FÊTE
FÊTE
Philosophes, poètes et politiques
II
Philosophes, poètes et politiques
I
PORTRAIT :
Jeune avec de vieilles idées
En 2017, les Français ont choisi un président jeune.
Le ministre qu’il a été n’avait pas laissé de très bons souvenirs mais on aurait pu espérer qu’un président de 39 ans prendrait des décisions intéressantes permettant d’améliorer la vie des gens en prenant les mesures sociales que les pauvres attendaient et en s’attaquant aux problèmes écologiques.
Quand on fait le bilan des anciens présidents, on constate que certains ont apporté des améliorations importantes : Valéry Giscard d’Estaing a fait voter l'abaissement de la majorité civile et la dépénalisation de l’interruption de grossesse (IVG), François Mitterrand a fait voter la fin de la peine de mort.
E. Macron vient d’entamer la sixième année de son mandat. Toutes les décisions qu’il a prises ont montré qu’il s’appuyait sur des idées des siècles passés.
Sa conception de l’économie s’appuie sur les principes du capitalisme le plus dur : on favorise les plus riches et on demande aux autres des sacrifices.
Par ailleurs, ce système est responsable de l’état catastrophique dans lequel se trouve la planète.
Ignorant les travaux récents de l’éthologie animale, ce président n'a aucun respect pour la vie des animaux : il soutient des activités qui font souffrir et qui tue des êtres sensibles à la douleur. C'est le cas notamment de la chasse à courre, et de la corrida. II a annoncé clairement il y a quelques jours qu’il s’opposait à l’interdiction de la celle-ci avec des arguments peu convaincants : les coutumes locales et de la culture.
À cela il faut ajouter une manière de gouverner d'un autre temps.
On peut le dire dès maintenant : le bilan de ce président est mauvais.
NON À LA CORRIDA
SAGESSE II
(Quelques idées pour changer le monde)
De COP en COP, depuis 2009 , le même scénario se reproduit : les dirigeants du monde entier se réunissent dans le but de limiter à un degré et demi la hausse de la température, chiffre fixé par les experts. Et chaque année rien ne bouge.
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Et si nous prenions pour modèle la sagesse ?
Après Le retour à la nature(1) et Agir (2), cités dans la première partie, voici trois autres citations pour aller vers le changement :
3. La sobriété :
5. Méditer :
SAGESSE I
(Quelques idées pour changer le monde)
Nous vivons la fin d'une époque. L'ère nouvelle qui devrait permettre aux humains de tous les pays de vivre dans des conditions convenables reste encore à inventer.
De COP en COP, depuis 2009, le même scénario se reproduit : les dirigeants du monde entier se réunissent dans le but de limiter à un degré et demi la hausse de la température, chiffre fixé par les experts. Et chaque année rien ne bouge. Parce que ceux qui gouvernent ne veulent pas abandonner le système actuel.
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LA SIMPLICITÉ
L'état de la planète nécessite une autre façon de produire et de consommer. La solution existe : c'est la simplicité volontaire (appelée aussi sobriété heureuse)
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UN BOYCOTT NÉCESSAIRE
Le boycott est un acte responsable. Cesser d’acheter des produits ne répondant pas aux critères environnementaux, sociaux et moraux indispensables à un bon fonctionnement de la société, est un engagement citoyen.
Le boycott est pour tout citoyen un moyen efficace d’agir pour affaiblir un groupe agissant d’une manière non conforme à l’intérêt général. Mais cette façon d’agir ne concerne pas seulement les citoyens, elle s’adresse aussi aux collectivités ( communes, régions, états…) C'est ainsi que quelques villes (Paris, Marseille, Bordeaux, Lille...) ont décidé de boycotter la coupe du monde de football qui doit avoir lieu au Qatar, un choix incompréhensible pour de multiples raisons écologiques et sociales.
Le Qatar n'est pas un pays adapté pour ce sport. Il a fallu d'abord changer la date habituelle de la compétition (en été la chaleur monte à 40 degrés) et l'organiser en novembre et décembre où il fait encore très chaud. Il a donc fallu construire des stades climatisés !
Cela est une hérésie.
La construction des stades a été faite dans des conditions inadmissibles. Les ouvriers ont été réduits à l'état d'esclaves. Plusieurs milliers d'entre eux sont morts (on parle de 6500 personnes).
On a été à peine étonné d'entendre la ministre de la transition énergétique annoncer que le boycott n'aurait aucun effet. À ce jour, la France préfère participer à une compétition contraire à la morale.
C'est regrettable.
