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vendredi 28 février 2014

Le roman et la vraie vie




François-Régis Bastide était écrivain, diplomate et homme de radio.
J'ai lu quelques-uns de ses romans et avais bien aimé La vie rêvée, écrit en 1962.
Aussi quand il était venu à Boulogne donner une conférence sur un thème qui me paraissait intéressant Le roman contre la vraie vie, j'étais allé l'écouter.
Le visage maigre, le cheveu romantique, François-Régis Bastide était alors un fringant quinquagénaire à l'allure d'adolescent. Le costume clair qu'il portait soulignait la finesse de la taille.
Il avait parlé pendant plus de deux heures, avec une grande aisance. L'assistance était sous le charme du discours.
A la fin de la conférence, j'avais pourtant quitté  la salle quelque peu déçu. Je pensais qu'il avait à peine effleuré le thème qui nous avait réunis : celui de la vraie vie.

La vraie vie, est-ce celle de ce marin entrevu tout à l'heure sur le port? avait-il demandé. Est-ce l'existence des travailleurs, la vie quotidienne avec ses joies et ses tracas? Ou n'est-ce pas plutôt l'existence idéale, celle dont on rêve, " la vie rêvée "
Il n'avait pas apporté de réponse nette à ces questions, peut-être pour laisser à l'auditeur la possibilité de faire son propre choix. Peut-être parce que la vraie vie est un mélange de tout cela, les joies et les peines du quotidien et une part de rêve qu'on trouve dans la littérature, la poésie ou les arts ?

Il arrive que la vraie vie se retrouve dans le roman, dans l'œuvre de Zola par exemple qui décrit avec réalisme le quotidien des mineurs, des ouvriers, des paysans. C'est de moins en moins vrai me semble-t-il dans la littérature moderne dont les personnages sont rarement des gens ordinaires.

Mais ne pourrait-on pas penser aussi que la vraie vie n'est pas celle que mènent la plupart des gens qui vivent aujourd'hui mais celle dont on peut rêver pour le futur, dans une société plus humaine ?


mercredi 26 février 2014

Poésie : de 1978 à 2014, bilan



«  Lorsqu'on consacre une grande partie de sa vie à l'écriture, toutes ses forces à faire partager un idéal, lorsqu'on préfère aux vanités d'auteur le combat pour un homme responsable, un homme meilleur, sensible à la beauté ( celle d'un tableau, d'un poème, d'une chanson, d'une musique, d'un paysage...) il arrive – et c'est bien naturel – que le découragement, la lassitude, surviennent et que l'on doute alors de l'opportunité de l'action menée.
Mais bien vite on se ressaisit car on est convaincu que ce combat est nécessaire.

Dans une société dite d'abondance, dans un monde où tant de contraintes étouffent l'homme, le poète apparaît bien fragile avec la seule force des mots et de son imagination.
Il rencontre souvent le poids de l'indifférence et se heurte à l'incompréhension.
Il n'est pas facile d'aller à la rencontre des autres lorsque dès l'enfance ont été brisés le désir de dépassement de soi, le pouvoir créateur, la faculté de s'étonner...
Mais il faut sans relâche agir pour que la poésie prenne sa place dans la vie culturelle. Il faut donner, à ceux qui créent, les moyens de s'exprimer, d'être entendus. »
( Les Bourgeons de Mai – 1978 )

Il y a longtemps que j'ai écrit ces lignes ; pourtant aujourd'hui encore je tiendrais le même discours.
Pourquoi revenir  vers ce texte publié dans un recueil collectif à l'occasion du Mois de Poésie organisé à Boulogne-sur-mer, en 1978 sous l'égide de la DRAC (Direction régionale de l'action culturelle) du Nord-Pas-de-Calais ?

Parce qu'il est intéressant de  voir où en est la poésie en 2014 et d'observer ce qui a changé.

En 1978, nous avions fait un pari fou : offrir plusieurs fois par semaine, pendant un mois, des rencontres consacrées à la poésie ; et le public avait répondu présent. Cela serait-il encore possible aujourd'hui ?
J'en doute fortement.
Ces dernières décennies, la société s'est enfermée un peu plus dans ses travers. Elle favorise, pour des raisons de rentabilité, la médiocrité plutôt que ce qui élève.
Cependant la poésie reste bien vivante en France et ailleurs, ce qu'on peut vérifier en lisant les anthologies consacrées aux poètes modernes et les ouvrages de la collection Poésie de Gallimard ou en parcourant les nombreux sites web qui lui sont consacrés.
Mais elle reste un art peu familier, un aspect de la culture que le peuple  s'approprie peu et que les « élites » délaissent.
Jadis encouragée par les rois, pratiquée par les princes (Charles d'Orléans) et les politiques ( Victor Hugo, Lamartine...), la poésie était encore présente au siècle dernier dans le discours des personnalités : Jaurès parlait avec lyrisme, Georges Pompidou consacra une anthologie à la poésie et n'hésitait pas à citer Paul Eluard dans une conférence de presse.
Aujourd'hui, le langage s'appauvrit, une succession de formules impersonnelles forme un discours, le lyrisme a disparu, la langue française est parfois massacrée par les plus hauts responsables (On se souvient de certaines phrases de l'ancien Président de la République).


Chaque année des opérations telles que le Printemps des Poètes essaient de populariser la poésie. Celles-ci doivent être encouragées mais leur portée reste faible.
Il apparaît donc  nécessaire de préparer l'émergence d'une société qui placera la culture et la création artistique dans ses priorités. 
Ce devrait être un des objectifs de l'ère nouvelle.
 En savoir plus sur le Printemps des poètes

lundi 24 février 2014

Sur mon bloc-notes ( semaine 9 - 2014)



À la manière d'un journal qui permet de noter régulièrement des réflexions diverses ou de brefs comptes rendus de lectures, de choses marquantes, d'activités, ces Pensées éparses et Brèves sont une autre façon de faire entendre la rumeur du temps présent.

PRIMO LEVI
Dans la préface de son livre Si c'est un homme dans lequel il tire la leçon de sa déportation à Auschwitz, de février 1944 à janvier 1945, Primo Levi écrit :
« Beaucoup d'entre nous, individus ou peuples, sont à la merci de cette idée, consciente ou inconsciente, que « l'étranger, c'est l'ennemi »
Souvent, ajoute-t-il, « cette conviction sommeille... comme une infection latente ». 
Il arrive, hélas – et Primo Levi en fut l'une des nombreuses victimes – que la contagion de cette idée prenne de l'ampleur, que la haine soit la base d'un système capable des pires horreurs. Il est alors trop tard.
Entendons le message de Primo Levi en ces temps où renaissent les propos haineux.

UKRAINE
L'Ukraine vient de vivre des heures sinistres, les affrontements entre les manifestants et les policiers ayant causé des morts et de nombreux blessés.
Quel sera l'avenir de ce pays dont les habitants luttent pour retrouver leurs libertés ? On n'en sait rien à ce jour.
L'hétérogénéité de l'opposition et les possibles réactions du voisin russe ne permettent pas d'afficher un optimisme franc à l'issue du départ du dictateur Ianoukovitch.
Souhaitons que l'Ukraine retrouve son unité et connaisse enfin la liberté.

SALON DE L'AGRICULTURE

 Temps fort de communication pour une corporation qui compte d’un côté des industriels parfaitement intégrés à la société productiviste et de l’autre des hommes et des femmes qui tentent, avec beaucoup de difficultés, de préserver une agriculture naturelle, ayant le souci de préserver l’environnement et la santé des consommateurs.»
C'est ce qu'est devenu le Salon de l'Agriculture
Ne soyons pas dupes de cette mise en scène.

NOTRE-DAME-des-LANDES
Je ne reviendrai pas aujourd'hui sur l'inutilité du projet d'aéroport près de Nantes qu'il serait sage d'abandonner.
La manifestation qui vient de se dérouler pour demander le retrait de ce projet a été marquée par des actions violentes qui sont l'œuvre de bandes profitant d'un tel événement pour causer des dégâts.

Elle a aussi été l'occasion de constater – sur un dossier aussi important - la situation de plus en plus intenable dans laquelle se trouvent des ministres Verts continuant de participer à un gouvernement qui mène une politique très éloignée des idées qu'ils devraient défendre. 

lundi 17 février 2014

Sur mon bloc-notes ( semaine 8 - 2014)



À la manière d'un journal qui permet de noter régulièrement des réflexions diverses ou de brefs comptes rendus de lectures, de choses marquantes, d'activités, ces Pensées éparses et Brèves sont une autre façon de faire entendre la rumeur du temps présent.

Drôle d'hiver
Selon le Monde (16 et 17 février), les catastrophes naturelles ont causé 20 000 morts et on en a dénombré 880 en 2013.
Nous vivons un hiver particulièrement perturbé : grand froid et sécheresse aux Etat-Unis, graves inondations en Grande-Bretagne et en France, tempêtes, trombes d'eau...se succèdent.
Les scientifiques confirment la part de responsabilité qu'ont les activités humaines dans le dérèglement climatique et annoncent la répétition future de tels évènements.
Et les mesures qui s'imposent tardent à venir.

Liberté de la presse
Chaque année, l'ONG Reporters sans frontières observe l'état de la liberté de la presse à travers le monde et publie un classement des pays qu'il est intéressant d'étudier.
En 2014, viennent en tête :
 1. la Finlande, 2. les Pays-Bas, 3. la Norvège, trois pays très attachés culturellement à la liberté d'expression.
Parmi les mal classés on note la Russie (148e), Cuba (170e), la Chine (175e) ce qui ne surprendra personne.
À la 180e place on trouve l'Erythrée, pays où les gens souffrent aussi d'une pauvreté extrême.
La France est placée en 39e position. On aurait espéré mieux.

La Suisse et l'immigration
La semaine dernière, à une courte majorité, les Suisses se prononçaient contre une « immigration de masse ».
Vote étonnant de la part d'un pays habitué à accueillir une part importante d'étrangers ( 15 % de la population en 1910) !
Ce mauvais signe a aussitôt poussé quelques politiques français ne manquant jamais une occasion de crier haro sur les étrangers à réclamer un référendum sur ce thème qui devrait être très utilisé lors des prochaines élections

Et le singe inventa la culture
Ce vendredi 21 ( à 22 heures 45) Arte présentera un documentaire qui s'annonce passionnant. Poursuivant le travail entrepris par Jane Goodall, des chercheurs suisses ont mené des expériences en pleine forêt équatoriale pour établir l'existence d'une culture chimpanzé, réduisant ainsi la frontière de plus en plus ténue entre l'homme et les grands singes.
Leurs travaux confortent les positions des militants de la cause animale qui veulent faire reconnaître les droits de tous les êtres sensibles. 

Au bout de la perche
Le perchiste est un sportif discret. Pendant des années, il s'entraîne durement pour maîtriser une longue perche flexible qui doit le propulser le plus haut possible. Pendant des années, il travaille pour que sa technique atteigne la perfection.
Comme l'alpiniste qui veut atteindre le sommet réputé invincible, le perchiste se bat pour faire reculer ses limites - qu'il ne connaît pas.
Il s'est fixé un but et y parvient un jour.
Bravo à Renaud Lavillenie pour sa formidable performance !

Bravo à Sergueï Bubka qui détenait le record depuis 21 ans et qui a partagé sportivement la joie de Lavillenie après son exploit !

mercredi 12 février 2014

Décent, indécent (le mot : n°78)



Il y a dans le mot décent un jugement moral qui évolue en même temps que la société.
Ce mot était employé fréquemment autrefois pour évoquer des propos graveleux, ou bien une attitude ou une tenue qui choquait un regard prude.
Au 19e siècle sur les plages, le corps des femmes et des hommes devait être recouvert. Au début du siècle suivant, il n'était pas question pour un homme de montrer son torse : c'était à cette époque un comportement indécent.
Les mœurs ont changé. Les corps se dénudent sur les plages et on ose aujourd'hui aborder des sujets qui étaient autrefois tabous. 
S'offusquer en apprenant qu'un livre destiné aux enseignants parle de nudité, comme l'ont fait ces jours-ci des responsables politiques, ce n'est pas une réaction due à la pruderie, c'est réagir de façon indécente.
Car cet adjectif est souvent utilisé de nos jours pour qualifier l’attitude de personnes ou de médias qui exploitent des évènements pour en tirer un avantage ( pour les uns flatter un électorat, pour les autres augmenter une audience).
On peut parler également d’indécence pour qualifier le comportement de certains privilégiés qui affichent leurs goûts de luxe à la face d'un monde dans lequel croît la pauvreté.


lundi 10 février 2014

Sur mon bloc-notes ( semaine 7 -2014)

À la manière d'un journal qui permet de noter régulièrement des réflexions diverses ou de brefs comptes rendus de lectures, de choses marquantes, d'activités, ces Pensées éparses et Brèves sont une autre façon de faire entendre la rumeur du temps présent.



Inondations
Les inondations à répétition qui touchent la Bretagne ne laissent personne indifférent. Les images impressionnantes vues à la télévision marquent les esprits, même si ces catastrophes ne sont plus exceptionnelles. Elles risquent d'ailleurs de devenir plus fréquentes en raison du réchauffement climatique.
J'ai connu, il y a quelques décennies, le drame des inondations qui se répètent et le stress que cela provoque : la crainte permanente à chaque montée des eaux, les nuits où l'on dort à peine, l'angoisse des jeunes enfants...
La lutte contre les inondations a été mon premier engagement écologiste. Il m'a permis de comprendre, par l'observation de faits réels, qu'un tel problème ne peut être résolu que par une approche globale prenant en compte les causes multiples du phénomène.
Face à l'inertie des pouvoirs publics, il m'a convaincu que l'action de citoyens solidaires était une nécessité.



Avaler des couleuvres
En écoutant samedi soir Benoît Hamon à la télévision, j'ai senti le malaise d'un politique qui "avale des couleuvres".

Cet homme qui fait partie de la gauche socialiste est ministre de l'économie sociale et solidaire et de la consommation. Il ne s'agit pas d'un poste subalterne. Dans l'évolution de la société vers un monde plus juste et plus écologique, l'ESS doit jouer un rôle important : elle porte des valeurs qui réconcilient la vitalité économique et le bien-être humain. Quant à la consommation, elle doit être au cœur du changement des modes de vie et elle concerne chacun de nous.
Malgré quelques décisions qui vont dans le bon sens, mais qui paraissent bien minces par rapport aux enjeux actuels, le ministre est dans un gouvernement qui ne fait pas la politique qu'il souhaite.
Dans ces conditions – et cela concerne également les ministres Verts – le fait de rester au gouvernement ne me semble pas être la meilleure solution.

600 mots
Selon une étude récente menée par l'Éducation nationale auprès d'élèves de troisième, la télé-réalité aurait une influence néfaste sur les élèves.
Évoquant cette question sur une radio, un spécialiste précisait que les personnages de ce genre d'émissions n'utilisent que 600 mots pour s'exprimer.
Rappelons qu'un dictionnaire destiné à des collégiens contient en moyenne 40 000 mots.
On mesure le fossé existant entre le langage extrêmement pauvre de la télé-réalité et le vocabulaire employé par un romancier.

Un bon argument en faveur de la lecture !

vendredi 7 février 2014

Les anonymes 2



Dans sa très belle chanson Jaurès, Jacques Brel s'interrogeait sur le destin de nos grands-parents « usés à quinze ans » et « vieux avant que d'être ».
La condition humaine s'est sans doute améliorée depuis le début du 20e siècle grâce aux avancées sociales obtenues après de longues luttes, malgré les réserves qu'on peut faire pour certaines professions : le bien-être d'un petit paysan d'aujourd'hui ne me semble pas supérieur à celui de son grand-père qui n'était pas stressé par le remboursement des crédits et prenait la vie avec philosophie.

La société moderne continue de briser les individus en ne respectant pas la profondeur de leur personnalité et en se servant d'eux pour en tirer ce qui lui sera utile, en essayant de les réduire à leur rôle économique. L'homme est alors celui qui produit et qui consomme.
Une société axée sur la performance conduit naturellement à exclure ceux qu'elle juge plus faibles : ceux qui n'ont pas fait d'études, ceux qui souffrent d'un handicap, ceux qui ont atteint un certain âge...

Il n'est pas question d'avoir une vision idyllique de l'être humain. On connaît ses faiblesses et ses défauts. Mais chacun doit se voir reconnaître un caractère essentiel : l'unicité. Celle-ci va de pair avec la complexité. Pour comprendre l'être humain, il faut appréhender toutes les facettes de sa personnalité, il faut retrouver, selon la formule de René Passet « l'homme réel »
Or dans les différentes étapes de sa vie, il est rare que l'être humain soit considéré dans sa globalité : l'école tient compte en priorité des aptitudes conceptuelles, la médecine classique soigne une partie du corps, le monde du travail demande des résultats, de la rentabilité ; le reste l'intéresse peu.

La prochaine étape de l'évolution sociale consistera à libérer l'Homme, en lui rendant sa dimension poétique, en lui permettant d'exprimer en toute liberté sa pensée, sa sensibilité, la richesse qui est en lui et qui fait de chaque être humain un être unique.
Les anonymes seront des gens « reconnus » pour ce qu'ils sont réellement.





lundi 3 février 2014

Sur mon bloc-notes ( semaine 6 - 2014)

À la manière d'un journal qui permet de noter régulièrement des réflexions diverses ou de brefs comptes rendus de lectures, de choses marquantes, d'activités, ces Pensées éparses et Brèves sont une autre façon de faire entendre la rumeur du temps présent.



Rumeurs et mensonges

Nous vivons une période d'incertitude.
D'un côté un monde s'effondre : c'est celui de la société industrielle qui a échoué parce qu'elle a oublié les principes anciens de la sagesse et le respect de la morale. Ceux qui jusqu'à maintenant ont profité du système tiennent à garder leurs privilèges. Ils freinent le changement et contribuent à la désinformation ( par exemple en niant le réchauffement climatique).
De l'autre côté un monde nouveau se dessine, aux contours encore flous mais dont on connaît les principes : respect de la planète, réduction des inégalités, solidarité entre pays riches et pauvres...

