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jeudi 4 mai 2017

Populaire






   Populaire  est un adjectif qui écorche les oreilles de certaines personnes n'aimant pas  ce qui émane du peuple.
  Ce mépris pour des événements, des livres, des films  ou des personnes qui plaisent au plus grand nombre relève souvent d’un élitisme prétentieux ou d’une méconnaissance du vocabulaire ( populaire étant parfois confondu avec vulgaire.)

  On pourrait citer des dizaines et des dizaines  de noms d’acteurs, de romanciers, de chanteurs populaires qui ont produit des œuvres de qualité. Et la non reconnaissance par le grand public d’un artiste ou d’un écrivain n’est pas forcément la preuve de son génie.
  Combattant ce préjugé défavorable au mot populaire, certaines personnalités n’ont pas hésité à  mettre ce mot en valeur : dans le domaine du théâtre, Jean Vilar a fait du TNP ( Théâtre National Populaire) un outil exigeant au service de la culture pour tous, jouant et mettant en scène de grands auteurs. Cyril Robichez a accompli un travail identique au sein du TPF ( Théâtre Populaire des Flandres).

  Depuis des décennies, des bénévoles et des acteurs sociaux agissent en faveur d’une éducation populaire qui permet à chaque participant de mieux comprendre le monde dans lequel il vit. Ce mouvement propage une culture plus riche que la culture classique, une culture qui intègre des héritages diversifiés venant du monde ouvrier, paysan, maritime…et contribue au développement de la citoyenneté.


mardi 2 mai 2017

La bride sur le cou ( mai 2017)



« J’entends la bride sur le cou
Aller où mes désirs m’emportent »
(extrait de Liberté -1975)

Le hasard et la volonté

    Il y a dans toute vie une part de hasard : des couples se rencontrent et se forment dans des circonstances improbables, des gens perdent la vie parce qu’ils ont eu la malchance de se trouver devant un danger imprévisible. Paul Guimard a écrit sur ce thème un beau livre, L’ironie du sort. 
   Nos destinées dépendent en partie du hasard mais cela ne signifie pas pour autant que nous sommes les jouets du destin : la volonté permet de prendre des décisions importantes en toute liberté.

   Le hasard intervient aussi dans le destin des pays.
Napoléon le mégalomane rêvait de dominer le monde. En 1812, il entreprend la campagne de Russie avec 600 000 hommes ; il rentrera en France vaincu, avec 30 000 survivants épuisés.
À quoi est due cette débâcle ?
- À une invasion de poux qui ont propagé le microbe du typhus et décimé son armée !
Cet épisode a marqué le début de sa chute.

   Le hasard s’invite également dans la vie politique.
Au début de 2011, tout le monde s’attendait à un duel Sarkozy – Strauss-Kahn à la présidentielle de 2012. Le 14 mai, une nouvelle tombe soudain : le directeur général du FMI est accusé d’avoir commis une agression sexuelle dans un hôtel de New-York. Le favori de la primaire du PS doit se retirer, François Hollande qui avait démarré sa campagne avec un maigre 3 % dans les sondages remporte la primaire et bat le président sortant.
F. Hollande avait bénéficié des effets du hasard. S’il avait tenu ses promesses, il aurait été à nouveau candidat cette année ; ses reniements, son incapacité à réaliser le changement annoncé l'ont forcé à renoncer  à se représenter.
Un hasard favorable n'est rien s'il n'est pas accompagné d'une volonté d'agir et de réussir.


   Nous voici en 2017 et une nouvelle fois le hasard fait des siennes.
Au début du mois de janvier, tout le monde était convaincu que l’élection présidentielle opposerait F. Fillon à M. Le Pen dont le parti n’a cessé de progresser ces dernières années ; les différents partis de gauche ayant été incapables de bâtir un programme commun, on  est persuadé qu'aucun d’eux ne serait présent au second tour.
   À la fin du mois survient un événement inattendu : Le Canard enchaîné révèle des faits qui vont détruire l’image respectable du candidat de droite. Allant de mensonges en dénonciations délirantes, F. Fillon ne cesse de baisser dans les sondages. Son parti aurait pu contrebalancer le hasard en changeant de candidat, il n'a pas eu cette volonté et c’est Emmanuel Macron qui a profité de la situation en arrivant en tête du premier tour.

