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vendredi 27 août 2010

Vanité, ambition


                                                                          Vanité

 " Nous sommes si présomptueux que nous voudrions être connus de toute la terre, et même des gens qui viendront quand nous ne serons plus. Et nous sommes si vains que l’estime de cinq ou six personnes qui nous environnent nous amuse et nous contente. » 

En relisant ces lignes  de Pascal, je pensais que la réflexion est juste et qu'elle garde toute sa pertinence aujourd’hui. L’histoire est remplie de gens qui pour donner un sens à leur vie ont cherché à sortir de l’anonymat. Dans bien des cas, leur ambition s’est manifestée par la recherche d’un pouvoir politique qui répondait à leur désir de dominer les autres. Les psychologues ont analysé le comportement de ces personnages : leurs conclusions ne sont pas forcément flatteuses. Ces assoiffés de pouvoir sont parfois   devenus des dictateurs : Jules César, Napoléon, Hitler, Franco en sont de tristes exemples.
Chez d’autres, le désir d’atteindre la célébrité peut avoir deux visages : il peut s’agir d’individus sans talent particulier qui veulent connaître la gloire — ne serait-ce que brièvement — pour en tirer un profit quelconque ( argent, reconnaissance, entrée dans le monde des «  people » tellement à la mode aujourd’hui ). Il peut s’agir aussi de personnes qui cherchent à laisser une trace après leur mort en construisant une œuvre littéraire ou artistique. Ce désir transparaît nettement chez de nombreux écrivains. Personne n’ira leur reprocher cette motivation car les livres, les tableaux,  les musiques, qu’ils nous ont laissés appartiennent désormais au patrimoine de l’humanité.
L’homme de la rue se laisse lui aussi gagner par la vanité lorsqu’il se laisse griser par l’attrait de récompenses futiles, de médailles dérisoires. Puisse-t-il découvrir un jour les vertus de la simplicité !

mercredi 25 août 2010

Xénophobie et racisme

Certes le phénomène n’est pas nouveau : depuis longtemps en France et dans bien d’autres pays, les étrangers n’ont pas toujours été bien accueillis. Des Italiens, des Espagnols, des Polonais ont subi au siècle dernier les injures de gens à l’esprit étroit, avant d’être parfaitement intégrés.
De nos jours, les préjugés et les sarcasmes visent essentiellement des personnes ( pour la plupart françaises) dont les parents, les ancêtres, vivaient dans les anciennes colonies. Elles subissent régulièrement des atteintes à leur dignité, en étant plus souvent contrôlées que la moyenne, en se voyant refuser l’accès  à des boîtes de nuit, l’accès au travail ou à un logement. Les gens du voyage, parce qu’ils refusent le mode de vie que la société moderne a imposé à la plupart d’entre nous, sont aussi victimes d’actes et de paroles xénophobes.
L’actualité nous fait vivre au quotidien, avec une médiatisation intolérable, l’acharnement de nos dirigeants pour  chasser de France des hommes, des femmes, des enfants dont le tort est d’être nés dans un pays pauvre.


Chaque jour ou presque, nous avons droit à la présentation du bilan des personnes expulsées de leur campement de fortune, avec la satisfaction hébétée du chasseur qui exhibe ses trophées. Chaque jour, nous entendons un discours dangereux qui associe les mots immigration et délinquance.
De toutes parts, des réactions de colère se font entendre, venant de prêtres, de laïcs, de gens de droite, de gauche. Elles démontrent que beaucoup de gens n’accepteront pas la dérive raciste.

dimanche 22 août 2010

EDUCATION, LE MOT DE LA SEMAINE (2)



Chaque semaine, voici une courte réflexion - à partir d’un mot - développée en une phrase.
Aujourd’hui, le mot : éducation




Imprégnée de culture occidentale, l’éducation, en France, montre des carences regrettables : elle délaisse le développement de l’esprit critique et continue de véhiculer des idées dépassées — comme l’esprit de domination — au lieu d’apprendre l’humilité devant la nature et de s’enrichir des autres cultures.

vendredi 20 août 2010

Un regard sur les Pays-Bas

Campagne hollandaise dans les environs d'Amsterdam


Bien avant  le reste de l’Europe, les Pays Bas ont été sensibles aux questions écologiques.

