« Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur. » dit un proverbe africain.
Au premier degré, alors que l’ouverture de la chasse vient d’avoir lieu et que les auteurs de coups de fusils « réussis » commencent à montrer leur satisfaction devant de pauvres faisans, perdrix et lièvres abattus et sanguinolents, ce proverbe mérite d’être médité.
Mais au-delà des histoires de chasse décrites la plupart du temps avec l’œil de l’homme, c’est la question de la vérité de l’information, de la vérité historique, qui est posée. Concernant l’histoire, le regard du camp dominant l’emporte souvent sur la vérité.
Ainsi la pensée occidentale a-t-elle présenté les événements du passé ( les croisades, la conquête de l’Amérique, la colonisation…) en caricaturant les faits, par une simplification et une déformation de la réalité qui donnaient le beau rôle aux vainqueurs, aux conquérants : leur victoire était présentée comme celle du bien contre le mal, celle du civilisé contre le « sauvage ».
Cette pratique s’est poursuivie jusqu’à aujourd’hui et nous ignorons encore certains faits de l’esclavagisme, de la guerre d’Algérie, de la guerre d’Irak. De nos jours encore, il y a dans l’exploitation post-coloniale des pays africains des zones d’ombre qu’on cherche à cacher à l’opinion : sur l’état de santé des populations, sur les atteintes à l’environnement, par exemple.
Il est temps que les lions écrivent leurs histoires de chasse.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire