Ce que qui me paraît primordial dans ce que nous enseigne l'écologie scientifique, c'est la notion de complexité.
Ce mot, faut-il le rappeler, n'a pas ici le sens de complication, de difficulté à comprendre, mais il concerne la prise en compte des relations, des liens qui se nouent dans tout écosystème.
Alors que dans les disciplines classiques, il y avait auparavant un cloisonnement qui a abouti avec l'évolution des connaissances à une hyperspécialisation dangereuse car elle s'écarte de la perception globale des problèmes, l'écologie a introduit une nouvelle manière de penser, une méthode qu'Edgar Morin a si bien expliquée dans ses ouvrages : la systémique ou pensée complexe.
Prendre en compte les problèmes économiques, environnementaux et sociaux selon les principes de l'écologie scientifique est la seule voie possible pour réduire les déséquilibres que la société productiviste a produits.
C'est aussi une façon de sortir des idées simplificatrices et déformatrices qui conduisent aux erreurs de jugement.
Les notions d'interdépendance, de complémentarité, de diversité, de rétroaction par exemple doivent être reprises pour aborder les questions économiques :
L'interdépendance entre les problèmes agricoles et le milieu maritime est une évidence ; la complémentarité devient une " unité de forces opposées" qui permet aujourd'hui aux grands ports que sont Dunkerque, Calais et Boulogne, de mieux coordonner leurs activités. La diversité est un principe qui condamne la monoculture et les mono-industries. Quant à la rétroaction, elle nous demande de réfléchir sur les conséquences à long terme de toute décision ( par exemple : quels seront les impacts de la construction du tunnel sous la Manche à l'horizon 2050 ?)
Parvenir à un développement /enveloppement - selon la formule d'Edgar Morin - soutenable ne peut se faire que dans l'optique de la pensée complexe.
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