Malgré les efforts et les mesures prises pour préserver une certaine qualité de vie, on constate hélas au fil des années la disparition de terres agricoles au profit de nouvelles routes, de nouvelles résidences. Et malgré les fortes réticences de la population, la ligne de train à grande vitesse reliant Amsterdam au TGV n’a pu être évitée.
Les provinces de Hollande qui concentrent une bonne part des activités économiques du pays sont les plus touchées par ce phénomène. La campagne, où prairies et champs ne cessent de rapetisser, ressemble bien peu aux campagnes française et anglaise : le naturel en est absent.
Heureusement, deux régions ont préservé leur patrimoine naturel : au nord, les îles de la Frise ( en particulier Texel, Terschelling et Schiermonnikoog ) avec leur milieu maritime, leurs dunes, leur faune et leurs petits villages de pêcheurs, et à l’est, près d’Arnhem, la Veluwe avec ses belles forêts et les landes. On y trouve notamment un parc - Hoge Veluwe - qui est l’un des plus importants des vingt parcs nationaux.
Ce parc n’est pas en réalité un milieu naturel ; il est plutôt un laboratoire à ciel ouvert, un outil de sensibilisation aux problèmes écologiques, une tentative réussie de restauration de la naturalité des paysages qui permet sur une surface de 5000 hectares d’observer une grande variété d’espèces protégées.

lundi 16 août 2010

" Enfin une mer qui n'est pas bleue." (Kiki Dimoula)


                                                    POESIE

Kiki Dimoula, poétesse grecque, a obtenu cette année le prix européen de littérature. Son recueil Le Peu du monde suivi de Je te salue Jamais vient de paraître en France.
Sa poésie dépouillée tire parti de l’observation de faits ou d’objets de la vie de tous les jours ( la photo notamment y prend une grande place), de rencontres anodines, de méditations sur la vie qui s’écoule. On est loin de la grandiloquence des poètes du 19e siècle. Mais comment cette littérature qui n’utilise pas de mots savants, qui ne flatte pas l’oreille par la recherche de rimes riches devient-elle langage poétique ?
- Par l’émotion qu’elle crée, par les interrogations qu’elle soulève ( il s’agit ici d’une poésie philosophique, métaphysique) , par l’inventivité du langage qui s’écarte du langage commun et propose au détour d'une phrase de belles surprises.
Ainsi, évoquant dans le texte GRAVURE une exposition au cours de laquelle elle a acheté un tableau représentant des bateaux, elle parle de « …la mer changée
De la couleur de feu fraîchement brûlant
Du cuivre… »
Avant de manifester sa joie :
« Enfin une mer qui n’est pas bleue », écrit-elle.
Ce regard différent caractérise ( en partie) le poète.

Lors de la réception de son prix européen, Kiki Dimoula a dit combien il lui paraissait difficile de définir la poésie. Renonçant aux propos souvent entendus dans ce type de réunion, elle a préféré cette image :
« Tu marches dans un désert. Tu entends un oiseau chanter. Même si tu as du mal à croire à cet oiseau suspendu dans le désert, tu es obligé de lui préparer un arbre. Voilà ce que c’est, la poésie. »
Là-dessus, que dire de plus ?

vendredi 13 août 2010

LE CHAT






On sait que Baudelaire, Verlaine, Jules Laforgue, Apollinaire, Colette, Brassens… aimaient sa compagnie ; le chat ne passionne pas seulement les poètes, il est l’ami de beaucoup de gens, de toutes conditions sociales. Les plus snobs ont sans doute une préférence pour les chats de race, mais les vrais amis des animaux accueillent chez eux des chats sans pedigree, chatons nés dans une famille heureuse de leur trouver un gîte, chats abandonnés qu’on fait sortir d’un refuge ou qu’on trouve simplement un matin, miaulant sur le seuil d’une porte.

