(La bride sur le cou: décontracté, détendu, lâché, libre - Le Robert, dictionnaire des synonymes)
Les Britanniques, l'Europe et l’avenir
Les Britanniques viennent de décider de sortir de l’Union européenne. Les commentaires faits sur ce choix sont agaçants : les uns se réjouissent car ils y voient une validation de leurs idées extrémistes et xénophobes, d’autres s’alarment parce que les Bourses européennes s’effondrent (l’Europe n’est pour eux qu’un grand marché), d’autres encore se disent tristes sans chercher à comprendre les raisons de ce vote qu’ils n’avaient pas prévu.
Il faut d’abord constater que le Premier ministre britannique qui avait voulu ce référendum a annoncé, dès l’annonce du résultat, sa démission; c’est une habitude en Grande-Bretagne de quitter le pouvoir quand on a été désavoué par le peuple. On aimerait que cette pratique soit appliquée dans les autres démocraties, notamment en France.
Le référendum a confirmé la montée des idées extrémistes portées par le parti anti-immigration. Il faut voir aussi dans le rejet de l'Europe les effets néfastes pour les ouvriers et les classes moyennes des politiques menées jadis par l’ultralibérale Mme Thatcher, puis par le travailliste Tony Blair rallié aux thèses libérales et poursuivies jusqu'à ce jour. Celles-ci ont conduit à une détérioration des services publics, à une accentuation de la précarité des travailleurs dont pâtissent les plus pauvres.
D’autre part, la voie suivie par l’Union européenne, s’appuyant sur les mêmes principes, a fini par désespérer une partie des électeurs qui ont manifesté leur colère en votant pour le retrait de l’Union européenne.
Les années à venir seront difficiles pour le peuple britannique. C’est le moment de lui renouveler notre sympathie et notre soutien.
La Grande-Bretagne fait partie de l’Europe. Elle a montré en temps de guerre, son attachement à la liberté. Nous aimons ses écrivains, ses poètes, ses artistes, ses campagnes verdoyants, ses belles villes.
Certains Britanniques préparent le futur. Je n’oublie pas que le mouvement de transition est né en Angleterre, à Totnes, grâce à un enseignant, Rob Hopkins. Avec d’autres, celui-ci dessine une autre Europe, un autre monde plus humain.
Ils nous disent : Tournons-nous vers l’avenir !