Sur les canaux de Hollande
J’avais une vingtaine d’années quand j’ai découvert les Pays-Bas. Le pays n’étant pas très étendu, un séjour de dix jours avait été suffisant pour que j’aie une idée assez juste du pays.
Si l’expression «terre de contrastes» est un peu galvaudée, elle résume cependant ma première impression. J’avais été frappé par la modernité d’une ville comme Rotterdam qui, au milieu des années 1960, avec ses hauts bâtiments et ses parkings au-dessus des magasins avait déjà l’aspect d’une ville du futur; et à quelques kilomètres de là, il y avait les vastes plaines calmes, des petites villes telles que Volendam, la presqu’île de Marken avec ses « vieux marins / qui fumaient sur un banc / en regardant la mer » et ses vieilles « femmes ridées/ avançant sur les quais/ toutes vêtues de noir.»*
Dans ces paysages, le temps semblait s’être arrêté depuis des siècles.
Au fil des années, j’ai vu dans ce pays la modernité prendre le pas sur le passé; les immeubles gigantesques ont poussé, les autoroutes ont réduit les surfaces agricoles, la qualité de vie s’est malgré tout maintenue à un niveau élevé.*
Aujourd’hui, à proximité des villes, on peut comme autrefois apprécier la douceur des campagnes, retrouver le charme des promenades en barque sur les canaux; on redécouvre alors, entre La Haye et Delft, au cœur de la Hollande du Sud, les vertus de la lenteur.
Absorbé par l’observation du paysage qui défile tranquillement, on oublie alors qu’au-dessus de notre tête, sur l’autoroute, des automobilistes pressés espèrent ne pas être pris dans un embouteillage qui les amènera - selon leur caractère - à fulminer ou se résigner.
*1. extrait du poème Marken
2. Les Pays-Bas : 5e au dernier classement IDH
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