La bride sur le cou : décontracté, détendu, lâché, libre
(Le Robert, dictionnaire des synonymes)
L'humain, le chimpanzé et le petit pois
Plus
que toutes les autres, notre époque est traversée par des
phénomènes contradictoires.
Elle
est désespérante par le comportement de certains représentants de
l’espèce humaine, notamment les politiciens. On trouve parmi eux
des menteurs, des corrompus, des pervers, des malhonnêtes, des
êtres malfaisants, d’autres incapables de faire face aux
problèmes réels…
Elle
est désespérante parce qu’elle donne l’impression que rien ne
peut changer en profondeur.
Et puis de l’autre côté, il y a celles et ceux qui agissent – souvent dans l’ombre – pour faire évoluer l’humanité, pour développer les connaissances, ouvrant la voie à d’autres comportements humains. Je pense en particulier aux chercheurs.
Grâce
à eux, nous commençons à mieux comprendre le monde vivant, ce qui
devrait amener l’être humain à changer son comportement vis-à-vis
de la nature. En ce qui concerne les animaux non-humains, le
processus est déjà en cours. Mais régulièrement surviennent de
nouvelles découvertes.
Dans
son dernier livre Le
Bonobo, Dieu et nous, Frans
de Waal aborde la question de l’éthique chez les primates. Ses
observations lui ont permis de constater que les chimpanzés
et les
bonobos
sont capables d’empathie.
D’autres
études ont montré que la mémoire des chimpanzé est supérieure à
celle des humains.
Pendant
un
temps très bref (quelques
dixièmes de seconde)
on leur a présenté
une série de chiffres de un à neuf, disposés sur un écran tactile
de
manière aléatoire.
Puis
on a remplacé les
numéros par des carrés blancs. Les
chimpanzés et les
humains ont
dû remettre les
chiffres un
par
un dans l'ordre croissant.
C’est
un chimpanzé de cinq ans qui a obtenu le plus de réponses justes
(80 %) soit le double de bonnes réponses que les étudiants !
Après
les animaux, ce sont les plantes qui nous étonnent. Le magazine
Sciences et Avenir d’avril consacre un hors-série à La vie
secrète des plantes qui « dialoguent, séduisent, pensent… »
Toute
personne qui possède un jardin a pu observer le phénomène curieux
qui se produit quand on place des rames à proximité des pois qui
sont sortis de terre.
Rapidement
les vrilles de la plante s’allongent et se dirigent vers le tuteur
pour s’y accrocher et croître. Les scientifiques ont trouvé
l’explication : ce sont des signaux physico-chimiques qui
permettent cette action.
Grâce
aux travaux des botanistes (Francis Hallé, Marc-André Salosse,
Bruno Moulia, René Lafont…) nous pouvons désormais regarder les
plantes autrement.
On
retiendra notamment cette phrase de Francis Hallé : si les
animaux sont des individus « la plante est organisée comme une
colonie, avec une structure articulée en unités vivantes
interagissant entre elles. » (1)
ou
encore
Avec
les plantes« nous sommes face à une prodigieuse intelligence
en essaim... » dit Stefano Mancuso. (2)
On sait désormais beaucoup de nouvelles choses sur les animaux et les plantes. Et
tout à coup l’homme dominateur et prétentieux tombe de son piédestal.
1.
Sciences et Avenir Hors-série n° 189 page 8
2.
idem page 72
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