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jeudi 9 octobre 2025

figures n°9

 

                        



  Grandes figures       n°9

                

                          Jean Jaurès  (1859-1914) 


  

                                                         

  La personnalité de Jaurès, homme politique n’ayant jamais exercé de responsabilités gouvernementales, ne  se limite pas  à son engagement dans le socialisme. 

 Jaurès est né à Castres en 1859. Après des études qui le menèrent à l’agrégation de philosophie, il devint professeur. Il débuta sa carrière politique en tant que Républicain et adhéra aux idées socialistes en 1892.

Homme de culture, il mena de front différentes activités. Journaliste, il fonda l’Humanité et écrivit de nombreux articles. Il fut aussi historien. On lui doit notamment Une histoire socialiste de la Révolution française en six volumes, très documentée. Humaniste, il défendit les droits de l’homme ; lors de l’affaire Dreyfus, il dénonça l’antisémitisme. Il fut aussi un adversaire du colonialisme et un pacifiste. Cela le conduisit à essayer d’empêcher la guerre qui s’annonçait.

Toutes ces idées pouvaient au début du 20e siècle susciter la haine chez ceux qui ne pensaient pas comme lui. L’un d’eux, Raoul Villain, un nationaliste, l’assassina le 14 juillet 1914.


Parmi tous ses écrits et ses discours, j’ai choisi deux idées portées par Jaurès. La première définit en une phrase extraite de Pour la Laïque une règle que tout enseignant devrait avoir en tête : « On enseigne et on ne peut enseigner que ce que l’on est. » 

  La seconde précise sa conception du courage qu’il développa dans son discours à la jeunesse prononcé à Albi en 1903 : « Le courage, c'est d'accepter les conditions nouvelles que la vie fait à la science et à l'art, d'accueillir, d'explorer la complexité presque infinie des faits et des détails, et cependant d'éclairer cette réalité énorme et confuse par des idées générales, de l'organiser et de la soulever par la beauté sacrée des formes et des rythmes...

 Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire ; c'est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe...»

 

 Jaurès avait trop d’avance sur l’esprit de son temps. Il voulait créer une société humaine harmonieuse. Toute sa vie il fut de tous les combats pour la justice, la paix, la liberté et une vie meilleure.


jeudi 2 octobre 2025

liberté 1

 

                                   

                                

                                              Barbara W. H

           

                                   La liberté  (I)

 

Nos ancêtres ont connu la servitude et le poids d'une religion monothéiste qui leur a appris la résignation sur terre, dans l'attente d'une vie meilleure. La Révolution française a fait inscrire le mot Liberté sur la façade des bâtiments publics et a permis au peuple de se détacher plus ou moins de la religion en faisant avancer l'idée de la laïcité qui sera reconnue en 1881.

  Nous avons de nos jours le droit de pratiquer la religion que nous souhaitons ou d’affirmer notre athéisme, nous pouvons nous déplacer librement dans les limites de nos moyens financiers. Mais notre pensée est-elle libre ?

  Comme l'a montré Herbert Marcuse dans L'homme unidimensionnel, avec quelques décennies d'avance sur le monde d'aujourd'hui malade de la surconsommation et de la communication à outrance, cette liberté est illusoire. Nous pensons avoir la possibilité de faire des choix dans tous les actes de la vie quotidienne. En réalité, les lois du marché conditionnent notre vie en créant de faux besoins au détriment des besoins essentiels, en imposant un mode de travail stressant, angoissant en raison du risque de chômage, en formatant les esprits de l'école primaire à l'université.


  Dans la société actuelle, peu de gens peuvent dire qu'ils sont complètement libres, et s'ils prétendent l'être, c'est parce qu'ils n'ont pas suffisamment conscience des influences – ou aliénations - qu'ils ont subies dès l'enfance.


(à suivre)


 

lundi 29 septembre 2025

mois de septembre

 

                                       



                                           Le mois de Septembre

L'actualité dont on parle

 C'est sans doute ce qui arrive à un ancien président de la France.

N.Sarkozy va devoir passer 5 ans dans une prison. On lui reproche " une association de malfaiteur".

Ceux qui l'ont jugé ont fait leur travail  de façon honnête. 

Mais certains qui  adorent N.Sarkozy font des menaces à ceux qui  veulent l'envoyer en prison.


