Chaque semaine, voici - à partir d’un mot - une réflexion développée brièvement.
Aujourd’hui, le mot : déraciné
Dans la nature, c’est un triste spectacle que celui d’un arbre qu’un coup de vent terrible a déraciné.
L’arbre qui, quelques instants plus tôt, puisait dans la terre l'énergie lui permettant de se dresser vers le ciel ne se relèvera pas. Son déracinement est synonyme de mort.
L’avenir des gens arrachés à leur pays n’est pas forcément aussi noir mais il leur faudra beaucoup de temps et un peu de chance pour que leur douleur finisse par s’atténuer.
Le HCR évalue à 50 millions les nombre de déracinés dans le monde : il y a parmi eux des réfugiés, des personnes déplacées pour des raisons politiques, des victimes de catastrophes naturelles. Certains d’entre eux vivent dans des camps, d’autres qui espéraient une terre d’accueil compréhensive se heurtent à l’égoïsme, à la xénophobie des autres. Ces gens sont des victimes ; n’ajoutons pas l’indifférence ou le mépris à leur douleur.
L’homme déraciné
Il se mettait à table, trop préoccupé, trop fourbu pour rêver de lendemains meilleurs.
Une radio lointaine lui donnait des nouvelles du pays natal. Rien ne le rassurait. Il attendait la nuit et les heures coulaient lentement, sans saveur...