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vendredi 23 décembre 2011

RITE, le mot de la semaine (60)


Chaque semaine, voici — à partir d’un mot —  une   réflexion développée brièvement. 

          Aujourd’hui,  le mot :   rite


«  L’escalade du pouvoir de s’autodétruire devient le rite sacrificiel des sociétés hautement industrialisées. » écrivait en 1973 Ivan Illich dans son livre La convivialité.
C’était il y a près de 40 ans. Les ravages produits par la société de consommation n’ont fait que s’aggraver depuis que ces lignes ont été écrites et la période des fêtes dans laquelle nous venons d’entrer nous en fournit à nouveau une belle démonstration.
L’expression « rite sacrificiel » s’applique parfaitement à cette période. Nous sommes en effet en présence d’un rite occidental qui mêle le religieux et le païen, la foi pour les uns, les agapes pour une forte majorité. Nombreux sont ceux qui subissent  la subordination au système qui pousse à acheter, le plus possible, même en période de régression économique.
Et ce rite, comme beaucoup d’autres, impose le sacrifice. 

Il y a d'abord l‘aberration que sont les dépenses faites à cette occasion ( cadeaux inutiles suggérés par le marketing, excès de nourriture). Le consommateur moderne  préfère tout au long de l’année acheter des produits alimentaires industriels bon marché mais ne lésine pas sur le prix d'un objet non indispensable. Sa santé, l’état de l’environnement comptent moins apparemment que l’achat du téléphone ou de la télé dernier cri. 

Autre sacrifice contre lequel il serait temps de s’élever massivement : celui des millions de bêtes ( dindes, poulets, chapons, canards, oies, chevreuils, biches, agneaux, porcs, bovins…) pour la plupart élevées dans des conditions cruelles, ou qu’on fait souffrir ( je pense au gavage pratiqué pour produire le foie gras) victimes du rite de fin d'année.
J’invite ceux qui ne l’ont pas  encore fait à lire l’ouvrage de Fabrice  Nicolino  Bidoche, l’industrie de la viande menace le monde. Il y dénonce les dérives d’une agriculture industrielle prête à tout pour augmenter ses profits.
Après avoir lu Bidoche, beaucoup n’auront sans doute plus envie de participer au « rite sacrificiel ». 

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