21 septembre : la journée de la Paix


La journée internationale de la Paix a débuté  en 1981 par 
l'Assemblée générale des Nations Unies.
En 2025,  l'ONU propose  d'agir pour un monde de paix.
 

On remarque notamment dans l’éducation et dans la manière de concevoir les commémorations des guerres une progression des discours appelant à la paix, on sait que le chemin menant à celle-ci sera encore long.

 Nous vivons malheureusement  dans un monde où rien ne garantit la paix car le poids des intérêts économiques (liés notamment au pétrole, à l'armement...) est si fort qu'il est confronté à des situations difficilement gérables, frôlant souvent l'absurde.
 
 Le pacifisme sera la prochaine étape de l’évolution de l’humanité. 

 

22 septembre : l'automne

Dans le cycle des saisons, synonyme de vie toujours renouvelée, l'automne apparaît avant tout comme la période où la nature a le plus de charme. C'est au début de l'automne que les forêts ont leurs plus belles couleurs, que ce soit en Sologne ou au Canada. C'est en automne encore que les brumes matinales donnent aux paysages un air mystérieux, propice à la rêverie.


Le poème : La paix et l'automne

Humain, oublie le rouge 
de la colère et du sang
qui coule dans les guerres.

Le rouge de l'automne
est celui de l'amour,
du plaisir, de la joie.
Il apporte la paix.













jeudi 25 septembre 2025

Albert Jacquard n° 8

                                 

                                                        





   grandes figures       n°8

  Albert Jacquard (1925-2013)


Albert Jacquard était un intellectuel réputé. Il aurait pu, comme d'autres scientifiques, vouer toute sa vie à la recherche et à l'écriture de savants rapports. Il a préféré, pendant de nombreuses années, choisir une autre voie et mettre ses compétences et sa notoriété au service des plus humbles : sans-papiers menacés par une expulsion, personnes sans logement...

  Il a mené avec persévérance son combat pour une autre société, pour un monde non-violent, délivré de la soif de pouvoir et d'argent. Sa pensée m'a souvent inspiré.

 En 2009, il avait écrit Le compte à rebours a-t-il commencé ? " un livre qui résume bien sa pensée et son action.  Albert Jacquard y confirme sa vision humaniste du monde. Dans un style limpide, il présente les problèmes auquel le monde est confronté et effectue, sur certains points, les rectifications nécessaires.

  Ainsi, au sujet de l'expression " Il faut sauver la planète.", il nous interroge : " Est-ce bien la terre qui est en danger ? " avant de démontrer que c'est l'humanité qui l'est, à cause du mode de vie adopté par les pays riches, responsables du désordre environnemental et de l'appauvrissement des pays du Sud où l'espérance de vie est beaucoup moins grande qu'ailleurs (en moyenne inférieure d'une trentaine d'années).

  Pour Albert Jacquard, l'enjeu est clair : le monde actuel prépare un suicide collectif et il est urgent de construire une autre société.

  Celle-ci doit d'abord se débarrasser de la menace nucléaire. L'auteur, après avoir démontré l'absurdité des armes de dissuasion souhaite que la France détruise totalement son arsenal nucléaire et « propose à l'ONU la mise hors la loi de ces armes ». Elle serait alors un véritable « artisan de la paix ».

 


 Quant au regard d'Albert Jacquard sur ce que beaucoup de gens continuent d'appeler « la crise », il est intéressant. À juste titre, il s'élève contre l'utilisation du terme « crise » qui désigne habituellement un trouble passager ("une crise de larmes, une crise de fièvre"). Employer ce mot, écrit-il « c'est marquer notre confiance en la stabilité globale des équilibres auxquels nous participons ».

jeudi 18 septembre 2025

figures 7; n°2

    

                             


      Célestin Freinet (N°2)

                                    


L’école moderne est l’école de l'émancipation.

  Freinet souhaite « des têtes bien faites et des mains expertes ». Il accorde une large place aux travaux manuels souvent délaissés dans les classes traditionnelles.

 La discipline doit être rationnelle ; elle est l’émanation du travail organisé. Freinet répond ainsi à ses détracteurs qui l’accusent de concevoir une école anarchique.

  L’école doit adapter ses locaux, ses outils pédagogiques et ses programmes aux outils de son époque. Cette réadaptation doit se faire en partant de la base. La révolution pédagogique doit tenir compte de la complexité sociale. Freinet précise qu’elle ne se fera pas dans la contrainte mais qu’il faudra convaincre non par des discours mais en démontrant par les faits les qualités de sa pédagogie.

