence aussi catégorique. 

                                                       

    Assis devant la montagne, je contemple le paysage. De grands conifères   recouvrent la pente, une rivière coule lentement, l’herbe est jaunissante. La nature offre des moments incomparables  de silence propices à la méditation et à rêverie. Et si soudain je perçois un bruit, il est presque toujours agréable : c’est un oiseau qui siffle, des grenouilles qui chantent en chœur leur joie de vivre...

  On aime le calme des grands espaces qui permet d’entendre les bruits naturels qui sont une manifestation de la vie : le chant des cigales, le gazouillis d’un oiseau, le clapotis du ruisseau, le murmure du vent dans les arbres.

De même, on commence par faire le silence dans une salle de spectacle quand l’orchestre entame une symphonie, non seulement par politesse mais aussi pour apprécier les sons qui vont sortir des instruments..                             

mercredi 30 avril 2025

mois d'avril

 mois d'avril

                                                        

      

                                        L e mois d' Avril

Pâques :

Pâques est une fête religieuse. Elle annonce aussi  le retour du printemps.
C'est en toute logique que pour célébrer cette fête on a choisi de mettre à l'honneur l'œuf.
L'œuf, symbole de la germination, de la renaissance, promesse de vie, à la forme parfaite, univers clos protégé par une coquille qui paraît fragile à nos yeux d'humains mais résistante et coriace aux yeux du poussin qui cherche à s'en extirper quand vient l'heure de l'éclosion.
Œuf qui apaise la faim et que celui qui n'a pas mangé depuis longtemps regarde tristement, dans le poème de Jacques Prévert 
"Il est terrible
Le petit bruit de l'oeuf dur cassé sur un comptoir  d'étain
Il est terrible ce bruit
Quand il remue dans la mémoire de l'homme qui  a faim".

Le jour de la Terre :  Il a eu lieu cette année le 24 avril.

   Regardez la terre, la terre sphère bleue, tourmentée, blessée, 
vaisseau minuscule à l'échelle du cosmos, vaisseau fragile mais superbe qui poursuit sa course mécanique, emportant avec elle sa multitude de passagers. 
    La terre, devenue trop  étroite  pour rassasier les voraces qui la pillent sans relâche.  Et cette foule qui va vers son destin et ne pense qu'au présent car elle a peur de la vérité ou ne veut pas la voir.
Le jour de la Terre  rappelle au monde entier qu'il est grand temps de changer la façon d'agir.

La mort du Pape :
Le Pape François  était le représentant de la religion catholique.
Beaucoup de gens qui n'étaient pas chrétiens pensaient que ce pape avait de belles  qualités. Fallait -il pour cela mettre en 
berne des drapeaux sur les bâtiments publics comme l'a voulu Macron ?
Non. Le président a oublié  que  depuis 1905 existe  la loi de séparation des églises et de l' Etat et La France est devenue un pays laïc.

jeudi 24 avril 2025

la musique n°1

                                     

                                    





        Culture :

                                        La musique n° 1

    

La musique a précédé l'homme : le chant du grillon des bois, la complainte du phoque ont une musicalité certaine. La tempête qui fait rage fait penser à une symphonie. Il n'est pas étonnant que de nombreux compositeurs se soient inspirés de la nature.

La musique est universelle : on chante, on joue d'un instrument en Europe, en Asie, en Afrique, partout dans le monde ; mais chacun subit l'influence de sa culture qui conditionne les goûts.

La mondialisation a eu pour effet bénéfique de nous faire connaître d'autres musiques, mais elle a aussi apporté une uniformité, une musique formatée qui trop souvent n'est plus qu'un objet de consommation sans grand intérêt.

Il y a trois degrés dans les rapports avec la musique : l'écoute, l'interprétation et la composition. La première, plutôt passive, apporte des sensations variées : l'apaisement, l'empathie, l'allégresse, une joie intérieure… La seconde permet d'entrer dans une œuvre et de comprendre toutes ses subtilités. La troisième fait appel à la créativité. Elle permet au compositeur de s'adresser au monde entier, sans la barrière des langues. Un avantage qu'envie le poète dont l'œuvre perd une part de sa force quand elle est traduite.

                                                 ***

Depuis toujours, la musique a été partagée entre deux options opposées : la soumission à un pouvoir et l'expression de la liberté sous différentes formes, la subversion, la contestation.

« La musique qui marche au pas /Cela ne me regarde pas. » chantait Brassens.

 Je suis de son avis. La musique est un mode d'expression qui mène à l'émancipation. L'obéissance à une quelconque autorité ne lui convient pas. 


















jeudi 17 avril 2025

la chanson

 

                   Culture   :


                          La chanson  n°1                          

                                                           





La société moderne accorde une  place importante au travail, certaines civilisations anciennes concevaient la vie autrement : elles encourageaient plutôt  la danse, le chant, la poésie qui sont des activités d’épanouissement.

 En tant qu’enseignant, j’ai toujours pensé qu’il n’y a pas de matières secondaires. Chacune d’entre elles contribue à développer des qualités bénéfiques aux jeunes. La sensibilité, la créativité, le plaisir qu’apportent les matières artistiques ont leur place  dans les programmes éducatifs.

On parle depuis cinquante ans de  société des loisirs, mais le stress n’a jamais été aussi fort qu’aujourd’hui. Tout ce qui concerne le temps libre est important car il contribue à l’équilibre des gens et à la joie de vivre. À ce titre, un regard sur la chanson s’impose.


 Certains considèrent que la chanson est un art mineur. Ce n’est pas mon avis.

  La particularité d’une chanson, c’est qu’elle comporte trois éléments inséparables : des paroles, une musique, une voix. Aucun de ces éléments ne doit être jugé séparément. La bonne chanson est celle qui réussit à mêler ces éléments pour en faire un tout harmonieux, original, émouvant, agréable à l’oreille.


  L’un des derniers concerts auquel j’ai assisté m’a permis d’entendre Hugues Aufray qui depuis le début des années 1960 enchante le public. À quoi doit-il ce succès que le temps n’a pas altéré ? Sans doute pour une part à sa personnalité qui le rend proche des gens, mais surtout à cette alchimie entre des paroles qui touchent le public par les thèmes abordés (l’amitié, la fraternité, le respect), une musique bien composée et mise en valeur par les instruments, essentiellement des guitares, le tout porté par une voix chaude.

 La bonne chanson - ce n'est pas la moindre des choses - rend les gens heureux le temps d’un concert.

                                                     

La chanson fait partie de la vie des humains de tous pays depuis longtemps. Elle accompagne les moments joyeux et douloureux de la vie. Le negro spiritual aidait les esclaves noirs à supporter leur vie dure. Chaque pays a un hymne censé unir ses citoyens.

  La chanson peut être sans prétention et donner envie de danser, elle peut être plus travaillée et apporter une émotion poétique. 

   Elle devient moyen de lutte dans les temps difficiles. Le Chant des partisans dont les paroles ont été écrites par Joseph Kessel et Maurice Druon est un acte de résistance.  Elle dénonce les travers de la société par la voix de Bob Dylan, Joan Baez ou Jean Ferrat. Elle exprime l’anticonformisme chez Léo Ferré et Georges Brassens. 

Elle est politique quand elle s’attaque au racisme et dénonce la misère comme dans Lily, la jeune femme qui « arrivait des Somalies », de Pierre Perret. La chanson parle d’amour (Brel, Ferré...), des mystères de la vie (Leonard Cohen). 

  Dans tous les cas, elle est la rencontre mystérieuse entre un parolier, un compositeur et un interprète qui, bien sûr, peuvent être des femmes. Ils sont parfois une seule personne.


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