Dans un de
mes derniers poèmes j'évoquais le destin de ces soldats morts à
vingt ans, héros malgré eux car la guerre à laquelle ils
participèrent leur avait été imposée :
" Là-bas
dans la plaine / sous les croix blanches
mornes / strictement
alignées / ils
dorment.
Et
sur le cimetière / figé dans le silence / le soleil de midi /
paraît insoutenable ".
Traverser
les longues allées d'un cimetière militaire, comme ceux de
Colleville et d'Arlington, procure toujours une forte impression de
tristesse car cela nous fait penser à toutes ces vies
interrompues, aux bonheurs que ces hommes jeunes n'ont jamais pu
connaître.
Depuis
1945, les Européens essaient d'évacuer de leurs pensées l'idée de
la guerre. Elle est pourtant toujours présente ailleurs, et il y a
deux jours Jacques Attali, qui
connaît bien les problèmes mondiaux, déclarait à
la télévision que la situation en Ukraine l'inquiétait à tel
point qu'il y voyait la possibilité d'une nouvelle guerre.
Peu de civilisations se sont bâties
sur des idées pacifiques, en dehors de celle de Caral - au Pérou –
qui entre 3000 et 1800 ans avant J.C. prospérait grâce au troc et
préférait fabriquer des flûtes plutôt que des armes.
Une hypothèse prétend même que les
premières civilisations se sont bâties sur le thème de la guerre :
la peur aurait donné aux hommes l'idée de se regrouper pour mieux
se défendre.
L'évolution de l'Homme lui a
heureusement permis par la suite d'intégrer d'autres facteurs tels
que la morale, la culture en tant qu'outil d'élévation et d'accès
à la beauté...
C'est cette culture qui l'éloigne peu à peu de la bestialité, de la domination de l'autre.
L'évolution se poursuivra à l'avenir dans la
construction d'une paix durable, en prenant au niveau mondial les
décisions nécessaires à la réalisation de cet objectif.
Nous sommes actuellement à mi-chemin
de cette démarche. La culture pacifiste est encore balbutiante et les antagonismes restent très présents dans certaines régions du monde.
En France, combien de générations ont
baigné dès l’enfance — notamment à travers les récits de
l’histoire de France — dans le mythe de héros ayant bâti leur
réputation dans des batailles : Vercingétorix, Charlemagne, Bayard,
Du Guesclin, Napoléon, et bien d’autres encore !
Aujourd'hui encore, certains
préconisent le rejet de l'étranger et voient dans le
multiculturalisme un danger pour l'avenir alors que le sens de
l'histoire est de rapprocher les peuples.
L’éducation à la paix
doit être un des objectifs prioritaires de ce siècle.
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