Heureux chat d’aujourd’hui qui mène une vie de pacha au milieu des humains alors que son ancêtre, après avoir été vénéré tel un dieu, a été longtemps martyrisé, persécuté, accusé - lorsqu’il était noir - de réincarner le diable, et même jugé et condamné ( ainsi que les femmes qui l’hébergeaient) lors d’incroyables procès en sorcellerie!

Si le chat fascine tant, c’est à la fois à cause de son caractère et de son physique. D’un esprit indépendant, il n’a jamais été vraiment domestiqué ; c’est plutôt lui qui a choisi de côtoyer les hommes. Ses attitudes de félin majestueux séduisent. Et puis par-dessus tout, il y a ce regard énigmatique, ces yeux dans lesquels Baudelaire voyait « des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin (qui) étoilent vaguement (ses) prunelles mystiques ».

La nuit est venue. Allongés près de moi sur le canapé, mes deux chats somnolent, plongés dans des rêves impénétrables.

mercredi 11 août 2010

Les inondations au Pakistan




Il y a deux ans, une étude commandée par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires et l'organisation CARE International citait l'Inde, le Pakistan, l'Afghanistan et l'Indonésie parmi les pays qui risquaient d'être les plus touchés par le changement climatique. Cette étude prévoyait l'augmentation des sécheresses extrêmes, des inondations et des cyclones dans les prochaines décennies.
Pourtant, malgré les avis d'une forte majorité de scientifiques, certains continuent de nier le réchauffement climatique et ne voient dans la succession de catastrophes que subissent actuellement les habitants du Pakistan, de l'Inde, de la Chine, de la Russie qu'une malheureuse coïncidence. Leur attitude est irresponsable car elle risque de retarder les décisions urgentes qui permettraient d'éviter l'irréparable.

Nous sommes donc entrés dans une période de périls insoutenables, de grande souffrance, et les premières victimes sont des populations déjà fortement touchées par les guerres, les conflits internes, la crise économique.
Comment ces jours-ci ne pas penser aux conditions de vie des Pakistanais confrontés à ces inondations d'une ampleur exceptionnelle ?
Plus de 1600 morts, dix millions de personnes sans abri, 21 millions affectés par la catastrophe. Des gens privés de nourriture, d'eau potable. Des secours qui arrivent difficilement car le travail des humanitaires est freiné par les glissements de terrain ; certains villages doivent être atteints à pied ou à dos d'âne.
Une fois de plus, la solidarité internationale est sollicitée pour permettre la survie des populations touchées. De nombreuses organisations agissent en faveur des sinistés du Pakistan.
Parmi elles, la Croix-Rouge ; en cliquant sur le lien ci-dessous, vous accéderez à son site.




samedi 7 août 2010

Naître au 21e siècle


L’enfant qui vient de naître
Je l’appelle Espérance.
Regarde à la fenêtre
Cette étoile qui danse…

C’était il y a quarante ans. La France de Pompidou ronronnait. Heureusement, les chansons de Brassens, Léo Ferré, Ferrat, créaient des atmosphères plus enthousiasmantes. J’étais un jeune père et j’exprimais dans une poésie un événement joyeux, la naissance d’un enfant. Avec l’insouciance de la jeunesse. On ignorait alors que la crise couvait.

Quarante ans plus tard, lorsqu’un enfant vient au monde, quel que soit l’endroit où il naît, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur son avenir. La crise écologique, économique, sociale, touche tous les pays. Bien sûr, s’il s’agit d’un bébé né dans un pays pauvre, son avenir s’annoncera bien plus sombre encore (au Swaziland , l’ espérance de vie est d’à peine 32 ans).

