Végane
: personne qui exclut de son alimentation tout produit d’origine
animale et adopte un mode de vie respectueux des animaux (le
Robert)
S’il
est un phénomène sociétal qui marque les débuts de ce siècle,
c’est bien la poussée du véganisme, mot généralement associé à
antispécisme, sujet
que j’ai déjà abordé à plusieurs reprises dans ce blog
(notamment dans la chronique du 22 avril 2016 – À
propos d’Antispéciste, le livre).
Qui
aurait pu imaginer il y a quelques
années qu’une
manifestation végane organisée à Calais aurait
obtenu un grand succès ? C’est pourtant ce qui est arrivé
récemment
au
festival Vegan malgré les menaces d’opposants à cette cause.
Autre
signe important
: Selon
une étude du Credoc la
consommation de viande a diminué de 12 %
en dix ans. Ce
changement des habitudes s’explique par trois raisons :
l’impact de la viande sur l’environnement, les dangers pour la
santé de la viande rouge et la charcuterie, la
prise de conscience des cruautés que l’élevage fait subir aux
animaux durant leur vie et lors de la mise à mort.
Le
mode de vie végane est constamment caricaturé dans la plupart des
médias par ceux qui défendent les
intérêts des
corporations concernées
(éleveurs, bouchers, chasseurs, propriétaires ou gérants de
cirques, de zoos, organisateurs
de corridas…)
De
nombreux organes d’information préfèrent mettre en avant les
actes tels que des barbouillages de vitrines commis par une petite
minorité de véganes ou antispécistes, plutôt
que d’expliquer
en toute objectivité les dégâts
causés
par l’élevage et la chasse.
Les difficultés que rencontre
en France le véganisme pour se développer de manière apaisée sont
d’abord culturelles. Alors que d’autres cultures telles que le
bouddhisme et le jaïnisme respectent les animaux, la civilisation
occidentale enseigne depuis deux mille ans la domination de l’homme
sur l’être non humain.
Dans
les siècles passés, la viande était surtout réservée aux plus
riches, au 20e siècle celle-ci est devenue accessible aux gens du peuple.
Les générations actuelles – à part quelques exceptions
– ont mangé de la viande dès leur enfance. Les
publicités
et le corps médical ont
laissé croire que celle-ci
était
indispensable surtout
pour le développement des enfants. Conditionnement
des esprits, désinformation, c’est contre cela que les véganes
doivent lutter.
Il
en est de même pour la chasse. À
l’école, les élèves de ma génération avaient droit au début
de l’automne à une série de leçons sur ce thème (leçons de
vocabulaire, lecture, rédaction…). Je ne me souviens pas d’avoir
entendu lors de ces séances la moindre critique de cette activité.
Aujourd’hui,
malgré le désaveu d’une majorité de gens,
la France reste le pays d’Europe qui compte le plus de chasseurs
(1,2 millions en 2018).
Sur
la base des motifs cités plus haut (impact négatif de l’élevage
sur l’environnement, risques pour la santé, non-respect du
bien-être et de la vie des animaux), on peut dire que l’action
menée par les véganes (auxquels il faut ajouter les végétariens
et végétaliens) est salutaire.
Si
leur
façon de militer fait l’objet de critiques, c’est parce que les
véganes bousculent l’ordre
établi.
Pour rétablir la vérité, il est parfois nécessaire de
s’introduire dans des abattoirs, de pratiquer la désobéissance
civile parce que certaines lois sont injustes.
Les
véganes luttent pour le respect de la vie, pour la qualité de notre
environnement. Leur combat
est légitime.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire