La pomme inspire le scientifique et le poète |
(le Robert)
BANAL
« Newton
voit une pomme tomber et découvre une loi de l'univers, Darwin voit
des oiseaux des îles et découvre une loi de l'évolution
biologique. Sachons nous interroger sur le banal et l'évident. »
(Edgar
Morin sur Twitter – 11 septembre 2018)
« Pour
celui qui sait la regarder, la forêt est un lieu où les
choses banales paraissent toujours neuves. »
(Une
autre route - Chronique du 26 mai 2018)
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Le
tweet oblige celui qui l’écrit à concentrer sa pensée. Edgar
Morin - l’auteur qui a le mieux expliqué la complexité – nous
livre en quelques mots une idée très intéressante. Constatant la tendance de ses contemporains à s’égarer
en oubliant le bon sens et en confondant l’essentiel et
l’accessoire, il nous invite à réfléchir davantage sur le banal
et l’évident. Pour cela il cite deux scientifiques, Newton et
Darwin qui, à partir de faits d’une grande banalité, ont fait avancer considérablement les connaissances, l’un
dans le domaine de la physique, l’autre dans celui de la biologie.
D’un
côté, une pomme qui tombe, de l’autre la rencontre faite lors d’un
voyage de pinsons dont les becs sont différents. La
curiosité intellectuelle, la volonté de comprendre, ont permis à Newton et Darwin, après de longues interrogations et un travail de déduction, de faire deux découvertes importantes.
Savoir tirer des leçons de l'observation de choses banales est aujourd'hui encore nécessaire à la recherche.
Savoir tirer des leçons de l'observation de choses banales est aujourd'hui encore nécessaire à la recherche.
Cette remarque ne concerne pas seulement les scientifiques. Elle
s'applique aussi aux artistes, aux poètes. Francis Ponge est sans doute
celui qui a su le mieux trouver l’inspiration en cherchant à comprendre ce qu'il voyait autour de lui. Voici quelques titres de poèmes de son livre Le parti pris
des choses : les mûres, le cageot, la bougie, l’orange, le
pain, les escargots, la crevette, le galet…Des choses et des
animaux qui n’ont rien d’exceptionnel !
Tout le monde n'est pas appelé à devenir un grand écrivain mais chacun peut, lors d'une promenade dans la nature ou dans une ville, découvrir des choses ou des scènes qui l'émerveillent et provoquent une émotion. C'est la poésie qu'on porte en soi qui s'exprime.
Malheureusement la société industrielle brise dès l'enfance cette capacité en imposant des gadgets et des produits inutiles. Elle les enferme dans un monde illusoire qui leur fait oublier le réel.
Malheureusement la société industrielle brise dès l'enfance cette capacité en imposant des gadgets et des produits inutiles. Elle les enferme dans un monde illusoire qui leur fait oublier le réel.
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