En Provence
Dans
un précédent billet, nous avons vu l’intérêt présenté par les
santons qui permettent la reconstitution de scènes évoquant la vie
des gens d’autrefois. Les artisans qui fabriquent ces figurines en
argile ne se limitent pas à la représentation de scènes
religieuses ; ils recréent avec réalisme l’ambiance des
villages et des villes.
Photo bj.caron |
Après
la Russie, notre voyage dans le temps nous mène aujourd’hui en
Provence. L’ensemble de l’exposition donne un aperçu complet de
cette province : on y retrouve les couleurs vives qu’utilisait
Van Gogh quand il peignait un pont, une maison, un champ dans les
environs d’Arles, le moulin de Daudet, Frédéric Mistral et son
grand chapeau noir, les étals couverts de fruits, de légumes et de
poissons, les oliviers qui s’agrippent à la colline...
Rappelons,
pour mieux apprécier la minutie du travail des artistes, que chaque
scène occupe une surface de moins de dix décimètres carrés.
Attardons-nous
sur deux scènes particulières : la classe d’autrefois et la
partie de cartes.
La
classe
On
est aux alentours de 1900 et l’on assiste à une leçon de calcul, sans
doute au cours préparatoire (puisque l’on est à la fin de mai et
qu’à cette époque on abordait déjà l’étude de la division).
Le maître porte une blouse grise ample ; au fil des années
celle-ci deviendra bleue, parfois blanche, avant d’être remplacée
par la veste ou une tenue plus décontractée.
Le
tableau est noir, l’enseignant et les élèves y écrivent à la
craie, il deviendra plus tard vert puis blanc, ce qui entraînera la
disparition de la craie.
À
noter encore la présence d’une petite estrade sur laquelle est
placé le bureau. Dans les années 80, on supprimera l’estrade - symbole de l'autorité - dans
de nombreuses classes.
Chaque
élève dispose d’un pupitre en bois ; le plan de travail est
incliné, l’enfant est assis sur un banc. Ce type de pupitre sera
utilisé pendant des décennies, le plus souvent il accueillera deux
élèves. Puis ce sera l’apparition des chaises et des tables
individuelles, avec un plan de travail horizontal.
En deux siècles, on
est passé du porte-plume et de l’ardoise à la tablette. Le progrès technologique ne veut pas dire forcément progrès pédagogique.
photo bj.caron |
La
partie de cartes
Cette
scène est un hommage à Pagnol et à sa célèbre partie de cartes
où chacun triche, soit en faisant des gestes, soit en parlant.
On
reconnaît les quatre protagonistes : Escartefigue, Panisse,
César et Monsieur Brun. Ils jouent à la manille et l’on imagine César en train de dire sa fameuse réplique :
-
Tu me fends le cœur. Pas vrai, Escartefigue ? Il me fend le
cœur.
Et
Panisse qui répond :
-
Est-ce que tu me prends pour un imbécile ?
C'est un
voyage dans l’histoire, dans la littérature d’un pays, bref dans
la culture,qui est ici offert grâce à ces petits personnages auxquels
des artisans donnent vie, pour notre grand plaisir.
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