  Il faut maintenant souhaiter que celui-ci, s'il est élu dimanche comme l'indiquent les sondages, aura la volonté de répondre aux attentes des citoyens, ce qui est le moyen le plus sûr de lutter contre le populisme. 











samedi 29 avril 2017

Le tableau du week-end (2017- semaine 17)


En alternance avec la phrase du week-end, voici le tableau du samedi. Le but de ce billet n’est pas de présenter une œuvre avec le regard du critique d’art  mais de traduire les sensations provoquées à la vue de celle-ci.




La muse inspirant le poète

Un tableau de : Henri Rousseau (dit le Douanier) réalisé en 1909,
exposé au Kunstmuseum de Bâle

Le peintre :
    Le douanier Rousseau est né à Laval en 1844 ; il est mort à Paris ( à l’hôpital Necker) en 1910.
   Peintre autodidacte, Henri Rousseau est sans aucun doute le représentant le plus brillant de l’art naïf. Il a inspiré de nombreux artistes, en particulier parmi les surréalistes.

Quelques mots à propos de  ce tableau :
   On ne comprendrait pas bien ce tableau si l’on ignorait que Rousseau y a représenté l’artiste  Marie Laurencin et Guillaume Apollinaire qui s’étaient rencontrés en 1905 grâce à Picasso.
  Leur relation compliquée a duré cinq ans, pendant lesquels Marie Laurencin a été la muse du poète.

  La femme inspirant le poète, ce n’est pas un mythe : la littérature l’a montré à travers les siècles avec entre autres Ronsard et Cassandre, Marie, Hélène ; Dante et Béatrice, Aragon et Elsa Triolet …

   Quelle est ma représentation personnelle de la muse ?
Dans le poème Café crème, je n'ai pas cherché à décrire un corps ou un visage ; c'est la voix qui apporte l'inspiration :
Dans le brouhaha (de la gare)
une  voix
douce susurre
des mots irréels
Et soudain je vois

dans les volutes brunâtres (du café crème)
naître le poème.




jeudi 27 avril 2017

Nos assiettes, l’éthique et l’écologie




La raison et le conséquentialisme

   Je le rappelais il y a quelques jours à propos de l’élection présidentielle, nos décisions ne doivent pas être prises sous le coup de la colère ou sous l’influence d’une passion exacerbée ; c’est la raison qui doit guider nos actes.
   Ce n’est pas non plus un regard partiel sur les problèmes qui permet la bonne décision : l’étude globale de ceux-ci – en d’autres termes la prise en compte de la complexité – s’impose.
 À ces deux impératifs, j’ajouterai la nécessité de mesurer avant d’entreprendre une action les conséquences qu’elle aura (le conséquentialisme) .
Ces principes constituent la base d’un comportement responsable.
On peut les appliquer à tous les actes de notre vie.

Par ailleurs, le pouvoir du citoyen n’est pas seulement dans un droit de vote exercé de temps en temps, il s’exerce au quotidien dans notre façon de vivre et cela représente un pouvoir bien plus fort que celui des politiques.
Pour illustrer ces propos, je prendrai l’exemple de l’alimentation.


Ce ne sont pas les politiques qui feront diminuer la consommation de viande, ce sont les millions de gens décidant de devenir végétariens ou véganes qui imposeront la mutation de l’agriculture.

Comment définir une nourriture responsable ?
   La nourriture responsable est celle qui allie l’éthique et l’écologie. La principale motivation de ceux qui ne mangent pas de viande est le respect de l’animal, être vivant sensible ; cela implique le refus des souffrances et celui de donner la mort. La cohérence est de prendre aussi en compte l’aspect écologique, en particulier le respect de la biodiversité et tous les éléments qui interviennent dans le dérèglement climatique.

