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lundi 16 août 2010

" Enfin une mer qui n'est pas bleue." (Kiki Dimoula)


                                                    POESIE

Kiki Dimoula, poétesse grecque, a obtenu cette année le prix européen de littérature. Son recueil Le Peu du monde suivi de Je te salue Jamais vient de paraître en France.
Sa poésie dépouillée tire parti de l’observation de faits ou d’objets de la vie de tous les jours ( la photo notamment y prend une grande place), de rencontres anodines, de méditations sur la vie qui s’écoule. On est loin de la grandiloquence des poètes du 19e siècle. Mais comment cette littérature qui n’utilise pas de mots savants, qui ne flatte pas l’oreille par la recherche de rimes riches devient-elle langage poétique ?
- Par l’émotion qu’elle crée, par les interrogations qu’elle soulève ( il s’agit ici d’une poésie philosophique, métaphysique) , par l’inventivité du langage qui s’écarte du langage commun et propose au détour d'une phrase de belles surprises.
Ainsi, évoquant dans le texte GRAVURE une exposition au cours de laquelle elle a acheté un tableau représentant des bateaux, elle parle de « …la mer changée
De la couleur de feu fraîchement brûlant
Du cuivre… »
Avant de manifester sa joie :
« Enfin une mer qui n’est pas bleue », écrit-elle.
Ce regard différent caractérise ( en partie) le poète.

Lors de la réception de son prix européen, Kiki Dimoula a dit combien il lui paraissait difficile de définir la poésie. Renonçant aux propos souvent entendus dans ce type de réunion, elle a préféré cette image :
« Tu marches dans un désert. Tu entends un oiseau chanter. Même si tu as du mal à croire à cet oiseau suspendu dans le désert, tu es obligé de lui préparer un arbre. Voilà ce que c’est, la poésie. »
Là-dessus, que dire de plus ?

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