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vendredi 16 novembre 2012

Orientation, le mot de la semaine (90)


Chaque semaine, voici - à partir d’un mot - une réflexion développée brièvement.

Aujourd’hui, le mot : orientation



Il y a quelques jours, je participais à un débat sur l'orientation, question cruciale qui engage l'avenir des jeunes mais qui ne peut être traitée sérieusement que si elle est prise dans un contexte global. Celui-ci comprend, outre l'orientation, l'éducation de base qui permet de maîtriser les outils indispensables : lire, écrire, compter, savoir s'organiser, travailler ensemble,  la formation professionnelle (initiale et continue) et les débouchés en terme d'emploi.
Suivant de près ces questions depuis 20 ans, alors que j'avais en charge la politique de formation de la Région Nord/ Pas-de-Calais, je me rends compte aujourd'hui que la situation a peu évolué, malgré quelques avancées positives, notamment dans l'amélioration des rapports entre l'école et l'entreprise.
Comment expliquer cette situation ?

La principale cause relève, à mon avis, dans la difficulté à appréhender le changement de société  que beaucoup continuent d'appeler "crise".
Les institutions publiques et les entreprises privées fonctionnent encore selon le modèle du siècle dernier, celui de l'ère industrielle où l'on pensait qu'il suffit de produire de la croissance pour donner du travail à tout le monde. Ce système encourageait la compétition et la sélection. S'il a donné quelques résultats à ses débuts, il a vite montré ses limites : il a produit alors exclusion, chômage et dégâts environnementaux.

De nombreux sociologues, philosophes, économistes, responsables associatifs, sont d'accord aujourd'hui pour dire que nous entrons dans une nouvelle ère qui nous impose de penser autrement.
En ce qui concerne l'orientation des jeunes, quel est l'enjeu essentiel ?
Prenons le cas d'un élève de 3e appelé à faire un choix important (quelle seconde choisir?). Né en 1997, il aura 60 ans en 2057. Quel sera le parcours professionnel de ce jeune ? Même s'il accomplit toute sa carrière dans le même secteur d'activité, il connaîtra plusieurs employeurs, s'il décide de créer sa propre entreprise il sera amené à évoluer, à s'adapter à de nouvelles technologies et peut-être aussi à changer de métier.
Pour apporter les meilleures réponses possibles à ce jeune, il est illusoire de penser que l'école et les structures publiques de formation et d'emploi pourront résoudre tous les cas individuels. Il est indispensable que toute la société s'approprie cette question globale (éducation, formation, orientation, emploi) et participe à travers les associations et les initiatives citoyennes à l'élaboration d'un projet collectif permettant de « moderniser sans exclure » pour reprendre l'expression que Bertrand Schwartz avait choisie comme titre d'un de ses livres.
Tous ensemble (école, parents, associations) nous devons nous fixer deux objectifs clairs :
1. en terme d'éducation : permettre à ce jeune de s'adapter tout au long de sa vie aux évolutions, en lui donnant les compétences nécessaires.
2. en terme d'orientation : l'aider à choisir la voie la plus favorable à son épanouissement  et à sa forme d'intelligence : pour les uns, études s'appuyant en priorité sur les acquisitions théoriques, pour les autres, voie de l'alternance et de l'apprentissage permettant d'accéder à un niveau d'études équivalent dans certains domaines à celui de l'enseignement général.
Dans cette perspective, le choix d'un métier précis apparaît secondaire ; c'est l'envie de travailler dans un domaine d'activité qui doit primer.


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