Le sondage est une activité assez récente. Il est apparu aux États-Unis en 1936, en France en 1936 (l’IFOP).
Les
premiers sondages ont paru dans des journaux qui voyaient là
un moyen d'accroître leur audience. Cette tendance n'a pas
complètement disparu.
Il
n’a échappé à personne que le sondage prend une place de plus en
plus importante dans le débat public. C’est surtout le sondage
d’opinion donnant les intentions de vote des électeurs qui
intéresse les gens, même s’il ne représente que 1 % du
chiffre d’affaires des entreprises de sondages.
Cet
intérêt est partagé par les personnages politiques. Certains sont
connus pour avoir consacré beaucoup d’argent pour mesurer leur
popularité et connaître l’image que le peuple avait d’eux.
C’est le cas de N.Sarkozy qui pendant son quinquennat aurait
dépensé pour cela près de dix millions d’euros et de M.Valls qui
entre 2014 et 2016 a commandé de nombreuses enquêtes alors qu’il
était Premier ministre.
Le
sondage est devenu une dérive quand des responsables politiques se
sont appuyés sur lui pour faire des choix correspondant aux
tendances du moment.
Cette
façon de faire n’est pas la meilleure : elle ne permet pas de
prendre des décisions courageuses. Si François Mitterrand avait
suivi l’opinion publique en 1981, la peine de mort n’aurait pas
été abolie.
L’intérêt
du sondage est mince, voire inexistant. Les résultats des élections
ne sont pas toujours conformes aux prévisions ; ce fut le cas
dernièrement en Grande-Bretagne (avec le Brexit) et aux États-Unis
avec l’élection de Trump.
Le
lien entre les instituts de sondages et les grands groupes financiers
d’un côté, avec certains politiques de l’autre, la formulation
orientée des questions, le doute concernant la véracité des
réponses des personnes sondées, l’exploitation des résultats (et
le système de correction), sont quelques-uns des éléments qui
expliquent la réticence qu’on peut avoir vis-à-vis de cette
pratique.
Faut-il
rappeler par ailleurs que le sondage est dangereux pour la démocratie
parce qu’il biaise le débat en risquant d’influencer les
électeurs ?
En
ayant sous les yeux des chiffres qui les effraient, ceux-ci peuvent en effet préférer le vote « utile » à leur conviction profonde.
Dans
ce cas, on peut dire que le sondage devient une manipulation.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire