Rechercher dans ce blog

vendredi 29 décembre 2017

Fêtes




Que penser de la fête d'aujourd'hui ?

Pour beaucoup de gens, il s'agit de donner de plus en plus dans la démesure. Dans les temples modernes que sont devenus les grands magasins, les gens s'entassent avec ferveur. La grande frénésie collective pousse à l'achat compulsif et les caddies débordent de jouets qui seront vite oubliés, de gadgets inutiles, de victuailles à foison : blocs de foie gras produits dans la souffrance, chapons et dindes n'ayant jamais vu le soleil...
À l'heure où tant de gens connaissent la pauvreté ou la misère, cette conception de la fête ne me convient pas. Dans la société conviviale que j'appelle de mes vœux ce n'est pas dans ces excès que les gens chercheront le bonheur. 


Mise à jour : 29 décembre 2017



























vendredi 22 décembre 2017

La tradition des "guénels"


CHOIX DE TEXTE n° 3




    Le mot tradition renvoie obligatoirement au passé. Il doit être manié avec prudence. Certaines habitudes, certaines pratiques, méritent d'être préservées car elles font partie d'un patrimoine culturel intéressant : c'est le cas par exemple des danses et des chants folkloriques. Il en est d'autres qui ne sont pas conformes à l'éthique car elles entraînent des souffrances ou la mort (la chasse, la corrida, le combat de coqs..) 
Celles-là doivent disparaître.
    Il existe dans le Boulonnais une tradition qui s'adresse aux enfants et  fait appel à leur habileté, à leur créativité. De nombreuses communes l'encouragent dans les semaines précédant Noël : il s'agit de la tradition des guénels. Ne cherchez pas ce mot dans un dictionnaire français ou picard, guénel est un mot boulonnais. 

                                                                       *

    Ils habitent Boulogne, la ville des pêcheurs, ou l'une des communes environnantes. Ils ont l'âge des rêves et de l'insouciance. Les seules pentes neigeuses que certains d'entre eux connaissent sont celles des rues de leur quartier.
    La neige qui a durci sur les trottoirs est leur terrain de jeux. Ils glissent avec bonheur sur des luges de fortune. Quand le soir viendra, ils penseront au guénel qu'ils sculpteront dans une betterave pour perpétuer la tradition.
   À l'approche de Noël, avec application, patiemment, ils creusent la racine inerte pour qu'elle prenne vie.  Au bout de quelques heures, la betterave prend forme : souvent on voit apparaître un visage, parfois un animal familier ou une créature étrange sortie de l'imagination enfantine. Puis ils glissent au cœur de leur ouvrage une bougie et la betterave devient lanterne.
    Alors vient le moment tant attendu de la présentation du guénel aux gens du quartier, l'heure de la reconnaissance : après avoir interprété la chanson boulonnaise des guénels, en arborant fièrement leur lanterne, les enfants reçoivent quelques friandises ou quelques pièces de monnaie.
    Ainsi, chaque année une vieille tradition venue d'un autre temps ( bien avant les noëls de la consommation ) est préservée dans le Boulonnais.

Texte écrit le 24 Décembre 2009, mis à jour le 21 décembre 2017

vendredi 15 décembre 2017

Planète : de Cancún (2010) à Paris (2017)




CHOIX DE TEXTE n°2

Voilà ce que j’écrivais le 14 décembre 2010 à l’issue de la conférence de Cancún sur les changements climatiques :
     Le texte ayant conclu le sommet de Cancún n’est pas parfait, loin de là. Il montre les limites du développement durable qui s’inscrit dans le cadre d’une société dominée par un économisme qui oublie les problèmes écologiques et sociaux.
   Il contient cependant quelques points qui reconnaissent le dérèglement climatique comme un phénomène qu’il faut enrayer. 
   Demander aux pays industrialisés de diminuer d’ici 2020 de 25 à 40 % (par rapport à 1990) les émissions de gaz à effet de serre est-il assez volontariste ? Je ne le pense pas. Voir une nouvelle fois les États-Unis refuser ce point de l’accord est une mauvaise nouvelle pour la planète.
   Pour le reste, on est davantage dans l’univers des promesses lointaines que des engagements fermes. Ainsi l’aide aux pays envoie de développement serait de 100 milliards de dollars par an, à partir de 2020. Pourquoi attendre 10 ans encore ?
La réduction de la déforestation est inscrite dans le texte en termes vagues.
   Enfin, en ce qui concerne le protocole de Kyoto dont la première période s’achève en 2012, rien aujourd’hui ne garantit qu’il sera poursuivi dans des conditions convenables car trois grands pays, le Japon, la Russie, le Canada, ont fait part de leurs réticences.
   Le sommet de Copenhague  s’était achevé lamentablement, celui de Cancún ne mérite pas qu’on manifeste une grande joie.

Mise à jour – 15 décembre 2017

    En relisant ce billet je m’aperçois que sept ans plus tard on est toujours dans la même situation. Les États-Unis qui étaient alors dirigés par Barack Obama avaient déjà eu
un positionnement affligeant ; l’arrivée au pouvoir de Trump n’a rien arrangé. Les COP qui ont suivi ont été dans la continuité de Cancún ; on a eu droit à des discours qui se voulaient rassurants, à des promesses non chiffrées. Mais rien de concret.
   Le sommet qui vient d’avoir lieu à Paris, à l’initiative du Président de la République, est avant tout un acte de communication. Il ne suffit pas d’inviter quelques dizaines de personnages connus pour changer le cours des choses. La seule issue possible pour éviter la catastrophe à venir est de mener à tous les niveaux de décision des politiques différentes basées sur la sobriété énergétique, une agriculture naturelle, une réduction des inégalités...
    Dans la politique qu’il mène depuis  son élection, Emmanuel Macron n’a donné aucun signe qui marquerait un virage vers  la société écologique et solidaire. C’est le contraire qui a été fait : acceptation du CETA, recul sur le nucléaire, mesures antisociales...Pendant ce temps, le réchauffement climatique se poursuit inexorablement.



















vendredi 8 décembre 2017

L'ORANGE


    Ce blog contient aujourd’hui 1250 textes. Mon emploi du temps ne me permet pas de rédiger actuellement de nouveaux billets. Vous trouverez désormais chaque semaine un choix de textes écrits de 2009 à 2012 et mis à jour.

Choix de texte n° 1

Derrière la définition froide des dictionnaires, les mots ont une résonance particulière selon la sensibilité de chacun. Un événement, le contexte historique, l'éducation reçue, provoquent une perception différente.

L'ORANGE



 

 I.    Le mot orange prend une dimension poétique quand 
Paul  Eluard l'associe au mot Terre :  " La terre est bleue comme une orange " écrit-il. Ici c'est l'opposition des couleurs qui est inattendue et c'est en cela que la poésie  se différencie du langage de tous les jours.

II.    Derrière ce fruit qui évoque le soleil, je devine la sueur 
 de ceux qui patiemment ont nourri l'arbre. 
Puis est venu le jour de la cueillette et pour l'orange 
le temps du grand voyage  est venu.
 
 Dans la main je tiens le fruit, jolie boule à la couleur vive
et au parfum alléchant.
 C'est ainsi que l'orange  me lie  aux frères d'un pays lointain.

 





vendredi 24 novembre 2017

LA CITATION

ALCESTE - Source : gallica.bnf.fr


LE MISANTHROPE

«  J’ose prendre le parti de l’humanité contre ce misanthrope sublime... »

(VOLTAIRE)

COMMENTAIRE

    Grâce à Molière, le misanthrope a un visage, c’est Alceste personnage peu sympathique malgré quelques qualités, l’honnêteté et la loyauté. Son intransigeance le pousse à haïr tous les hommes.
Le misanthrope qu’on qualifie couramment de solitaire, ours ou sauvage ignore la tolérance sociale.