   Les choix que nous faisons pour nous nourrir doivent s’appuyer sur la raison, c’est-à-dire sur la base des connaissances scientifiques, et non sur des croyances sectaires ou simplistes.
 Ainsi le refus de manger des moules et des huîtres animaux dépourvus de système nerveux central ne se justifie pas car elles ne souffrent pas plus que le poireau qu'on arrache du sol. 
Pousser à l’extrême l’idée de s’interdire d’ingurgiter tout être vivant, ce serait refuser de manger aussi des plantes dont on sait, grâce aux travaux récents des biologistes qu’ "elles dialoguent entre elles, qu’elles séduisent et qu’elles pensent".*

  Manger responsable, c’est prendre en compte l’éthique et la nécessité de limiter au maximum notre impact écologique. C'est réfléchir aux conséquences de nos gestes, de nos habitudes.
Ainsi, celui qui vit près de la mer(1) et qui mange une portion de moules accompagnée de frites préserve bien plus la planète que celui se nourrit d’une patate douce cultivée en Louisiane et d’une tranche de tofu venant du Brésil.(2)

1. Ce qui réduit encore l'impact du transport
2. Des milliers de km parcourus + consommation d'eau

* voir La vie secrète des plantes (Sciences et Avenir HS, avril-mai 2017 




mardi 25 avril 2017

n°1229 : Le bloc-notes (Semaine du 19 au 24 avril)



   La semaine qui vient de s’écouler a été marquée par le premier tour de l’élection présidentielle. Malgré les réserves émises par de nombreux citoyens sur le personnel politique, la participation a été satisfaisante.
Cette élection a aussi déclenché beaucoup de passion, parfois même d’hystérie, en particulier sur les réseaux sociaux.
Mieux vaut pour choisir un candidat faire appel à la raison.

22 avril : La journée mondiale de la Terre existe depuis 1970. En France, il a fallu attendre la fin des années 80 pour que les associations environnementales et écologistes organisent des événements variés (conférences, expositions, marches…) qui interpellent la population sur la dégradation de l’état de la planète. Après avoir eu un certain succès, la Journée de la Terre est retombée quasiment dans l’oubli ces dernières années alors que les problèmes écologiques ne cessent de s’aggraver.
Dans la campagne présidentielle, la question a été escamotée.

23 avril : Journée mondiale du livre. Voilà une manifestation qui n’a pas eu beaucoup d’écho. Seuls quelques articles qui annoncent un regain de la lecture chez les jeunes.
Le livre n’est pas seulement un outil de culture ( encore une question dont on n’a pas parlé dans le cadre de la campagne), il apporte des idées nouvelles, il fait réfléchir, il contribue à l’émancipation.
C’est la raison pour laquelle au cours des siècles les dictateurs ont fait brûler les livres ou réduit au silence – par la censure et l’enfermement – les auteurs contestataires.

23 avril, fin de soirée : Le suspens n’a pas duré longtemps. Dès 20 heures, on connaissait le nom des deux candidats pour le second tour : E. Macron et M. Le Pen.
L’élimination de F. Fillon répond à un désir de moralisation de la politique qui aurait été plus marquant si le score de celui-ci avait été beaucoup plus faible.

24 avril : Lendemain d'élection. Premières impressions.
   Les sondages qui ont pris une place beaucoup trop importante dans la campagne ne se sont pas trompés. Les deux partis dominants qui gouvernaient depuis des décennies ne seront pas au 2e tour. La droite a payé son manque de courage en gardant son candidat malgré les révélations qui ont conduit à sa mise en examen. La gauche était désunie. Il ne pouvait en être autrement car ses différentes composantes sont trop disparates pour bâtir un socle commun autour des questions essentielles (la démocratie, le social, l’emploi et la place du travail, l’écologie, l’Europe, la paix…).
La nécessaire recomposition devra se faire dans la clarté.

