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jeudi 1 juin 2017

Sondages


Photo Stuart Miles - www.freerangestock.com


Primaires de la droite, primaires de la gauche, élection présidentielle, élections législatives, depuis des mois, presque chaque jour, nous vivons dans un univers de sondages qui nous font part des intentions de vote des citoyens.
Regard sur ce fait de société.

   Le sondage est une activité assez récente. Il est apparu aux États-Unis en 1936, en France en 1936 (l’IFOP).

  Les premiers sondages ont paru dans des journaux qui voyaient là un moyen d'accroître leur audience. Cette tendance n'a pas complètement disparu.
Il n’a échappé à personne que le sondage prend une place de plus en plus importante dans le débat public. C’est surtout le sondage d’opinion donnant les intentions de vote des électeurs qui intéresse les gens, même s’il ne représente que 1 % du chiffre d’affaires des entreprises de sondages.

   Cet intérêt est partagé par les personnages politiques. Certains sont connus pour avoir consacré beaucoup d’argent pour mesurer leur popularité et connaître l’image que le peuple avait d’eux. C’est le cas de N.Sarkozy qui pendant son quinquennat aurait dépensé pour cela près de dix millions d’euros et de M.Valls qui entre 2014 et 2016 a commandé de nombreuses enquêtes alors qu’il était Premier ministre.

   Le sondage est devenu une dérive quand des responsables politiques se sont appuyés sur lui pour faire des choix correspondant aux tendances du moment.
Cette façon de faire n’est pas la meilleure : elle ne permet pas de prendre des décisions courageuses. Si François Mitterrand avait suivi l’opinion publique en 1981, la peine de mort n’aurait pas été abolie.

  L’intérêt du sondage est mince, voire inexistant. Les résultats des élections ne sont pas toujours conformes aux prévisions ; ce fut le cas dernièrement en Grande-Bretagne (avec le Brexit) et aux États-Unis avec l’élection de Trump.



  Le lien entre les instituts de sondages et les grands groupes financiers d’un côté, avec certains politiques de l’autre, la formulation orientée des questions, le doute concernant la véracité des réponses des personnes sondées, l’exploitation des résultats (et le système de correction), sont quelques-uns des éléments qui expliquent la réticence qu’on peut avoir vis-à-vis de cette pratique.
   Faut-il rappeler par ailleurs que le sondage est dangereux pour la démocratie parce qu’il biaise le débat en risquant d’influencer les électeurs ?
En ayant sous les yeux des chiffres qui les effraient, ceux-ci peuvent en effet préférer le vote « utile » à leur conviction profonde.
Dans ce cas, on peut dire que le sondage devient une manipulation.



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