Rechercher dans ce blog

vendredi 29 avril 2011

LA QUESTION DE L' EAU EN FRANCE


POLLUTION ET INJUSTICE 

   La gestion écologique de l'eau nécessite qu'on s'attaque  à la fois au  gaspillage et aux pollutions qui constituent une menace pour les écosystèmes et pour notre santé.
Selon des sources officielles, la pollution en France touche plus de la moitié du territoire agricole, la contamination par les pesticides atteint plus de 75% des 1500 cours d'eau analysés et 57% des 3600 nappes souterraines.
Dans les régions d'élevage,  notamment en Bretagne, les excédents de nitrates, de phosphore et d'ammoniac dans l'eau sont  très élevés. 
Le coût de la dépollution estimé à deux milliards  d'euros est supporté en grande partie  par les ménages ( plus de 80%) ; le monde agricole ne paie en réalité que 1% à 4 % de cette somme et les entreprises  entre 13 et 14%.
Alors que l'  agriculture intensive est responsable de 90% des pollutions dues aux pesticides, de 74 % des pollutions dues aux nitrates et de 33 %  des pollutions par émission de matière organique, ce sont donc les ménages qui supportent la quasi totalité du coût de la dépollution.
Une injustice inadmissible!
Demander aux citoyens de faire des  efforts pour économiser l'eau est sans aucun doute nécessaire mais nettement insuffisant.
Il faut parallèlement promouvoir une agriculture naturelle  et des productions industrielles propres si nous voulons lutter contre la pollution des ressources en eau. 

mercredi 27 avril 2011

TCHERNOBYL

Plus jamais ça !


Le 26 avril 1986, le monde apprenait avec stupeur la catastrophe de Tchernobyl. Vingt-cinq ans plus tard, l’anniversaire de cet événement a pris une tournure spéciale car, le 11 mars de cette année, le cauchemar s’est renouvelé à Fukushima.

Quelles leçons en ont tiré ceux qui dirigent le monde ?
Le président russe Medvedev et le secrétaire de l’ONU Ban Ki-moon ont bien sûr pris conscience des dangers du nucléaire ( c’est la moindre des choses) mais ils se contentent — comme bien d’autres —  de réclamer un renforcement des normes de sécurité.  Par contre, aucune remise en cause de l’énergie nucléaire qui reste pour Medvedev une énergie « écologique » !

Devant tant d’aveuglement, seule la mobilisation massive des populations permettra de faire changer les mentalités et évitera la reproduction de catastrophes d’une telle ampleur.
Alors qu’on ne connaît pas à l’heure actuelle les conséquences de Fukushima, on connaît les dégâts causés par la catastrophe de Tchernobyl : des millions de personnes touchées, souffrant des suites de la contamination radioactive, un nombre de morts inconnu mais qu’on sait important ( 100 000 à 400 000  selon  Greenpeace), sans compter les liquidateurs qui furent plus de 600 000 entre 1986 et 1992.
Les risques d’accidents liés au nucléaire sont trop importants pour qu’on persiste dans cette voie alors que des alternatives existent.
Tchernobyl, Fukushima : plus jamais ça !

lundi 25 avril 2011

L’ŒUF ET L'ART






« Le ciel est un œuf, la terre en est le jaune »
( Chag Heng)



Du point de vue esthétique, l’œuf  est une réussite parfaite. Vue de profil, la courbe qu’il forme est élégante, harmonieuse. On peut en dire autant de  l’ œuf  en tant que volume et il n’est pas étonnant de constater que les artistes modernes, peintres et sculpteurs, se sont inspirés de sa forme  pour réaliser certaines de leurs œuvres. Brancusi fait partie de ceux-là ; sa fameuse Muse endormie, aux lignes épurées, est l’une de ses plus belles sculptures.