 Le dernier principe énoncé est  clairement politique. Faisant le constat que depuis la féodalité l’école s’est adaptée à la société, il préconise un système éducatif préparant à un monde nouveau qui sera celui de l’émancipation.


    Voyons maintenant comment fonctionne une école où l’on enseigne selon les principes de Freinet. 

Alors que dans les écoles traditionnelles certains élèves sont en situation d’échec et s’ennuient, ceux  qui sont dans des classes Freinet connaissent une ambiance différente. Ils sont stimulés par l’attitude de l’enseignant qui les encourage et leur confie des tâches qui sont à leur portée. La variété des activités permet à chacun d’exprimer son talent. 

 La leçon magistrale a disparu. L’apprentissage des notions de base se fait de manière naturelle. On apprend les règles du français en écrivant un texte libre, en envoyant des documents qu’on a écrits à la classe avec laquelle on correspond. On imprime à tour de rôle le journal scolaire. On dessine pour illustrer le texte qu’on vient d’écrire. À la campagne, on cultive des plantes dans le jardin de l’école, en ville les cultures se font dans des pots et des bacs.

Tous les élèves apprennent à être autonomes. Au début de la semaine, chacun a un plan de travail qu’il doit gérer. Il s’agit essentiellement de faire des exercices de calcul et de français à partir de fichiers auto-correctifs. D’autres travaux, les exposés par exemple, peuvent être faits en groupe. Mais afin de développer les qualités orales, les élèves présentent seuls ou à deux ce que Freinet appelle une conférence. L’enfant lit son texte, montre des documents. Ses camarades lui posent des questions. Si l’auteur ne peut répondre, des recherches ultérieures pourront être faites collectivement.

 L’apprentissage de la citoyenneté se fait notamment par la gestion de la coopérative dont les responsables sont élus. Celle-ci est « une vraie société d’enfants, capable d’administrer la presque intégralité de la vie scolaire ». 





  

 


jeudi 11 septembre 2025

grandes figures 7 n°1

                                           

                                                

                                              Figure n°7

    

  Célestin Freinet (1896-1966)

                                    

 

   Célestin Freinet a commencé à enseigner au Bar-sur-Loup puis à Vence. Avec son épouse Élise et un réseau d’instituteurs, il a imaginé une pédagogie révolutionnaire qui est basée sur l’expression libre des élèves et mêle les temps de travail individuel et les activités collectives. 

 Sa vision de la pédagogie était clairement politique. Il voyait dans l’éducation un outil de progrès et d’émancipation politique et civique ainsi qu’un moyen d’épanouissement. Dans le contexte de l’époque il n’est pas étonnant que sa méthode n’ait pas plu à l’institution. Pour garder sa liberté, Célestin Freinet décida de créer une école privée, ce que l’administration refusa. À l’été 1936, l’arrivée au pouvoir du Front populaire fut une chance pour lui. Le ministre de l’Éducation Jean Zay donna l’autorisation d’ouvrir son école à Vence. Celle-ci est aujourd’hui classée au patrimoine de l’UNESCO.


 Célestin Freinet a expliqué dans le livre L’école moderne française écrit en 1957 le but et les principes de sa pédagogie en dix points.

 Pour lui, le but éducatif est de permettre à l’enfant de développer sa personnalité « au sein d’une communauté qu’il sert et qui le sert. » En cela il s’éloigne de l’école traditionnelle à laquelle il reproche d’être adaptée à la démocratie capitaliste.

 L’école doit être centrée sur l’enfant. La pédagogie doit répondre à ses besoins essentiels. Le rôle de l’enseignant est d’aider l’élève à construire lui-même sa personnalité. Conscient que les connaissances psychologiques et psychiques de l’époque sont encore insuffisantes, il propose de mettre au service de chaque enfant un matériel et une technique susceptibles de l’aider. De façon pragmatique, Freinet crée des fichiers permettant un travail individualisé.

                         

    

                       

jeudi 4 septembre 2025

personnalité n°33

                                                         

                                                       

                                                              Barbara W. H


                                            n° 33                                            

                  

             Un art de vivre : la personnalité

                             

  Je crois fortement à l’importance que l’enfance joue sur le reste de notre vie. Notamment en ce qui concerne les rêves que nous avons faits dans cette période. Je fais partie de ceux qui pensent que l’homme heureux est celui qui est resté fidèle à l’enfant qu’il a été.

