Jean Ferrat vivait tranquillement dans son petit village d'Ardèche depuis bientôt quarante ans. Les radios, les télés qui l'avaient censuré quand il dénonçait les travers de notre société parlent de lui à nouveau à l'occasion de sa mort et l'oublieront sans doute demain.
Jean Ferrat n'a pas besoin d'hommages.
Ecouter ses chansons suffit. Heureusement, elles vivront longtemps encore...
Il y a d'abord celles où il dévoile sa tendresse, l'amour qu'il porte aux autres. Il a chanté la femme, les gens simples avec ses propres mots ou ceux des autres. Jean Ferrat a mis en musique de nombreux textes d'Aragon qu'il a contribué à faire connaître à des gens qui n'auraient sans doute jamais ouvert les livres du poète.
Il y a les chansons où il montre son attachement à la nature.
Dans La montagne écrite en 1964 il se révèle être un écologiste avant l'heure.
Il y regrette l'exode rural, chante la tomme de chèvre et le vin de pays, même si celui-ci n'est qu'une "horrible piquette" et dénonce déjà le poulet aux hormones qui commence à arriver dans les assiettes des prolétaires.
Il est un chanteur engagé épris de liberté. Sa sympathie pour les opprimés, pour les plus modestes, apparaît à travers la plupart de ses textes.
Il dénonce l'injustice, le racisme, les dérives de la société libérale, celles du régime communiste russe.
Sa chanson Nuit et brouillard qui osa aborder le thème de la déportation des Juifs restera l'une des plus fortes de son répertoire, en raison de l'émotion qu'elle apporte. Et aussi en tant que symbole d'une chanson exigeante atteignant par instants les sommets de la poésie.
Jean Ferrat a lutté toute sa vie contre la dérive commerciale de la chanson. Les jeunes qui lui succèderont auront-ils la même volonté ?
Jean FERRAT a chanté la montagne. Il y a vécu une bonne partie
de sa vie, en toute simplicité.
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