Devant cette situation, les positions divergent : certains préconisent de ne plus faire d’enfants ; d’autres, moins radicaux et plus nombreux, sont favorables à la limitation des naissances. Je fais partie de ceux-là : dire que notre planète pourra accueillir une population sans cesse croissante me paraît être une hérésie. Mais le fait de donner la vie impose aussi d’avoir une attitude responsable.
Qu’est-ce que cela signifie ?
Qu’il ne faut pas fermer les yeux sur une situation grave. Qu’il ne faut pas croire que le salut viendra de sauveurs inspirés, quels qu’ils soient. Que chacun d’entre nous a le pouvoir d’agir au quotidien pour offrir aux générations futures un monde meilleur.
Il suffit que chacun, en prenant son destin en main, ait conscience qu’il tient une petite part du destin de l’humanité.

mardi 3 août 2010

A propos de l'écologie humaine





                                                              ECOLOGIE

Malgré l'utilisation courante du mot, je constate régulièrement que le terme écologie est souvent mal employé : on le confond avec environnement et on limite son sens à l'écologie scientifique.
Le terme, dans son sens large, couvre pourtant de nombreux domaines, tous ceux qui nécessitent une approche globale, donc interdisciplinaire.


Haeckel a défini l'écologie humaine comme la partie de l'écologie qui étudie l'espèce humaine, son activité organisée, sociale et individuelle, sa culture et son environnement dans la biosphère.
C'est donc à la fois une science qui s'intéresse au court terme, c'est-à-dire à l'environnement de l'homme, à ses conditions de vie, au rapport de l'être humain avec son environnement. Elle concerne - entre autres - la biologie, la médecine, la sociologie...)
Elle s'intéresse au long terme lorsqu'elle étudie les conséquences des modifications que l'espèce humaine fait subir au milieu.
Créer cette branche de l'écologie était nécessaire car l'impact humain sur son environnement s'est fait sentir de plus en plus fort, à mesure que le mode de vie évoluait.
L'homme a modifié l'environnement pour s'abriter, se nourrir, s'habiller, se déplacer, en détruisant des forêts, en asséchant des marais, en utilisant outre mesure les ressources naturelles.
Soutenable pendant des siècles, l'activité humaine a pris un tournant différent avec la révolution industrielle. Les nouvelles techniques agricoles, les industries polluantes, les transports voraces en énergie, ont perturbé les équilibres, affaibli la biodiversité.
L'augmentation régulière de la population a amplifié le phénomène. Comme le montre le réchauffement climatique, les conséquences de l'irresponsabilité humaine se font sentir sur toute la planète.
Depuis deux décennies, des actions sont entreprises, bien timidement, pour réparer les dégâts causés.
Les connaisssances scientifiques se révèlent pour cela très insuffisantes.
Pour être utile, l'écologie humaine doit s'appuyer immanquablement sur une éthique qui n'est pas encore aujourd'hui le moteur de l'action .

dimanche 1 août 2010

ROMS, GITANS, GENS DU VOYAGE...






On les appelle Roms, Tsiganes, Gitans, Manouches, Romanichels, Bohémiens ou gens du voyage, même si beaucoup d'entre eux sont devenus sédentaires.
Ce sont des populations dont l'histoire est encore mal connue, des êtres humains possédant leur propre culture et essayant de la transmettre. Leurs ancêtres nomades ont erré de pays en pays. Chez nous, beaucoup ont acquis la nationalité française. Depuis des siècles, ils ont été victimes de préjugés et persécutés.
Le 20e siècle a été pour eux le siècle de l'horreur : en Suisse, en 1930, des enfants tsiganes ont été enlevés à leurs parents et placés dans des familles d'accueil, des orphelinats et même dans des asiles psychiatriques. En Allemagne, les nazis les ont envoyés dans les camps de concentration, en France entre 1940 et 1946 plusieurs milliers de Tsiganes ont été internés, en Roumanie ils ont été massacrés.
Et en 2010, en France, pour des raisons bassement politiciennes, ils sont à nouveau montrés du doigt, à la suite d'un fait divers, dans un amalgame inadmissible. Cette stigmatisation d'une minorité étendue aux étrangers en général est une prise de position inquiétante. La Ligue des Droits de l'Homme a raison lorsqu'elle évoque à ce sujet " les refrains des années 1930."
Tout citoyen attaché aux droits de l'homme doit dire sa colère devant de tels discours. Dans le passé, trop de gens se sont tus lorsque montait la xénophobie.
Souvenons-nous combien le réveil fut alors douloureux.

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