     Être misanthrope, c’est faire une injure au bon sens et à la réalité. La vie nous apprend tous les jours que nous avons besoin des autres. Échoué sur une île déserte, Robinson Crusoé expérimente la difficulté de vivre isolé ; l’arrivée de Vendredi lui rend la vie plus douce.
    Nous savons que nous sommes liés aux générations précédentes qui ont souffert et ont lutté pour améliorer le sort des humains. Certains nous ont légué leurs écrits, leurs œuvres d’art et leurs découvertes. Nous sommes liés aux travailleurs proches ou lointains qui permettent de nous nourrir, nous loger, nous divertir, nous soigner… Et ce qui nous lie aux générations futures devrait  sans cesse être le  moteur de nos actes, de nos  comportements. 
Montrer de l’aversion pour ses semblables, c’est nier cette réalité. 
Le misanthrope est un égoïste.








vendredi 17 novembre 2017

Un auteur, un livre

Illustration : Carole LAURE dans Maria Chapdelaine - 1983. Capture d'écran

Louis HÉMON
    Louis Hémon fait partie de ces écrivains morts en pleine jeunesse et.qui sont connus pour avoir écrit un livre ayant connu le succès. Né à Brest en 1880 dans une famille où la réputation comptait beaucoup (son père, agrégé de lettres classiques, fut professeur puis inspecteur général), il mourut à Chapleau, dans l’Ontario, à l’âge de trente-trois ans, happé par un train, comme le fut trois ans plus tard le poète Émile Verhaeren. Il mena une vie dont on peut dire qu’elle ne fut pas conventionnelle.

    Jeune homme sportif, il entame à la Sorbonne des études de droit  qui ne le passionnent pas. En 1903, il s’installe à Londres où il écrit des articles pour Le Vélo dont il est correspondant et des chroniques ainsi que des contes qu’il propose à des journaux ; parallèlement il exerce de petits boulots.

   En Angleterre il rencontre une jeune fille, Lydia, qui souffre de troubles mentaux. Le couple a une fille en 1909. La mère sera internée et Louis Hémon ne s’occupera jamais de son enfant. 
    En 1911 il quitte Londres pour le Canada. Il s’installe à Montréal, puis au Québec, devient ouvrier agricole à Péribonka. Il travaille dans une famille qui lui inspire son roman le plus connu, Maria Chapdelaine.
     Ce livre paraît au Canada en 1914 et en France en 1921 ; traduit dans de nombreuses langues, il connaît un grand succès.

Maria CHAPDELAINE
Comment expliquer ce succès ?
Le livre a été très apprécié parce que Louis Hémon dépeint des gens du peuple qu’il connaît bien pour avoir travaillé avec eux. Avec Maria Chapdelaine, il a été considéré comme le chef de file des auteurs régionalistes.
L’histoire de Maria - jeune fille de dix-huit ans qui vit au nord du Québec, à Péribonka, dans une famille de paysans défricheurs - tient le lecteur en haleine. Maria a trois prétendants : François Paradis, un bûcheron, Lorenzo Surprenant un citadin qui rêve d' Amérique et Eutrope Gagnon, un colon. Qui  aime-t-elle vraiment ? Qui épousera-t-elle ? Fera-t-elle le choix de la fidélité à la classe à laquelle elle appartient où celui d’une vie plus facile ? Telle est la trame du roman.
Et avant tout il y a le style brillant de l’auteur :
« Après cela c’était l’été : l’éblouissement des midis ensoleillés, la montée de l’air brûlant qui faisait vaciller l’horizon et la lisière du bois, les mouches tourbillonnant dans la lumière et à trois cents pas de la maison les rapides et la chute – écume blanche sur l’eau noire – dont la seule vue répandait une fraîcheur délicieuse ».


Maria Chapdelaine a inspiré trois cinéastes : Julien Duvivier en 1934, Marc Allégret en 1950 et Gilles Carle en 1983, avec Carole Laure dans le rôle principal.


vendredi 10 novembre 2017

HORIZON 2080 : COP 23

INFO

    À partir de ce jour, l’organisation de mes blogs change. Les billets consacrés aux voyages seront publiés le mardi :
Notes de voyages d’un écologiste - www.bernardjeancaron.blogspot.fr


                                                                  *****


«Soyons le changement que nous voulons voir dans le Monde » 
(Gandhi)   

LA COP 23 ET LES RACINES DU MAL

    Depuis le 6 novembre, la COP 23 a entamé à Bonn ses travaux qui s’achèveront le 17 novembre. La conférence est présidée par les îles Fidji. Si l’Allemagne accueille la COP, c’est uniquement à cause de problèmes logistiques.

    Il faut bien le dire, cet événement ne soulève pas un grand enthousiasme, malgré le slogan choisi par les organisateurs : « Viser plus loin, plus vite et tous ensemble ». Les mots ne suffisent plus quand ils sont confrontés à la réalité.

    Le contexte actuel ne permet pas l’optimisme. La COP 21 présentée comme une formidable avancée n’avait pas débouché sur des engagements précis, le retrait des États-Unis désormais gouvernés par le climatosceptique Trump, les indicateurs qui montrent une détérioration régulière de la situation écologique, tout cela pousse à mettre en doute la possibilité de limiter à un degré et demi la hausse du réchauffement. De nombreux spécialistes, se basant sur les chiffres des dernières années, pensent qu’on se dirige vers une hausse de trois degrés qui serait catastrophique pour l’humanité et particulièrement pour les peuples les plus pauvres.

   Depuis des années, rien ne change parce qu’on va de renoncement en renoncement. En France, sous la présidence de N. Sarkozy, le Grenelle de l’Environnement avait été suivi d’une salve contre l’écologie, les promesses de F. Hollande n’ont pas été tenues (fermeture de Fessenheim abandonnée, écotaxe enterrée…). Le mandat d’E. Macron débute de la même manière : la loi sur la transition énergétique votée en 2015 est remise en cause. En annonçant ces jours-ci qu’il serait impossible de réduire l’énergie nucléaire servant à produire l’électricité de 75 % à 50 % à l’horizon 2050, Nicolas Hulot a repris les mauvais arguments d’EDF qui oublie de dire que le nucléaire est une hérésie du point de vue économique. Et si la France n’avait pas pris de retard dans le développement des énergies renouvelables, on aurait pu rapidement se passer de nucléaire.

    Ce qu’il se passe en Europe n’est pas plus rassurant. On continue d’aider une agriculture qui nuit à l’environnement et à la santé ; c’est ainsi que certains pays veulent prolonger de dix ans l’emploi du glyphosate, ce désherbant dont on sait qu’il est très probablement cancérigène.

   Il y a quelques jours, l’émission Cash Investigation a démontré comment fonctionne la société industrielle moderne beaucoup plus cynique que celle du 19e siècle. Non seulement les grands groupes profitent des failles du système pour échapper à l'impôt, mais ils continuent en toute impunité au Brésil, au Congo et ailleurs à détruire les écosystèmes, à faire la loi partout où ils sont installés, au détriment des populations locales qui subissent les pollutions et vivent dans la misère.
    Tant qu’on ne s’attaquera pas aux racines du mal, de conférence en conférence l’état de la planète s’aggravera.



































mercredi 1 novembre 2017

Novembre, mois du souvenir


     La Toussaint est une fête catholique. Elle est suivie du jour des Morts. Dans les livres de morale utilisés à l’école laïque du début du 20e siècle aux années 70, un chapitre était consacré au respect qu’on doit aux morts. La référence était dans les années 50 L’Éducation morale à l’école primaire, un ouvrage de Joseph Cressot, écrivain et inspecteur général de l’Instruction Publique.
Qu’enseignait-on alors aux élèves ?
Un lien était fait entre deux dates : le 2 novembre et le 11 novembre.

    Le 2 novembre, on pense à ceux de notre famille qui « ont vécu, travaillé, souffert pour nous...N’avons-nous pas encore dans notre mémoire leur image, le son de leur voix ? * écrivait Joseph Cressot.
Et il y a les aïeux que nous n’avons pas connus. « Ils nous ont donné leur nom, parfois « les traits de leur visage, leur caractère... »*

    Le 11 novembre est l’occasion de réunir « dans la même reconnaissance les héros et les victimes des deux guerres. »*
Des lectures suivies d’une discussion accompagnaient la leçon de morale. Le poème Demain dès l’aube de Victor Hugo aidait à mieux comprendre la douleur du père ayant perdu un enfant, La chanson des orphelins, du même auteur,  rappelait le rôle important des parents.

Mais au-delà de la tradition de la Toussaint et des chrysanthèmes, on pense régulièrement aux disparus qu'on a bien connus : membres de la famille, amis, camarades...Et l'on n’oublie pas ce qu’ils nous ont apporté.  Feuilleter un vieil album de photos rappelle les bons moments passés ensemble, l'odeur d'une tarte campagnarde  fait penser à la grand-mère qui se faisait un plaisir de nous gâter.

    Mais on sait aussi ce qu’on doit aux générations qui nous ont précédés, aux anonymes qui ont contribué à améliorer les conditions de vie et aux gens célèbres qui vivent encore en nous grâce à leurs inventions, leurs écrits, leurs tableaux, leur musique... Parmi eux, il y en a qui ont influencé notre pensée, notre façon de vivre.

    Et puis nous savons ce que nous devons à ceux qui sont morts en pleine jeunesse pour défendre nos libertés, pour combattre la barbarie. Leurs noms sont gravés sur les monuments communaux, sur les croix alignées des cimetières militaires. 
    Leur sacrifice nous rappelle que l'humanité est un ensemble d'hommes et de femmes bien différents : il y a des héros, de braves gens mais aussi des êtres incapables de respecter la vie.


* J.Cressot, page 30


mercredi 25 octobre 2017

Coup de colère


La mort du cerf

PHOTO Frrerangestock.com
    C’est un fait divers qui s’est produit ce week-end près de Compiègne : un chasseur a abattu un cerf qui s’était réfugié dans un jardin pour échapper à la mort. Ce fait a ému de nombreuses personnes qui se sont exprimées sur les réseaux sociaux. Il ne s’agit pas seulement de défenseurs de la cause animale mais de gens choqués par les circonstances dans lesquelles cette mort a été donnée.

    Objectivement, aucune forme de chasse n’est acceptable dans le monde d’aujourd’hui. La justifier au nom de la tradition, de l’amour de la nature, de la nécessité de réguler les espèces, voilà des arguments qu’on entend souvent. Tous sont fallacieux : les traditions contraires à l’éthique doivent disparaître, tuer n’est pas aimer la nature et aucune espèce n’est nuisible.
Le seul chasseur que j’apprécie est le chasseur d’images, celui dont Jules Renard faisait le portrait dans les Histoires naturelles.

Ce fait a eu lieu lors d’une chasse à courre, chasse cruelle où un pauvre animal doit lutter contre des hommes armés et une meute composée d’une cinquantaine de chiens dressés pour traquer la victime. Lors de cette chasse, un cerf avait réussi à échapper aux chasseurs et avait pu se réfugier dans un jardin.
    Si les individus qui le poursuivaient  avaient eu un peu de cœur, ils auraient laissé tranquille le cerf apeuré qui aurait fini par rejoindre sa forêt. Ce ne fut pas le cas.
    Avec l’assentiment des gendarmes, un chasseur pénétra dans la propriété privée (où personne n’était présent) et tira sur le cervidé afin de le tuer.
   Il ne peut y avoir de polémique autour de cet événement ; aucune personne raisonnable ne peut accepter cette mort.

   Après ce triste fait divers, il faut agir pour faire évoluer la législation. Une des premières mesures à prendre est d’interdire la chasse à courre *, loisir barbare d’un autre temps.

* De nombreux pays en Europe l'ont interdite. En France des associations mènent ce combat, il faut le poursuivre.




samedi 21 octobre 2017

Week-end : L'actualité


La rubrique Week-end présente un cycle de billets différents chaque samedi : le Sage, le livre, la citation, le tableau, la question, l’actualité, la pensée.

    L’actualité est rarement souriante. C’est particulièrement vrai en ce mois d’octobre.
La Somalie rongée depuis des décennies par la misère a connu récemment un attentat au camion piégé qui a causé la mort de trois cent cinquante personnes et fait de nombreux blessés. Impuissance du gouvernement somalien, insuffisance de solidarité internationale, on ne voit pas comment ce pays pourra redresser prochainement sa situation.

    À nouveau des incendies se sont propagés sur des milliers d’hectares, en Californie et au Portugal, touchant aussi le nord de l’Espagne. Plusieurs dizaines de personnes sont décédées, au Portugal 350 000 hectares de végétation ont brûlé.
La sécheresse est un facteur favorable à la propagation du feu mais la responsabilité humaine est la cause principale de ces incendies.  Gestes de négligence des uns, volonté incendiaire des autres, voilà des comportements lamentables.