mardi 19 avril 2011

La défense des îles,




LE COMBAT DE DESSIMA WILLIAMS

Vendredi, Dessima Williams était à Boulogne-sur-mer dans le cadre enchanteur de Nausicaà, créé il y a 20 ans pour sensibiliser la population aux enjeux environnementaux de la planète, et plus particulièrement à l’avenir des océans.
Cette militante des droits des minorités, également enseignante et  diplomate ( elle est ambassadrice de la Grenade) est actuellement présidente de l’Alliance des Petits Etats Insulaires ( AOSIS).
Son combat  — qu’elle mène avec peu de moyens financiers — se fait essentiellement par la force de la parole : derrière un large sourire qui ne la quitte jamais, elle montre une conviction inébranlable qui finit par interpeller les responsables les moins réceptifs aux problèmes des petits états insulaires.
Lors de la Conférence mondiale sur les océans, à Manado, en Indonésie, son discours avait été remarqué. Elle avait rappelé que près de 60% des habitants de ces petits états vivent concentrés sur le littoral et qu’ils étaient les plus menacés par le réchauffement climatique. Comment survivre ? C’est la question essentielle? ajoutait-elle.
Elle a renouvelé à Boulogne son appel aux pays riches pour faire avancer le concept de justice climatique.
« Si nous, petits états sommes les premiers affectés, les autres pays le seront bientôt eux aussi. Nous aider, c’est réduire le risque pour le reste de planète », tel est le leitmotiv de sa campagne en faveur de la défense des îles.
Le temps presse. Il faut entendre le message de Dessima Williams.


En savoir plus sur le projet Nausicaà- AOSIS

dimanche 17 avril 2011

FEMMES D' ICI ...

FEMMES D'AILLEURS






Femmes d’ici femmes d’ailleurs
vous qui implorez le ciel pour que revienne la pluie
qui fera germer le riz
Vous qui avez vu vos fils vos maris emmenés dans des geôles
où s’acheva leur vie
Vous qui avez tout donné et qu'on abandonna
aux longues nuits d'hiver
sans feu et sans personne
Vous qui étiez si belles à vingt ans
et que les lourds travaux
ont implacablement   brisées
Femmes d'ici femmes d'ailleurs
Vous êtes la promesse
des prochaines aurores
 

vendredi 15 avril 2011

REUSSITE, le mot de la semaine(34)

Chaque semaine, voici - à partir d’un mot -  une   réflexion développée brièvement. 

          Aujourd’hui,  le mot :   REUSSITE




— Réussir sa vie, qu’est-ce que cela signifie pour vous ?
Cette question classique posée lors des entretiens d’embauche amène des réponses variées : c’est vivre heureux en famille, entouré d’amis, de collègues, pour les uns, c’est avoir une vie professionnelle qui permet d’avoir un train de vie convenable pour les autres...
Une étude récente menée par l’ESSEC avec l’appui de l’institut CSA donne un aperçu encourageant sur la mentalité des personnes sondées dans une dizaine de pays. Le désir de célébrité, la recherche du pouvoir semblent attirer moins que par le passé. Par contre les motivations sociales et humanistes ( se battre pour une cause humanitaire, monter un projet, servir l’intérêt général) semblent gagner du terrain.
Est-ce le signe que l’individualisme, l’égoïsme qu’on dénonce souvent diminueraient ?
Ce serait une excellente nouvelle dans la perspective de l'amélioration de la société.







mercredi 13 avril 2011

CROISSANCE/DECROISSANCE

            L’histoire nous a appris que toutes les idées novatrices finissaient par être récupérées, tout en s’affadissant au fil du temps. C’est ainsi que le socialisme du 19e siècle qui proposait une société nouvelle refusant l’aliénation de l’homme par l’homme s’est mué en une social-démocratie se satisfaisant de quelques mesures qui adoucissent la société mondialisée.
Le même phénomène est en train de se produire avec l’écologisme.
Le concept de « sustainable development » apparu en 1987 et traduit injustement par développement durable ( soutenable ou supportable aurait été plus juste) a perdu  de sa substance ( la prise en compte du social, l’importance de l’environnement, l’économie remise à sa vraie place — un moyen et non une fin ,  l’ équité introduite dans le social et l’économie) et se réduit aujourd’hui à quelques mesures à la marge, sans réelle remise en cause du modèle de société responsable du désordre écologique.
Certes le mot  développement n’était sans doute pas le meilleur pour exprimer ce concept. En effet, il est perçu le plus souvent dans son sens économique, en lien avec l’idée de croissance. Dans son dernier ouvrage, La Voie, Edgar Morin propose de lui ajouter le mot enveloppement, exprimant par là la nécessité de « conserver les protections communautaires et de sauvegarder les qualités que le développement tend à détruire » ( la Voie, page 50)