Faute de décisions claires ( comportant une part d'audace) venant de la part des responsables politiques, la situation actuelle est critique. Les jeunes sans emploi, les victimes des fermetures d'entreprises, les travailleurs précaires ont du mal à envisager des perspectives qui leur soient favorables.
Le découragement est présent, la confiance tarde à revenir.
Cette situation est exploitée avec cynisme et habileté par des personnes qui voient dans ce marasme l'occasion de faire progresser leurs idées détestables ( rejet de la différence, racisme, exaltation du sentiment national...)

Régulièrement, depuis des siècles,  naissent des rumeurs ; celles-ci prennent aujourd'hui un sens particulier. Des mensonges destinés à provoquer des peurs, à discriminer certaines parties de la population, se propagent aussi.
C'est ainsi que la «  théorie du remplacement » née il y a deux ans dans les milieux d'extrême droite revient actuellement. Elle est basée sur l'idée - clairement démentie par les chiffres – que le peuple français dit de souche serait bientôt évincé par des peuples venus hors de l'Europe ( entre autres du Maghreb et d'Afrique).
Autre rumeur circulant dans les écoles  : le gouvernement aurait l'intention d'introduire une « théorie du genre » qui ferait la part belle à l'homosexualité et au transsexualisme (orientations qui doivent bien sûr être respectées) alors que le but poursuivi sera d'enseigner aux élèves le principe d'égalité entre hommes et femmes.

Il s'agit là de méthodes dangereuses pour la démocratie.

Si on ajoute à cela la tendance – très répandue sur Internet mais pratiquée aussi sur les plateaux de télé par certains responsables politiques – à préférer l'insulte, l'injure, au débat d'idées serein et courtois, on peut s'inquiéter pour l'avenir.
En effet la démocratie progresse par l'échange, l'explication, la démonstration (preuves à l'appui) ; elle régresse quand la langue de bois, l'invective, le mépris de l'autre sont utilisés.

samedi 1 février 2014

Soyons les acteurs du changement



Au moment où j’entame ce nouveau billet, j’éprouve un fort sentiment de révolte. De toutes parts arrivent de mauvais signes. Ils indiquent que notre pays va mal ; les jours et les semaines passent et aucune éclaircie ne s’annonce à l’horizon. Régulièrement des usines, des magasins ferment ou licencient et le chômage continue de grimper. Un climat délétère règne, des rumeurs stupides lancées par des groupuscules extrémistes se répandent dans les écoles, des propos racistes, antisémites, homophobes, circulent sur Ies réseaux sociaux. On apprend qu’à coup de millions de dollars (400 millions depuis 1999), des groupes essaient aux Etats-Unis de faire croire que le réchauffement climatique est un canular. Cette hérésie traverse le monde entier. Tous ces propos insensés sont repris par des personnes crédules ou malintentionnées.
Ajoutons à cela la faillite des politiques qui continuent de faire, lorsqu’ils gouvernent, le contraire de ce qu’ils avaient promis.
La détresse de ceux qui souffrent, de ceux qui se sentent trahis, de ceux qui constatent chaque jour qu’ils sont victimes d’injustices, est de plus en plus forte.
On peut comprendre que certains se résignent, qu’ils aient du mal à imaginer qu’un autre monde est possible. Car la plupart n’ont connu rien d’autre que cette société qui produit du chômage, car dès l’enfance ils ont vécu dans un monde qui les a poussés à consommer, à s’endetter, à subir sans trop se poser de questions.
La société dans laquelle nous vivons n’offre plus de perspectives pour des millions de gens. La nouvelle ère qui s'annonce devrait se construire progressivement. 
Mais deux obstacles se dressent devant nous : le premier est la démoralisation ambiante des forces vives (celle-ci  fait le jeu des extrémistes) ; le second est la difficulté qu’éprouvent beaucoup de gens à sortir du conditionnement dans lequel la société les a enfermés.
De nombreuses questions doivent être posées pour préparer l’avenir. 
Est-ce normal de passer autant de temps à travailler ? Comment partager le travail pour réduire le chômage ? Comment concilier bien-être et sobriété, épanouissement individuel et vitalité collective...?
En tant que citoyen chacun peut contribuer au changement.

Soyons les acteurs du progrès social et de la transition vers l'ère nouvelle.

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