n°5 : La
vie sauvage
Il
y a différentes façons d'envisager le voyage. Les uns ne préparent
rien et partent à l'aventure sans savoir où ils vont aller,
d'autres choisissent méticuleusement leur itinéraire et bâtissent
un programme détaillé ; cette méthode manque un peu de
fantaisie. D'autres enfin connaissent leur destination mais laissent
une grande place au hasard ; ils s'adaptent aux circonstances,
aux conditions météorologiques.
Finalement,
cela a peu d'importance : l'essentiel est de savoir pourquoi
l'on voyage.
En
ce qui me concerne, j'aime
profiter des voyages pour me rapprocher de la nature. Je fais mienne
la philosophie que Henry David Thoreau développait dans Waden, la
vie dans les bois :
« Je
voulais vivre sans hâte, faire face seulement aux faits essentiels
de la vie. » Il disait aussi vivre en toute simplicité.
Certes
le bungalow que j'occupe présente plus de confort que la cabane
qu'il avait construite lui-même. Mais il y a aussi dans ce coin de
Lozère tout ce qui permet de tourner momentanément le dos à
tout ce qui me déplaît dans la société industrialisée et
de vivre en osmose avec la nature.
Qu'il
s'agisse de l'Aubrac, des Causses ou des Cévennes, les
villes et les villages ont préservé les
paysages ; ceux-ci
ont pu garder leur aspect sauvage.
Quel
plaisir de vivre près des arbres, d'observer
le vol des pies et des moineaux, de
suivre un couple de rapaces survolant la montagne ! Au bord de
la rivière un héron est venu se poser. Près de moi un lézard
s'enhardit et frôle mes pieds ; des papillons dessinent dans
l'air des arabesques improbables.
Ce
sont des choses ordinaires mais j'apprécie leur importance.
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