« La vie n’est pas la joie. C’est la tension dans l’effort... »
Th. Monod - Carnets
Théodore Monod est né en 1902 et il est mort le 22 novembre 2000. A l’occasion des dix ans de sa disparition, le Muséum national d'Histoire naturelle a décidé de rendre hommage à cet homme d'exception, aux multiples talents, qui a traversé un siècle chaotique marqué par deux grandes guerres et de nombreux conflits, par la détérioration de l’état de la planète, l’accroissement de l’exclusion, les abominations du nazisme, autant de faits, d’événements qui l’ont révolté et l’ont poussé à agir.
Cet hommage me paraît fort utile en ces temps troublés et incertains.
Théodore Monod était d’abord un naturaliste, un explorateur et c’est sans aucun doute sa fascination pour le désert qui a marqué le plus son existence : pendant 60 ans il a parcouru le désert du Sahara, parfois à dos de dromadaire, le plus souvent à pied, y découvrant des espèces végétales et y trouvant surtout un lieu de méditation dans le silence des sables.
Comme il l’a dit lui-même, il n’appartenait à aucun parti mais il épousait toutes les causes humanistes : antiraciste, écologiste, pacifiste, il s’était prononcé contre la guerre d’Algérie, il était contre l’arme nucléaire ( au point de jeûner pour dire son opposition aux bombardements atomiques d’ Hiroshima et de Nagasaki )
Théodore Monod respectait la vie sous toutes ses formes. Lui qui était protestant regrettait le silence de la théologie chrétienne sur la question de la souffrance animale et il dénonçait la chasse, la corrida, la vivisection.
Homme engagé, il n’a jamais cherché la médiatisation à outrance. Il était un homme du désert tourné sur le monde et ses misères. Les hommes d'aujourd'hui gagneraient à entendre le message de Théodore Monod.