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vendredi 21 septembre 2018

La rumeur du temps : Végane


Végane : personne qui exclut de son alimentation tout produit d’origine animale et adopte un mode de vie respectueux des animaux (le Robert)

    S’il est un phénomène sociétal qui marque les débuts de ce siècle, c’est bien la poussée du véganisme, mot généralement associé à antispécisme, sujet que j’ai déjà abordé à plusieurs reprises dans ce blog (notamment dans la chronique du 22 avril 2016 – À propos d’Antispéciste, le livre).
    Qui aurait pu imaginer il y a quelques années qu’une manifestation végane organisée à Calais aurait obtenu un grand succès ? C’est pourtant ce qui est arrivé récemment au festival Vegan malgré les menaces d’opposants à cette cause.
Autre signe important  : Selon une étude du Credoc la consommation de viande a diminué de 12 % en dix ans. Ce changement des habitudes s’explique par trois raisons : l’impact de la viande sur l’environnement, les dangers pour la santé de la viande rouge et la charcuterie, la prise de conscience des cruautés que l’élevage fait subir aux animaux durant leur vie et lors de la mise à mort.

    Le mode de vie végane est constamment caricaturé dans la plupart des médias par ceux qui défendent les intérêts des corporations concernées (éleveurs, bouchers, chasseurs, propriétaires ou gérants de cirques, de zoos, organisateurs de corridas…)
De nombreux organes d’information préfèrent mettre en avant les actes tels que des barbouillages de vitrines commis par une petite minorité de véganes ou antispécistes, plutôt que d’expliquer en toute objectivité les dégâts causés par l’élevage et la chasse.

    Les difficultés que rencontre en France le véganisme pour se développer de manière apaisée sont d’abord culturelles. Alors que d’autres cultures telles que le bouddhisme et le jaïnisme respectent les animaux, la civilisation occidentale enseigne depuis deux mille ans la domination de l’homme sur l’être non humain.
Dans les siècles passés, la viande était surtout réservée aux plus riches, au 20e siècle celle-ci est devenue accessible aux gens du peuple.
 Les générations actuelles – à part quelques exceptions – ont mangé de la viande dès leur enfance. Les publicités et le corps médical ont laissé croire que celle-ci était indispensable surtout pour le développement des enfants. Conditionnement des esprits, désinformation, c’est contre cela que les véganes doivent lutter.

    Il en est de même pour la chasse. À l’école, les élèves de ma génération avaient droit au début de l’automne à une série de leçons sur ce thème (leçons de vocabulaire, lecture, rédaction…). Je ne me souviens pas d’avoir entendu lors de ces séances la moindre critique de cette activité.
Aujourd’hui, malgré le désaveu d’une majorité de gens, la France reste le pays d’Europe qui compte le plus de chasseurs (1,2 millions en 2018).

Sur la base des motifs cités plus haut (impact négatif de l’élevage sur l’environnement, risques pour la santé, non-respect du bien-être et de la vie des animaux), on peut dire que l’action menée par les véganes (auxquels il faut ajouter les végétariens et végétaliens) est salutaire.
    Si leur façon de militer fait l’objet de critiques, c’est parce que les véganes bousculent l’ordre établi. Pour rétablir la vérité, il est parfois nécessaire de s’introduire dans des abattoirs, de pratiquer la désobéissance civile parce que certaines lois sont injustes.
Les véganes luttent pour le respect de la vie, pour la qualité de notre environnement. Leur combat est légitime.





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