L’histoire nous a appris que toutes les idées novatrices finissaient par être récupérées, tout en s’affadissant au fil du temps. C’est ainsi que le socialisme du 19e siècle qui proposait une société nouvelle refusant l’aliénation de l’homme par l’homme s’est mué en une social-démocratie se satisfaisant de quelques mesures qui adoucissent la société mondialisée.
Le même phénomène est en train de se produire avec l’écologisme.
Le concept de « sustainable development » apparu en 1987 et traduit injustement par développement durable ( soutenable ou supportable aurait été plus juste) a perdu de sa substance ( la prise en compte du social, l’importance de l’environnement, l’économie remise à sa vraie place — un moyen et non une fin , l’ équité introduite dans le social et l’économie) et se réduit aujourd’hui à quelques mesures à la marge, sans réelle remise en cause du modèle de société responsable du désordre écologique.
Certes le mot développement n’était sans doute pas le meilleur pour exprimer ce concept. En effet, il est perçu le plus souvent dans son sens économique, en lien avec l’idée de croissance. Dans son dernier ouvrage, La Voie, Edgar Morin propose de lui ajouter le mot enveloppement, exprimant par là la nécessité de « conserver les protections communautaires et de sauvegarder les qualités que le développement tend à détruire » ( la Voie, page 50)
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