    Bien sûr, tout n’est pas figé à l’âge de douze ans. Certaines lectures, certaines rencontres, certains événements peuvent conduire à penser et agir autrement, à faire évoluer notre personnalité mais il est rare que celle-ci change radicalement.

   Nous naissons porteurs de gènes hérités de nos parents et de nos ancêtres et nous grandissons dans un environnement qui va influencer notre pensée et notre façon d’agir.

Quand je parle d’environnement, je pense d’abord à la famille mais aussi au cadre dans lequel on a vécu pendant l’enfance.

  Les enseignants font partie de ceux qui nous aident à apprendre, à observer et comprendre le monde. Il y en a même à qui l’on doit beaucoup. C’est ce qu’Albert Camus a reconnu quand peu de temps après avoir reçu le prix Nobel de littérature, il a envoyé une lettre de remerciement à l’un de ses instituteurs, Monsieur Germain. 

  Et puis tout au long de notre vie, nous enrichissons notre pensée et notre culture en lisant les œuvres de romanciers, de philosophes et de poètes, en regardant les tableaux et les sculptures d’artistes, en voyageant, en découvrant la nature, nous développons notre sensibilité en écoutant des morceaux de musique parfois écrits il y a quatre ou cinq siècles et au contact des autres, nous trouvons ainsi ce qui nous contribue à former notre personnalité.


vendredi 29 août 2025

mois d'Août

 

                                                      


                                      Mois d'août

   C'est devenu, depuis de nombreuses années, une tradition: à la mi-août, le pays s'enfonce dans une douce torpeur. La plupart des entreprises ferment, et dans de nombreux pays les gens sont  en vacances à l'image de Français.

Les congés payés ont été une conquête importante pour les travailleurs français.  
Mais il y a trop de gens qui ne peuvent  partir de chez eux  car  cela coûte trop cher.

La rentré scolaire

 Beaucoup d’adultes ont la nostalgie des rentrées des classes de leur enfance.
C’est ainsi  que René Guy Cadou évoquait dans le poème Automne sa joie de retrouver l’école après de trop longues vacances. Et dans son cas, la situation était particulière puisqu’il vivait dans l’école où enseignaient ses parents, lui-même deviendra plus tard instituteur.

«  Odeurs des pluies de mon enfance,
Derniers soleils de la saison !
...
La vieille classe de mon père,
Pleine de guêpes écrasées, 
Sentait l'encre, le bois, la craie
Et ces merveilleuses poussières 
Amassées par tout un été. » 

 Les autres rentrées

La rentrée des politiques est marquée depuis plusieurs décennies par des réunions qui ont pour but de remotiver les adhérents. Qu’il s’agisse d’universités d’été ou de journées d’été, ces rencontres permettent de se trouver ensemble dans une bonne humeur !
     La rentrée des travailleurs s’effectue dans une certaine morosité. La crainte du chômage est toujours présente et ceux qui sont sans travail ne voient pas la situation  s’améliorer.
Les décisions qui ont été présentés par le gouvernement sont  brutales et ne passent pas. 
À la rentrée, les député(e)s   auront beaucoup de critiques à faire.


jeudi 28 août 2025

*la chanson n°2


                                              

                                                    

                                 Espace Brassens à Sète



   
                     Georges Brassens (1921-1981),

                                la chanson n° 2.

 Le 30 octobre 1981 au matin, on apprenait que Georges Brassens était mort dans la nuit. Il venait d'avoir soixante ans et tous ceux qui l'appréciaient ressentirent ce jour-là une profonde tristesse.

  Personne n'a su interpréter ses chansons aussi bien que lui. Avec Brel et Leonard Cohen, il est un des grands auteurs - compositeurs - interprètes du 20e siècle.

 

 Il y a quelques années, après être allé à Sète, sur sa tombe modeste qui se mêle aux tombes anonymes du cimetière du Py tourné vers l'étang de Thau, je me suis rendu à l'espace Brassens. Dans la salle où l'on projetait un de ses concerts de Bobino, il y avait de nombreux jeunes de moins de vingt ans qui chantaient avec enthousiasme ses succès. Eux qui ne l'avaient pas connu de son vivant, savaient par cœur ses chansons !

