« Au village, sans prétention,
J'ai mauvaise réputation (...)
Je ne fais pourtant de tort à personne,
En suivant mon ch’min de petit bonhomme ;
Mais les brav’s gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux…»
( Georges Brassens - La mauvaise réputation)
J’aurais pu citer un(e) philosophe - par exemple Gloria Origi qui vient d’écrire un livre sur le sujet) pour introduire ce billet d’humeur, mais je pense que la chanson de Brassens expose clairement le fond du problème : les gens ont tendance à se méfier de ceux qui ne vivent pas comme eux, des gens qui sont différents d’eux.
La réputation n’est pas toujours une appréciation objective s’appuyant sur des faits, sur des statistiques, elle est souvent l’objet de préjugés relevant de l’ignorance ou de la volonté de nuire ( en faisant courir des rumeurs, en calomniant).
Le respect de la réputation était enseigné autrefois dans les livres de morale. Les élèves apprenaient qu’« un coup de langue est pire qu’un coup de lance ».
À l’heure du numérique, la réputation des personnes peut être détruite par des propos malveillants. Il existe des sites ( par exemple Yatedo) qui bâtissent une biographie des gens et leur e-réputation sans leur consentement.
Quand on sait que les recruteurs scrutent le web pour se renseigner sur ceux qui sollicitent un emploi, les conséquences de ces agissements peuvent être graves.
La réputation ne concerne pas seulement les personnes, mais aussi les corps de métiers, les établissements, les habitants d’une région, d’un pays...
Là encore, le jugement porté manque souvent d’objectivité ; il est influencé par les préjugés, parfois par la xénophobie ou le racisme...et aussi par la tricherie.
Certains restaurants, certains hôtels, peuvent avoir sur le web une réputation ( bonne ou mauvaise) qui a été fabriquée de manière malhonnête. Des établissements scolaires ont une réputation usurpée quand, en obtenant des résultats inférieurs à d’autres, ils apparaissent meilleurs parce qu’ils sont implantés dans un beau quartier.
On attribue à certains fonctionnaires, à des gendarmes, des défauts qu’ils n’ont pas ; on fait aux Corses, aux Bretons, aux Polonais, aux Belges et à bien d’autres des réputations infondées.
Comme il y a peu d’espoir de voir l’objectivité régner un jour dans ce domaine, il reste peu de solutions : se moquer de la réputation qu’on nous fait et n’intervenir que lorsque les limites sont dépassées !
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