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lundi 19 novembre 2012

Notre-Dame-des-Landes

LE PROJET D'UNE AUTRE EPOQUE




La manifestation réussie contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes permet de penser que le projet peut encore être enterré. On peut seulement regretter que, contrairement à ce qui s'était passé sur le Larzac dès 1971 pour éviter l'extension du camp militaire et en Haute-Loire en 1989 pour refuser la construction du barrage de Serre de la Fare, la mobilisation nationale soit venue tardivement alors que localement, dès 1972, les paysans locaux avaient entamé leur lutte contre le projet d'aéroport.

Je ne reviendrai pas en détail sur les arguments qui ont été utilisés par les uns et les autres pour défendre ou refuser ce projet. Tous les journaux les ont donnés ces derniers jours. Je voudrais ici insister sur l'essence même de la discorde : celle-ci révèle une divergence profonde sur le modèle de développement que nous devons choisir pour le 21e siècle.
A l'évidence, Notre-Dame-des-Landes est le projet d'une autre époque. On était en 1972 quand cette idée d'aéroport est née. Georges Pompidou, président de la République, poursuivait la politique de son prédécesseur Charles de Gaulle. Pour eux, "la grandeur de la France" s'exprimait à travers de grands projets, on encourageait la consommation et rares étaient ceux qui avaient senti la crise économique qui allait suivre.
Quarante ans plus tard, le monde a changé. Continuer à penser l'avenir en agissant comme on le faisait il y a 40 ans est une grave erreur. Les opposants au projet d'aéroport ne mènent pas seulement une action locale. Ils défendent une vision plus juste, plus écologique de la société d'aujourd'hui et de demain. La référence à la lutte du Larzac est juste.
Ceux qui s'opposent à Notre-Dame-des-Landes disent qu'on a suffisamment sacrifié de terres agricoles ces dernières décennies et qu'il serait indécent de poursuivre dans cette voie. Nourrir les hommes reste une des priorités de toute société.
Ils disent qu'on a suffisamment pollué l'atmosphère depuis 40 ans et qu'il faut lutter contre le réchauffement climatique, qu'il est temps de penser à l'après-pétrole et de favoriser les modes de transports économes.
Ils disent qu'il y a suffisamment de détresse sociale dans ce pays pour se permettre d'investir des millions d'euros qui seraient plus utiles dans d'autres activités utiles socialement.
Ceux qui mettent en avant la création d'emplois générés par la construction de l'aéroport raisonnent dans une perspective de court terme.
Une réflexion axée sur le long terme conduit à rejeter ce projet pour des raisons économiques, sociales et environnementales. 

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