   Les partis traditionnels ont été laminés, les figures qu’on voit depuis trente ou quarante ans ont été rejetées. L’échec de JL. Mélenchon – malgré une campagne dynamique – répond à ce besoin de renouveau. Il n’a pu faire oublier qu’il était, à 66 ans, un politique professionnel (sénateur, député européen, ministre ) depuis plus de trente ans.

   L’autre fait marquant est le score élevé du FN. Dans l’immédiat, il faut empêcher que ce parti ne prenne le pouvoir mais il faut aussi agir pour stopper sa progression.
Rappelons que le candidat de l’extrême droite JM. Le Pen n'avait obtenu que 0,75 % à la présidentielle en 1974. Depuis cette date, ce parti n’a cessé de grandir : il avait eu 35 députés en 1986, il était en première position aux dernières élections européennes et régionales. 7,7 millions d’électeurs viennent de choisir sa candidate.
Une analyse approfondie des motivations du vote FN est nécessaire et elle doit  déboucher sur des décisions concrètes en faveur de la population en souffrance.



samedi 22 avril 2017

La phrase du week-end - 2017 semaine 16


La phrase du week-end propose un regard sur des sujets variés (faits de société, littérature, art, voyages, nature, etc.) accompagné d’une citation et d’un bref commentaire.


                                                  Démocratie

La phrase
   La  démocratie idéale,  c'est celle où les gouvernants  rendraient  des comptes aux citoyens et où ceux-ci exerceraient leur esprit critique ; ils n'hésiteraient pas à désobéir dans le cas où le pouvoir ne respecterait pas les droits et les libertés du peuple.

La citation
« Les nations étant inévitablement plus bêtes que les individus, toute pensée a le devoir de se sentir en révolte. »
(Alain)


Le complément
   Ce qui me paraît essentiel dans la réflexion d’Alain, c’est l'idée que la révolte citoyenne est nécessaire quand les circonstances l’exigent.
Selon lui, c’est la résistance qui « assure la liberté » des gens.
Alain s’oppose par ailleurs à tout pouvoir qui ne s’appuierait pas sur la raison, celle-ci garantissant une société juste et sereine.

  Le vote n'est pas un blanc-seing donné à une personne : chaque citoyen doit exercer pleinement son esprit critique. 
Toute structure démocratique  a besoin du jugement, de l'intelligence de tous ses membres, qu'aucun être humain seul ne peut égaler.










jeudi 20 avril 2017

n° 1227 - Citoyen du monde (2)

Près de Trouville - tableau de Monet

   Quand j’ai commencé mes études, on ignorait encore que l’homme moderne est apparu en Afrique et dans le dictionnaire encyclopédique Quillet quatre pages étaient consacrées au mot race (deux pour le texte et deux pages de photos). Cette faille dans les connaissances favorisait la croyance en une supériorité de la civilisation occidentale et pouvait déboucher sur le racisme.

   Un peu de réflexion permettait de comprendre que les frontières ont été créées à la suite de guerres, de traités, de mariages princiers, qu'elles étaient des limites artificielles et que la France moderne résulte de nombreux métissages, qu'elle s'est construite dans tous les domaines (langue, littérature, sciences, peinture, architecture, musique, gastronomie...) en incorporant dans sa culture des apports variés venant de Grèce, de Rome, d'Espagne, des Pays-Bas,d'Italie, des pays arabes...

   L'esprit cocardier m'a toujours rebuté et mes rencontres avec des jeunes venus de pays divers, mes lectures, l'étude de l’écologie, m’ont fait comprendre que,  vivant tous sur la même Terre, nous étions tous égaux et nous avions les mêmes droits et les mêmes devoirs.
  La beauté de notre langue, de nos paysages, le talent de nos écrivains, de nos poètes, de nos artistes, ne m’empêchent pas d'aimer ce qu’il y a de beau dans les autres pays.

   

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