COSMOS photo de Jack Moreh - freerangestock.com |
Jean
Ferrat disait qu’il ne chantait pas « pour passer le temps ».
Il avait des choses à dire et avait choisi d’exprimer ses idées
(son amour de la nature, la fraternité, sa vision d'une société plus juste…)
par le biais de la chanson. Comme lui, Brassens, Brel, Léo Ferré et
bien d’autres ont divulgué leurs idées par ce mode de communication populaire.
Quand
on n’utilise pas la langue de bois, le discours est un autre moyen
de faire passer des messages. Dans un format en principe plus long,
la conférence atteint le même but. Pour l’orateur, elle a
l’avantage de permettre un échange avec le public.
Pendant
des siècles, l’oralité a été la seule façon de communiquer.
L’invention
de l’imprimerie dans un premier temps, puis la gratuité de l'école
ont favorisé le développement de l’écrit.
Dans
ce domaine, les moyens de partager des idées ne manquent pas :
il y a l’article, la chronique, le tweet, le livre… et le poème.
Celui-ci
est la forme la plus élaborée de l’expression. Non seulement il
transmet des idées – avec beaucoup moins de mots qu’un texte
philosophique - mais il offre en plus un travail sur le langage qui
lui donne une autre dimension : le poème se différencie du
langage ordinaire car il fait partie des arts.
Ces
différents modes d’expression, je les ai tous utilisés pour
transmettre quelques idées qui me tiennent à cœur ; c’est
le cas du thème traité dans le poème qui suit : la nécessité
de réenchanter l’être humain, de bâtir une société où celui-ci retrouvera la dimension poétique
que la société matérialiste lui a fait perdre.
*
CEUX-LÀ
La
montagne se tait
quand
ils regardent ses pentes
où
l'ancolie frémit au vent léger de mai.
Ceux-là
n'entendent pas
le
chant lointain des étoiles
dans
la douceur alanguie
d'une
nuit d'été.
Et
leur cœur sec reste sourd
à
la musique intemporelle
et
enivrante du cosmos.
Ils
ne sentent pas le souffle vital
du
chêne centenaire
qui
leur offre son ombre.
Ils
vont, viennent, s'agitent
ils
errent tristement
dans
des villes sans âme où brillent les néons,
où
bruissent les machines.
Et
leur enfance est morte.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire