J'ai vu, il y a quelques
jours, une pièce qui ne ressemble à aucune autre, Naz, un
spectacle qu'on apprécie pour la performance de l'acteur seul en
scène, Henri Botte, pour la force du texte écrit par Ricardo
Montserrat et le message qu'il porte.
Un spectacle
dont on sort troublé par la violence du personnage, un homme jeune
au crâne rasé, préoccupé par sa forme physique et sa
musculature, non pas pour un bien-être du corps mais pour mieux
assouvir ses instincts de brute, un homme qui ne cesse de parler de
sa haine des homosexuels et des SDF, un personnage appartenant à une
mouvance extrémiste qui rêve d'un chef à l'image de Hitler.
Le
personnage de la pièce est donc antipathique et effrayant.
Mais il
n'est pas sorti de l'imagination de l'auteur. En effet Ricardo
Montserrat a écrit son texte à la demande de Culture Commune, scène
nationale du bassin minier de la région Nord-Pas-de-Calais et de
l'association Colères du Présent qui désiraient, à partir de
cette pièce, mener une action d'information sur le développement
des mouvances extrémistes.
C'est à
partir des propos recueillis auprès de plusieurs centaines de jeunes
nordistes fréquentant ces milieux que le texte a été écrit.
Le spectacle
est toujours suivi d'un débat avec la salle, ce qui permet à
l'auteur, au metteur en scène Christophe Moyer et à l'acteur de
préciser leur intention : attirer l'attention sur les dangers de groupuscules inspirés par le nazisme.
Cette forme
de théâtre engagé est bien plus qu'un spectacle, c'est un travail
salutaire en faveur de la démocratie.
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