 J'ai eu ce jour-là la confirmation que Brassens n'était plus le chanteur d'une génération, il était devenu un artiste éternel.

 

   Il est difficile en quelques lignes de dégager la totalité de la personnalité de Brassens, la force de son œuvre.  Son univers est intemporel. Brassens faisait souvent référence à Villon et au Moyen-Âge mais il était aussi en avance sur son temps, en évoquant des thèmes dont on parlait peu dans les années 1950 et 1960. Certaines chansons jugées scandaleuses à cette époque étaient interdites à la radio.

   Brassens estimait ne pas être un poète alors que de nombreuses trouvailles poétiques traversent ses textes et que ses qualités de versificateur sont indéniables, surtout dans les vers comportant peu de syllabes (La marguerite, la cane de Jeanne, par exemple).  Peut-être vaut-il mieux le ranger dans la catégorie des troubadours ?

  Il fut un grand serviteur de la poésie, disposant d'un don exceptionnel pour déposer sur ses textes mais aussi sur ceux d'autres poètes les notes qui magnifiaient leur œuvre ( Victor Hugo, Paul Fort, Aragon, Francis Jammes, Lamartine...) ou pour nous faire découvrir des inconnus comme Antoine Pol, l'auteur du très beau texte Les Passantes.

 

   Certains ont jugé que sa musique était pauvre. Ils se sont trompés : Brassens était aussi un excellent compositeur, un grand maître dans l'art des accords et il avait un formidable sens du rythme. Tous ceux qui ont tenté de jouer ses mélodies à la guitare peuvent témoigner de la dextérité que cela nécessite.

 

 Mais la personnalité de Georges Brassens apparaît essentiellement dans les thèmes qu'il a abordés. Il n'a jamais été un chanteur dit " engagé" mais il a défendu de grandes causes en dénonçant la peine de mort, les guerres, le conformisme et le fanatisme. Il a célébré l'amitié, l'amour, les gens simples (l'Auvergnat, le fossoyeur, Bonhomme...), la liberté, la nature, les animaux (et en particulier les chats).

   Les paroles de Brassens donnent de l'humanité une image plus douce que celle qu'offrent ces  gens d'aujourd'hui toujours prompts à jeter l'opprobre sur les étrangers et les gens différents.

 


jeudi 21 août 2025

l'aventure

    

                                                       

                                                 Barbara W. H


        Chronique n° 32                                             

                  

             Un art de vivre : l'aventure



Dans une chanson écrite en 1958, l’Aventure, Jacques Brel donne sa conception de l'aventure, une philosophie de la vie accessible à tous, un bonheur basé sur les gestes du quotidien, sur l'émerveillement ressenti dès qu'on ouvre une fenêtre le matin pour respirer l'air frais et admirer le soleil levant.

  Cette forme d'aventure s'offre à tout le monde. Il n'est pas nécessaire d'être riche ou d'avoir fait de grandes études pour la vivre. Plus loin dans la chanson, Jacques Brel précise sa pensée ; il donne quelques exemples d'aventures quotidiennes. Pour l'un, « c'est le fer sur l'enclume » (l'image a peut-être vieilli mais le symbole est toujours fort), pour un autre « c'est la mer qu'il écume » ou encore « le blé que l'on bat ».  C'est l'idée qu'on peut être heureux quand on fait un travail qu'on aime et qu'on se sent libre.

  Les joies procurées par le contact avec la nature sont aussi une réelle aventure. Au bord du sentier qui mène à la source, une ancolie, robe froissée au vent offerte, se balance légère. Les yeux insatiables de l'homme regardent danser la vie. Dans la solitude des monts il écoute la musique du monde et il connaît un instant de bonheur.

 

  La société moderne a contribué à nous éloigner de cette vision de la vie qui paraît si simple  et qui pourtant est si juste.  En créant de faux besoins, elle a fait naître des frustrations, en classant les gens selon leurs performances, leur niveau d'études, les biens possédés, elle a étouffé les individualités et les talents que chacun possède.

