Dans un précédent article nous avons vu quelques formes de luttes. Parmi celles-ci, il y a le boycott, un mode d’action à ne pas négliger.
LE CONSTAT
Il faut bien reconnaître que les militants écologistes ne sont pas parvenus jusqu’à maintenant à convaincre une majorité de gens de vivre autrement afin de réduire leur impact écologique.
Dénoncer - comme cela se fait depuis des décennies - le système dominant qui, par son mode d'organisation et par ses objectifs, est la cause des maux dont souffre la société, ne suffit pas à mettre en place une société alternative.
De même, limiter son action à un discours théorique annonçant un avenir radieux grâce à l’écologie n’est pas efficace.
Quant à la culpabilisation des personnes n’ayant pas un comportement écologique, c'est la pire des façons d’agir.
D’autre part, ceux qui possèdent la connaissance ne doivent pas être des donneurs de leçons, ils doivent être des acteurs du changement parmi les autres.
En utilisant les vieilles méthodes, on risque de prêcher longtemps dans le désert !.
MILITER AUTREMENT
L'urgence qui s'impose à nous devant l'ampleur de la crise planétaire est de mobiliser le plus grand nombre de citoyens pour changer les comportements individuels et obliger les décideurs économiques à modifier leurs pratiques.
Dans cette lutte inégale du pot de terre contre le pot de fer, le poids des consommateurs pourrait se faire sentir et faire bouger les choses.
Malheureusement, le mouvement consumériste est actuellement très faible en France. Par ailleurs l' éparpillement des militants luttant pour un autre mode ( défenseurs du bio, partisans des AMAP, objecteurs de croissance, etc..) les confine dans une sorte de marginalité.
Nous devons nous adresser au plus grand nombre, contribuer au développement de ce mouvement qui se place dans une alternative à la société de consommation, et agir à partir de faits concrets, en utilisant des formes d'action variées, et autant que possible conviviales.
Dans cet état d’esprit, la pratique du boycott à grande échelle pourrait donner de bons résultats.
La somme des actions individuelles ne pourra pas résoudre les problèmes écologiques ( pour cela des décisions politiques sont aussi nécessaires) mais la responsabilité individuelle me semble être le seul moyen possible pour enclencher le processus de basculement vers une autre société.
Le boycott est un acte responsable. Cesser d’acheter des produits ne répondant pas aux critères environnementaux, sociaux et moraux indispensables à un bon fonctionnement de la société, est un engagement citoyen.
Prenons l’exemple de la fraise :
Seul un tiers de ces fraises est produit en France. Les 2/3 sont importés, principalement d'Espagne. Les importations du Maroc représentent 13% et celles de Belgique 6%.
( source: planetoscope.com)
Les fraises espagnoles ne sont pas de bonne qualité et elles sont produites autour du parc national de Doñana, dans une région inscrite au patrimoine mondial de l' Unesco.
Que leur reproche-t-on ?
- les fruits sont cultivés sous tunnel.
- les forages des nappes phréatiques ont un effet néfaste ; la moitié des apports en eau douce provient de zones humides classées parmi les plus remarquables d' Europe.
- des tonnes de résidus de plastique sont dispersées chaque année dans la nature.
-on note aussi l'utilisation abusive de fongicides, engrais et pesticides ( dont le bromure de méthyle interdit par l' Union européenne).
Il serait bon que de nombreux consommateurs utilisent l' arme du boycott pour freiner la vente de ces fraises.
Le boycott est une arme qui peut toucher tous les produits et entreprises qui polluent ou fabriquent dans des conditions sociales et morales inadmissibles.
N'hésitons pas à nous servir de cette forme de lutte.
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