« J’entends
la bride sur le cou
Aller
où mes désirs m’emportent »
(extrait
de Liberté -1975)
Le
hasard et la volonté
Il
y a dans toute vie une part de hasard : des couples se
rencontrent et se forment dans des circonstances improbables, des gens perdent la
vie parce qu’ils ont eu la malchance de se trouver devant un danger
imprévisible. Paul
Guimard a écrit sur ce thème un beau livre, L’ironie du sort.
Nos
destinées dépendent en partie du hasard mais cela ne signifie pas
pour autant que nous sommes les jouets du destin : la volonté
permet de
prendre des décisions importantes en toute liberté.
Le
hasard intervient aussi dans le destin des pays.
Napoléon
le mégalomane rêvait de dominer le monde. En 1812, il
entreprend la campagne de Russie avec 600 000 hommes ; il
rentrera en France vaincu, avec 30 000 survivants épuisés.
À
quoi
est due cette débâcle ?
-
À
une
invasion de poux qui ont propagé le microbe du typhus et décimé
son armée !
Cet épisode a marqué le début de sa chute.
Le
hasard s’invite également dans la vie politique.
Au début de 2011, tout le monde s’attendait à un duel Sarkozy –
Strauss-Kahn à la présidentielle de 2012. Le 14 mai,
une
nouvelle tombe soudain : le directeur général du FMI est accusé
d’avoir commis une agression sexuelle dans un hôtel de New-York.
Le favori de la primaire du PS doit se retirer, François Hollande
qui avait démarré sa campagne avec un maigre 3 % dans les
sondages remporte la primaire et bat le président sortant.
F. Hollande avait bénéficié des effets du hasard. S’il
avait tenu ses promesses, il aurait été à nouveau candidat cette
année ; ses reniements, son incapacité à réaliser le changement annoncé l'ont forcé à renoncer à se représenter.
Un hasard favorable n'est rien s'il n'est pas accompagné d'une volonté d'agir et de réussir.
Nous
voici en 2017 et une nouvelle fois le hasard fait des siennes.
Au
début du mois de janvier, tout le monde était convaincu que
l’élection présidentielle opposerait F. Fillon à M. Le Pen dont
le parti n’a cessé de progresser ces dernières années ;
les différents partis de gauche ayant été incapables de bâtir un
programme commun, on est persuadé qu'aucun d’eux ne serait présent au second tour.
À
la fin du mois survient
un événement inattendu : Le Canard enchaîné révèle
des faits qui vont détruire l’image respectable du candidat de droite. Allant
de mensonges en dénonciations délirantes, F. Fillon ne cesse de
baisser dans les sondages. Son parti aurait pu contrebalancer le
hasard en changeant de candidat, il n'a pas eu cette volonté et c’est
Emmanuel Macron qui a profité de la situation en arrivant en tête
du premier tour.
Il faut maintenant souhaiter que celui-ci, s'il est élu dimanche comme l'indiquent les sondages, aura la volonté de répondre aux attentes des citoyens, ce qui est le moyen le plus sûr de lutter contre le populisme.
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