La
raison et le conséquentialisme
Je
le rappelais il y a quelques jours à propos de l’élection
présidentielle, nos décisions ne doivent pas être prises sous le
coup de la colère ou sous l’influence d’une passion exacerbée ;
c’est la raison qui doit guider nos actes.
Ce
n’est pas non plus un regard partiel sur les
problèmes
qui permet la bonne décision : l’étude
globale de ceux-ci
– en d’autres termes la prise en compte de la complexité –
s’impose.
À
ces
deux impératifs, j’ajouterai la nécessité de mesurer avant d’entreprendre une action les
conséquences qu’elle aura (le
conséquentialisme) .
Ces
principes constituent la base d’un comportement responsable.
On
peut les appliquer à tous les actes de notre vie.
Par
ailleurs, le
pouvoir du citoyen n’est pas seulement dans un droit de vote exercé
de temps en temps, il s’exerce au quotidien dans
notre façon de vivre et cela représente un pouvoir bien plus
fort que celui des politiques.
Pour
illustrer ces propos, je prendrai l’exemple de l’alimentation.
Ce
ne sont pas les politiques qui feront diminuer la consommation de
viande, ce sont les millions de gens décidant de devenir végétariens
ou véganes qui imposeront la mutation de l’agriculture.
Comment
définir une nourriture responsable ?
La nourriture responsable est
celle qui allie l’éthique et l’écologie. La principale
motivation de ceux qui ne mangent pas de viande est le respect de
l’animal, être vivant sensible ; cela implique le refus des
souffrances et celui de donner la mort. La cohérence est de prendre
aussi en compte l’aspect écologique, en particulier le respect de
la biodiversité et tous les éléments qui interviennent dans le
dérèglement climatique.
Les
choix que nous faisons pour nous nourrir doivent s’appuyer sur la
raison, c’est-à-dire sur la base des connaissances scientifiques,
et non sur des croyances sectaires ou simplistes.
Ainsi
le refus de manger des moules et des huîtres animaux dépourvus
de système nerveux central ne se justifie pas car elles ne souffrent pas plus que le poireau qu'on arrache du sol.
Pousser à l’extrême
l’idée de s’interdire d’ingurgiter tout être vivant, ce
serait refuser de manger aussi des plantes dont on sait, grâce aux
travaux récents des biologistes qu’ "elles dialoguent entre
elles, qu’elles séduisent et qu’elles pensent".*
Manger
responsable, c’est prendre en compte l’éthique
et la nécessité de limiter au maximum notre impact écologique. C'est réfléchir aux conséquences de nos gestes, de nos habitudes.
Ainsi, celui
qui vit près de la mer(1) et qui mange une portion de moules
accompagnée de frites préserve bien plus la planète que celui se
nourrit d’une patate douce cultivée
en Louisiane et d’une tranche de tofu venant du Brésil.(2)
1. Ce qui réduit encore l'impact du transport
2. Des milliers de km parcourus + consommation d'eau
1. Ce qui réduit encore l'impact du transport
2. Des milliers de km parcourus + consommation d'eau
* voir
La vie secrète des plantes (Sciences et Avenir HS, avril-mai 2017
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