    Attentats et catastrophes font souvent la Une des journaux mais il y a des morts dont on parle moins. On vient d’apprendre qu’une personne sur six meurt prématurément à cause de la pollution. Cela représente sept millions de victimes dans le monde.
La crise écologique est bien le danger n°1 de ce siècle et l’on remet toujours à plus tard les solutions qui éviteraient cette hécatombe.

  Après un long silence, on ose enfin dénoncer les actes des hommes qui font preuve de sexisme ou harcèlent les femmes par des paroles, des gestes déplacés ou des violences sexuelles. Ces pratiques qui trouvent leurs racines dans plusieurs millénaires de domination masculine et d’un manque de respect de la femme doivent être sévèrement punies. L’éducation des jeunes générations doit prendre davantage en compte cette question.

    Quel sera le sort de la Catalogne ? Il y a trop d’incertitudes aujourd’hui pour apporter une réponse. Il faut chercher dans l’histoire de la Catalogne les causes de la crise actuelle.
Cette région a une identité spécifique, une culture brillante, grâce à ses artistes, ses auteurs, ses urbanistes. Les Catalans ont beaucoup souffert du franquisme, ils ont lutté avec détermination contre celui-ci. Les partisans de l’indépendance souhaitent vivre dans une République.
Peut-on réconcilier Barcelone et Madrid ? Au lieu d’entamer un dialogue, le pouvoir central a répondu par la violence. On peut craindre le pire dans les semaines qui viennent.






mercredi 18 octobre 2017

Etats Généraux de l'alimentation





INTRODUCTION

    L’organisation d’États Généraux de l’alimentation est une bonne initiative car il s’agit là d’une question essentielle. À partir du constat fait sur la situation actuelle qui présente de multiples dangers et des injustices, il faut dans les meilleurs délais prendre, dans tous les domaines concernés qui ne se limitent pas à l’agriculture, des mesures permettant de garantir à tous les habitants de la planète une nourriture saine, équilibrée, produite dans le respect de l’environnement, à un prix abordable.
    On voit tout de suite que cet objectif ne peut être atteint dans le cadre du modèle mondialisé mais on sait qu’on peut dès maintenant agir au sein de structures alternatives pour bâtir de nouvelles perspectives
    L’excellent film  Demain* qui a donné la parole à de nombreux acteurs de la transition a montré qu’il est possible de concrétiser cette utopie : permettre à tous de se nourrir sainement sans dépenser beaucoup d’argent.

Pour que les États Généraux soient utiles il faut que la réflexion s’inscrive dans le contexte plus large de l’Europe et du reste du monde

LA SITUATION ACTUELLE
La question alimentaire révèle d’abord un  profond déséquilibre.
Pour les uns, ceux qui ont la chance d’avoir des revenus convenables, le mot alimentation évoque les plaisirs de la table, les repas sympathiques entre amis ou en famille, de temps à autre les charmes de la gastronomie, jusqu'à ce que surviennent les problèmes de santé qui obligent ceux qui ont forcé trop longtemps sur la bonne chère à respecter les règles de la diététique.
Pour les autres – pauvres des pays du Sud et exclus des pays riches – l'alimentation est un souci permanent. Avoir chaque jour la possibilité de manger à sa faim est pour eux un rêve. Ils sont un milliard à travers le monde à vivre ainsi, dans un état de sous-alimentation. 
Cette situation paradoxale pourrait s'aggraver si les prévisions démographiques à l' horizon 2050 se confirment ( 9 milliards d'habitants prévus).
Nourrir tout le monde suppose que les pays riches changent leurs habitudes : il faut d'abord cesser le gaspillage actuel de la nourriture ( environ un tiers de celle-ci est perdu lors de la transformation, de la distribution puis de la consommation).
Nourrir tous les habitants de la planète est possible si l’on répartit mieux les richesses.

