Le
billet d’aujourd’hui est le prolongement de celui du 14
septembre consacré aux choses banales. Dans celui-ci, j’écrivais :
Chacun
peut, lors d'une promenade dans la nature ou dans une ville,
découvrir des choses ou des scènes qui l'émerveillent et
provoquent une émotion. C'est la poésie qu'on porte en soi qui
s'exprime.
Certains
intériorisent ce qu’ils ressentent. D’autres éprouvent le
besoin de laisser une trace de leur émotion en écrivant un texte
ou en faisant un tableau.
La
société de consommation dont on constate chaque jour les dégâts
dans de nombreux domaines ne favorise pas l’épanouissement des
individus dans ce qui est pourtant essentiel : la créativité,
la rêverie, la réflexion, qui en font des êtres libres.
Dans
une de ses premières chansons, écrite en 1953, Il nous faut
regarder, Jacques Brel disait :
«
Derrière
la saleté / S'étalant devant nous / Derrière les yeux plissés /
Et les visages mous / Au-delà de ces mains / Ouvertes ou fermées
Qui se tendent en vain / Ou qui sont poings levés / Plus loin que
les frontières / Qui sont de barbelés / Plus loin que la misère /
Il nous faut regarder / Ce qu’il y a de beau... »
Il nous faut regarder / Ce qu’il y a de beau... »
EFFETS
DE BRUME
Il
y a deux ans, voyageant très tôt le matin en Lozère, un spectacle
superbe me fut offert
à
proximité d’Aumont - Aubrac. La brume qui se confondait par
endroits avec les nuages se répandait dans les creux du plateau
donnant à celui-ci un aspect irréel.
Ce
paysage que j’avais regardé, il fallait ensuite en tirer des
images traduisant ce que j’avais ressenti. Ainsi est né Effets
de brume .
La brume enveloppe
les
monts de mystère
et sous son voile la terre
et sous son voile la terre
pudique se tait.
Seul le soleil connaît la vérité
et dès qu'il se lève
les mirages s'effacent.