   La société nouvelle devra d'abord abandonner les jugements basés sur le sentiment de supériorité, par exemple l’idée que le travail intellectuel vaut mieux que le travail manuel ; elle devra permettre à chacun de développer ses talents qui peuvent être divers.

jeudi 17 juillet 2025

théâtre n°2

 


                                   CULTURE : Le théâtre n° 2

                                                      

                                     Photo : Le Rollmops

            Cyrano de Bergerac



Le théâtre est très vivant à Boulogne-sur-mer grâce à plusieurs troupes. Le Rollmops (un nom choisi pour rappeler que Boulogne est un grand port de pêche où le filet de hareng  mariné est apprécié) est une troupe professionnelle qui aime revisiter le répertoire classique en offrant une mise en scène moderne. 

Le choix cette année là de Cyrano de Bergerac était  judicieux. Cette pièce originale a été écrite par Edmond Rostand.
 Elle touche particulièrement les Boulonnais car c’est l’un des leurs, Constant Coquelin, qui  tenait le rôle principal lors de la première en 1897.

Le rôle de Cyrano demande beaucoup d’énergie... et une excellente mémoire : plus de 1600 vers doivent être mémorisés. Laurent Cappe s’est glissé dans le costume porté par Coquelin et l’inoubliable Daniel Sorano.

Cyrano de Bergerac 

Le personnage a réellement existé. Savinien Cyrano de Bergerac est né à Paris en 1619 ; il est mort en 1655. Il était romancier et dramaturge. On sait peu de choses sur sa vie. On le disait libre penseur et libertin.
Le Cyrano présenté dans la pièce d’Edmond Rostand  doit beaucoup à l’imagination de l’auteur. À‭ partir d’un scénario somme toute simple : un homme au physique ingrat à cause d’un nez imposant est amoureux de sa cousine - Roxane - qui aime un beau jeune homme.
Rostand a bâtit une pièce qui ne connaît pas de temps morts, passant par des moments de bravoure, d’émotion et  de tendresse. 

                                             *******
      Le blog va prendre quelques jours de vacances 
                           du 18 au 31
Les billets ne seront pas publiés (ils sont 4) mais vous pourrez lire  les poèmes chaque mardi.


jeudi 10 juillet 2025

théâtre n° 1

 Le théâtre

                                                       


                                                   

                                             Le théâtre n° 1

Le théâtre, ce fut d’abord pour moi la magie du rideau rouge.
Je repense à l’émotion ressentie quand je suis entré la première fois dans un théâtre. C’était à Arras.

Vous entrez dans une salle plus ou moins grande, vous vous asseyez et vous attendez patiemment que s’ouvre le rideau. Le brouhaha monte peu à peu ; il s’arrête brusquement lorsque le brigadier ( traditionnellement orné de clous dorés et de velours rouge) frappe trois fois le plancher. Le rideau s’écarte et le miracle de la rencontre débute. Car le théâtre, c'est aussi - ce que le cinéma n'offre pas - une rencontre avec des acteurs.

Le théâtre populaire

  À Arras, à Boulogne, dans une région considérée à tort par certains comme un désert culturel),  j'ai eu l'occasion de voir André Reybaz connu pour ses rôles au cinéma ( notamment dans des films de Cayatte) . Il jouait à merveille et mettait aussi en scène des pièces de Pirandello, Giraudoux, Shakespeare… Avec lui je découvrais un théâtre de qualité qui voulait s’ouvrir à tous les publics.
Cyril Robichez  qui avait créé le TPF (théâtre populaire des Flandres) était aussi un immense acteur. Il partageait avec Reybaz et Jean Vilar, l’idée d’un théâtre ouvert à tous.

Le théâtre engagé 

La compagnie des Mers du Nord était de passage dans le Boulonnais  pour présenter une courte pièce de Marguerite Duras, écrite en 1968 : Yes, peut-être.
Cette pièce peu connue démontre que l’auteur était une visionnaire. Certes, en 1968, les premiers signes de la crise écologique étaient déjà apparus, le combat des antinucléaires était  bien vivace, l’ombre d’Hiroshima planait sur le monde et beaucoup de gens dénonçaient la guerre du Vietnam. Mais la prise de conscience des problèmes écologiques était moins forte qu’aujourd’hui.
Marguerite Duras nous présente dans cette pièce un monde dévasté par un désastre nucléaire. Il ne reste qu’un théâtre près de la mer. Du monde civilisé survit une vieille femme. Dans un coin de la scène un guerrier, plus mort que vivant, enchaîné, dont on apprendra qu’il est là pour repeupler la planète.

(à suivre)


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