La question alimentaire doit être traitée de manière globale. Elle comprend quatre volets principaux :
1.  La justice, brièvement évoquée plus haut. 
2. L’environnement : le modèle dominant provoque de gros dégâts : pollution des sols, de l’eau, destruction des écosystèmes, appauvrissement de la biodiversité, souffrance des animaux…
Il faut aller vers une agriculture naturelle.
3. La santé : L’emploi de pesticides, d’engrais chimiques, de désherbants par l’agriculture industrielle est dangereux pour les consommateurs et pour ceux qui les utilisent ; de nombreux produits alimentaires sont nuisibles à la santé (présence d’additifs, de colorants, trop de sucre et de graisses…)
Ces pratiques doivent cesser.
4. L’économie : La production alimentaire enrichit les grands groupes pendant que les «  petits paysans » voient leurs revenus diminuer.
Le système agricole actuel n’est plus viable. Il survit artificiellement grâce à des subventions. La grande distribution impose sa loi. C’est l’ensemble du cycle Production – commercialisation – consommation qui doit être revu.





















samedi 14 octobre 2017

La question du week-end

La rubrique Week-end présente un cycle de billets différents chaque samedi : le Sage, le livre, la citation, le tableau, la question, la pensée, l’actualité.

La question 
Photo Chasmac - freerangestock.com

La mobilité est-elle une bonne chose ?

    C'est un mot qu'on entend souvent dans la bouche des responsables politiques et de ceux qui embauchent : la mobilité est présentée comme un atout pour celles et ceux qui cherchent un travail. Être mobile serait devenu une qualité nécessaire dans la société d'aujourd'hui. Mais on oublie de dire que c’est l'organisation de celle-ci qui impose la mobilité aux personnes alors que dans un monde plus juste, elle devrait être un choix de vie.
    Disons-le clairement : la mobilité résulte des mauvais choix qui ont été faits depuis deux siècles par les décideurs en matière d'aménagement du territoire. Le système économique a amplifié le phénomène.
   Le centralisme a fait des capitales et de quelques grandes villes des pôles où sont concentrées de nombreuses activités économiques, culturelles, administratives...En même temps, les villages et certaines régions se sont dépeuplés et appauvris.
    À la fin de leurs études, les jeunes gens ne trouvant pas de travail près de chez eux ont dû s’exiler dans des régions plus prospères ou à l’étranger ; les grandes villes et leur périphérie les ont accueillis, les villages et les petites villes dont ils étaient originaires ont perdu leur dynamisme et la population vieillissante s’est résignée à subir cette situation. Le déséquilibre des territoires s’est aggravé au cours des dernières décennies.


    On peut donc en déduire que la mobilité, telle qu’elle est de nos jours, n’est pas une bonne chose. La société du futur devra corriger cette erreur.

samedi 7 octobre 2017

La photo du week-end

C'est beau une plage déserte



« Je me suis pris à caresser
La mer qui hume les orages…

Miroir ouvert sur ces oiseaux uniques
Qui tremblent d’aise à chaque goutte d’eau.
(extrait de Marines - Paul Eluard)

    À la fin du mois d’août, sur la promenade qui longe la mer, ils étaient des centaines à marcher sous le soleil dans leurs tenues légères. Ils étaient encore plus nombreux sur la plage, profitant des derniers jours de vacances ; la plupart d’entre eux étaient allongés sur le sable et ne pensaient à rien. Combien parmi eux n’avaient pas pris le temps de regarder vraiment la mer ?

    Aujourd’hui c’est dimanche. Le ciel est bleu et l’air frais rappelle que l’automne est de retour. La plage a retrouvé sa tranquillité. Les promeneurs sont rares. Ce sont des amoureux de la mer qui sont venus pour la voir une nouvelle fois.
   Assises au pied de la digue, trois jeunes femmes contemplent la mer. À marée basse celle-ci est loin d’elles. La mer change souvent de couleur ; cet après-midi elle est bleue et verte. Elles aperçoivent au loin un mince fil blanc : c’est l’écume des vagues qui viennent mourir sur le sable. Ces jeunes femmes sont trop loin pour entendre le chant de la mer mais le spectacle qu’elles ont sous les yeux les fait sans doute rêver.
  J’avance sur la jetée et je pense à ceux qui ne verront jamais la beauté du soleil triomphant à midi sur la mer, à ceux qui n'entendront jamais la musique des vagues, le murmure du vent sur la dune...



Chroniques les plus lues