L'une
des plus grosses erreurs commises par les décideurs au 20e siècle a
été de ne pas enrayer la désertification des campagnes. La seconde
a été de sacrifier l'agriculture paysanne au profit d'une
agriculture industrielle.
Cette
politique s'est révélée désastreuse
du point de vue humain, économique, social et environnemental.
Il
est regrettable de constater le manque de clairvoyance des dirigeants
qui n'ont pas compris l'importance de maintenir une agriculture
pratiquée dans des exploitations à taille humaine où les cultures
et les élevages respectaient les lois naturelles, contribuant ainsi à
fournir aux populations une alimentation saine et de qualité.
La
disparition progressive des fermes a appauvri les
territoires ; les espaces ruraux, au fil du temps, ont perdu leur attractivité en voyant disparaître une grande partie des services publics
indispensables à la vie de tous les jours.
L'environnement
a souffert de ce changement qui a entraîné pollution des
sols, des cours d'eau, des nappes phréatiques, dégradation de la biodiversité ...
Du
point de vue économique, cela a été une gabegie et une insulte au
bon sens : des milliards d’euros ont été dépensés par l’Europe, allant essentiellement à l'agriculture « classique »,
celle qui utilise pesticides, insecticides, fongicides...
Pourtant,
malgré la situation dans laquelle elles se trouvent, les campagnes
possèdent des atouts, et le 21e siècle pourrait voir leur
renouveau.
La seule solution possible pour elles est de s'inscrire dans une
démarche de développement responsable, combinant innovation, et
esprit de justice (afin que l'ensemble de la population bénéficie
du développement).
Le
premier atout des espaces ruraux est dans la qualité des paysages
qui doivent être préservés, mais il y en a d'autres, notamment
la richesse du patrimoine historique et culturel. Ces arguments sont
favorables au développement d'un tourisme durable mettant en valeur
l'économie et les qualités humaines locales.
L'innovation
peut s'exprimer pleinement dans les nouvelles technologies, en
particulier grâce à Internet qui est en train de modifier les
comportements et les emplois en permettant une interactivité
très intéressante,
Mais,
comme l'explique André-Yves Portnoff, chercheur en prospective,
dans un entretien donné à l'occasion de sa venue prochaine à
Calais « cela s’oppose à la culture de la rivalité qu’on
nous a inculquée à l’école, alors qu’il faudrait dès l’école
expliquer que l’on est plus fort lorsqu’on s’appuie sur les
autres et parler plus d’émulation. participative. » Cette
remarque pertinente fixe les conditions de la réussite.
L'innovation
se trouve également dans l'agriculture qui doit tenir toute sa
place dans le renouveau des campagnes. L'agriculture de demain ne
pourra être que biologique. Et contrairement à ce qu'on entend dire
souvent, celle-ci n'est pas un retour en arrière mais « une
combinaison sophistiquée de
sagesse ancienne et d'innovations écologiques modernes qui
permettent d'aider à maîtriser les effets générateurs de
rendement des cycles nutritifs, les insectes bénéfiques et la
synergie des cultures » comme l'a écrit
Brian Halweil, chercheur à l'Institut Worldwatch, dans une
étude publiée en 2006.
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