Depuis quelques années, le mot décroissance est utilisé pour exprimer un modèle de société alternatif et écologique. Bien sûr, ce mot a été choisi pour interpeller mais il pose problème car la société qui naîtra sur les cendres de celle qui s'essouffle ne se fera pas sur les bases de la décroissance pour tous. Elle concernera l’oligarchie qui se partage 80% des ressources mondiales. Il y aura donc croissance pour les uns, décroissance pour les autres, afin de parvenir à une société équitable. D’autre part, la décroissance sera sélective : elle préservera les ressources naturelles,  réduira les pollutions. Les  activités, contribuant à l’épanouissement, à l’art de vivre, celles qui sont utiles socialement et écologiquement   se développeront.
C’est ce couple croissance/décroissance qui permettra de revenir aux équilibres nécessaires.

lundi 11 avril 2011

Variations en jaune

1
Quand je pense à la couleur jaune, aussitôt me viennent à l’esprit les longues plages de sable de la Côte d’Opale, entre Calais et le Touquet. Et puis il y a aussi les prés envahis de boutons d’or, les immenses taches jaunes que forment les tulipes de Keukenhof à la mi-avril.


2.
Les poètes utilisent peu l’adjectif jaune, jugeant sans doute le mot trop fade ( yellow,  amarillo, par exemple, paraissent plus poétiques). Ainsi, dans le poème Le chaland, Verhaeren préfère utiliser les mots or et blond :
« Il transporte des cargaisons / Par tas plus hauts que sa maison :/ Sacs de pommes vertes et blondes…/ Et quelquefois des seigles d’or …»   
3.
Picasso disait : « Certains peintres transforment le soleil en point jaune ; d’autres transforment un point jaune en soleil ».
Van Gogh est certainement le peintre qui a su le mieux utiliser le jaune pour exprimer ses sentiments, ses hantises, surtout à la fin de sa vie. On ne se lasse pas d’admirer ses tournesols, ses champs de blé sous la chaleur lourde d’été, ses soleils tourmentés.  


4.
Toutes les langues ont des difficultés pour désigner la  couleur de certaines choses . Prenons l’exemple du vin. S’il existe bien un vin qualifié de jaune, que dire par contre de tous ceux qu’on appelle vins blancs ? 
La neige est blanche, le lait aussi, mais les vins qu'on dit blancs sont à l'évidence  jaunes. 



samedi 9 avril 2011

MIGRATION(S), le mot de la semaine (33)

Chaque semaine, voici - à partir d’un mot -  une   réflexion développée brièvement. 

          Aujourd’hui,  le mot :   MIGRATION(S)






Les migrations humaines sont au cœur de notre histoire. Sans elles, l’humanité n’aurait pu s’installer sur terre et s’y développer.
La préhistoire est marquée par ces migrations qui, selon les connaissances à ce jour, ont permis à  un noyau d’êtres humains d’Afrique de s’implanter sur tous les continents.
Les temps historiques ont perpétué cette aventure, dans des conditions qui débutèrent trop souvent dans des conditions tragiques pour les peuples indigènes ( invasions, massacres, pillages…) mais qui  au fil du temps aboutit à une mixité paisible des populations.
C’est ainsi que l’Europe contemporaine est le résultat d’un brassage de peuples où cohabitent des descendants d’aventuriers, de persécutés, venus de partout et que  l'Amérique  a été  profondément modifiée par l'arrivée sur ses terres de nombreux Européens.
Aujourd’hui le phénomène migratoire a changé : ce ne sont plus des peuples qui migrent, mais des individus, des petits groupes, et leur entrée dans un pays étranger se fait dans des conditions pacifiques.
Leur présence est une véritable richesse ( culturelle, économique) pour les pays d’accueil. Un repli des nations sur elles-mêmes serait une régression.  


jeudi 7 avril 2011

ECOLOGIE ET PAUVRETE

« Là-bas  le jour se lève sur les déserts brûlants  
où l’eau ne coule que sur le visage des mères.

Et dans les villes asphyxiées, des enfants perdus
 fouillent les poubelles de l’abondance. »

(Extrait de : Les enfants du monde - 2010 )


La semaine du développement durable a une nouvelle fois mis en évidence l’ambiguïté de ce concept vidé de sa substance par la plupart des responsables politiques et économiques et souvent limité à des mesures concernant l’amélioration de l’environnement.
On ne répètera jamais assez que l'exigence écologique doit être replacée dans un projet global prenant en compte l' exigence démocratique afin de contrer tout risque totalitaire et l' exigence sociale. 
Tout projet écologique doit  s'employer à réduire les inégalités, lutter efficacement contre la pauvreté, celle qui existe dans les pays riches et celle que connaissent à une plus grande échelle les pays pauvres.

L’économie mondialisée s’est  construite sur un principe immoral : l’enrichissement excessif des uns se fait sur le dos des plus fragiles et pille les richesses naturelles qui   sont un bien commun.
C’est ainsi que dans certains pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine, la situation est devenue intenable pour des millions de gens.
1,5 milliard de personnes dans le monde ne bénéficient pas d’eau potable.
30 000 meurent chaque jour à cause de problèmes d’ hygiène liés souvent à l’eau.
Un milliard de personnes vivent avec moins d’un dollar par jour et  un autre milliard avec   moins de 2 dollars.
Parallèlement, certains riches gagnent et dépensent dans une journée  des sommes colossales  et gaspillent une quantité inadmissible d’énergie.

Ne  parlons plus du désastre écologique sans y   associer systématiquement le désastre social.

mardi 5 avril 2011

EN FINIR AVEC LE PIB

Mettre en pratique un véritable développement soutenable suppose qu'on se débarrasse des travers du modèle actuel qui a creusé les inégalités sociales et mis en danger la planète sur le plan environnemental.

 L’évolution vers une société responsable, plus juste, plus humaine, nécessite un changement des mentalités et une autre conception de l’économie. Nous nous heurtons aujourd’hui au fait que la plupart des économistes font preuve d’une méconnaissance affligeante de l’écologie. 

 L’abandon du PIB, indicateur choisi pour mesurer la santé d’un pays, devrait être le premier symbole d’une économie réconciliée avec l’écologie ( aucun élément qualitatif n'étant introduit dans son calcul, toutes les activités - y compris les accidents de la route, les marées noires,les inondations... - contribuent à augmenter le PIB, ce qui le rend absurde). 


Quel serait l' indicateur idéal?
D'autres unités de mesure existent déjà. Le PNUD (programme des Nations Unies pour le développement) utilise l'indice de développement humain. Cet indice n'est pas satisfaisant car il ne prend en compte que trois éléments : le niveau de santé, représenté par l'espérance de vie à la naissance ; le niveau d'instruction, représenté par le taux d'alphabétisation des adultes et le nombre moyen d'années d'études et le revenu représenté par le PIB par habitant après une double transformation tenant compte de la différence de pouvoir d'achat existant d'un pays à l'autre et du fait que le revenu n'augmente pas le bien-être
d'une manière linéaire.

Herman Daly a mis sur pied un indice synthétique, le Genuine Progress Indicator, indicateur de progrès authentique (IPA), qui corrige le PIB en prenant en compte les pertes dues à la pollution et à la dégradation de l’environnement.
Depuis 1995, un institut californien (Redefining Progress) propose un IPV ( indicateur de progrès véritable) qui tient compte non seulement du coût écologique mais aussi de la " vraie richesse" ( entre autres l'activité bénévole et le travail domestique)

Dans cette recherche d'indice alternatif, deux expériences   faites en Suisse auprès d' agriculteurs et  au Canada méritent d’être signalées. La seconde a adopté une démarche citoyenne appuyée par les réseaux canadiens de recherche en politiques publiques (RCRPP) qui ont aidé les citoyens à identifier les indicateurs techniques correspondant aux thèmes qu'ils avaient choisis. Elles avaient pour but de définir un indice de qualité de vie et de bien-être.
Les citoyens canadiens concernés ont donné la priorité, dans l’ordre, aux  droits démocratiques et à la participation, à  la santé, à  l'éducation, à l'environnement.
L'économie et l'emploi arrivent  loin derrière les droits démocratiques. Cela confirme d'une manière brutale l' archaïsme du PIB.
Le premier signe du changement sera l'abandon de la référence au PIB  et la mise en place d'un indicateur englobant les multiples critères de la qualité de la vie. 


Texte mis à jour le 16 août 2012


Chroniques les plus lues