Réhabiliter la politique
Quand on fait le bilan des gouvernements des quatre dernières décennies, on constate que les idées développées par les philosophes (le socialisme, l’écologie…) et reprises par les politiques, ont toujours été dénaturées, voire trahies.
Ce constat qui conduit à une remise en cause du système politique n’est pas un désengagement politique. Au contraire, il a pour but d'ouvrir la voie à la réhabilitation du politique, par un engagement de tous les citoyens prêts à mener des actes de résistance ancrés dans la vie quotidienne, s’appuyant sur des valeurs telles que la solidarité, l’échange, la convivialité.
Cette réhabilitation passe nécessairement par un changement des comportements, par de nouvelles pratiques. Il s'agit là d'un exercice difficile. Jusqu'à présent, ceux qui ont déclaré vouloir faire de la politique autrement ont fini par ressembler à leurs aînés.
Si quelques mesures peuvent contribuer à réhabiliter la politique (instituer le mandat unique, limiter le nombre des mandats), l'essentiel me paraît relever de l'éthique. Par exemple, l'engagement solennel d'un candidat à tenir ses promesses ne contribuerait-il pas fortement à redonner de la crédibilité aux politiques ?
La plupart des actes de notre vie étant liés à des décisions politiques, nous ne pouvons délaisser le champ politique. La seule voie possible est d’agir pour empêcher les dérives possibles et rendre à chaque citoyen les pouvoirs que la démocratie actuelle ne lui donne pas.
VIOLENCE(S)
« La violence est la loi de la brute »
( Roger Martin du Gard)
La violence n'est pas un fait propre à notre époque. Depuis des millénaires, elle fait des ravages partout dans le monde. Pendant les conflits, elle ne s’abat pas seulement sur les combattants mais aussi sur les femmes, les enfants, les vieillards, victimes innocentes d’une barbarie que rien ne peut excuser. Les livres d’histoire sont remplis de pages relatant les massacres, les viols que des troupes ont fait subir aux populations des villages, des villes qu’elles traversaient.
Ce qui est troublant c’est qu’au 21e siècle, certains êtres humains et certaines collectivités ne respectent toujours pas ce qui vit : les humains et les animaux. On en a encore un triste exemple avec la sauvagerie de la Russie vis-à-vis de l'Ukraine.
La violence est présente dans la vie de tous les jours, dans les familles où elle touche des enfants et des femmes, dans les entreprises où le harcèlement, le mépris, les atteintes à la dignité, poussent des employés au suicide. Elle est présente dans la société moderne qui prive une partie de la population du droit au travail, au logement, en étalant au grand jour la richesse insolente des privilégiés.
La violence est omniprésente dans la vie réelle, elle s’étale aussi sur les écrans à des fins mercantiles.
Il serait temps d'agir en faveur de la non-violence et la douceur.
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La mort d'une reine
Elizabeth II est décédée le 8 septembre. On peut comprendre que la mort d’une reine qui avait régné si longtemps ait ému une bonne partie des Britanniques. Pour les étrangers, c’était avant tout un événement qui sera inscrit dans les livres d’histoire.
La Grande-Bretagne fait partie des pays qui connaissent encore la monarchie, comme la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Espagne, le Danemark et la Suède. Les monarques y ont peu de pouvoir.
Ceux qui souhaitent avoir une république critiquent surtout le coût qu’impose une monarchie. C’est le cas de la Grande-Bretagne. On peut citer par exemple la grandeur des funérailles qui, d’après Public Sénat , ont coûté au peuple entre 35 à 40 millions d’euros.
Mais ce que je retiens surtout de cette dizaine de jours, c’est le traitement de l’événement par la presse et notamment par les chaînes d’info en continu.
Du matin au soir, on a eu droit à des heures de bavardage donnant les moindres détails. Cela a conduit à l'absence d'autres événements. C’est ainsi que le 13 septembre, la mort de Jean-Luc Godard est passée presque inaperçue. Faut-il s'en étonner ?
Non. Pour les responsables des chaînes, l'audience compte avant tout. Et la mort d'une reine attire plus de spectateurs qu'un hommage à l'un des plus grands cinéastes de notre époque.
Vers une démocratie véritable II
Dans une démocratie véritable, la première des choses est que chaque citoyen participe réellement à la prise des décisions grâce à une information précise sur les projets et à la possibilité de donner son avis. La délégation de ses pouvoirs à une personne qu’on élit suppose que l’élu-e respecte le programme sur lequel il(elle) a été choisi (e); on constate hélas que c’est rarement le cas.
Il faut aussi que tous les courants politiques soient représentés proportionnellement à leur force. En France, dans le système actuel, les assemblées élues ne reflètent pas la réalité politique. Les petits partis ne sont pas représentés.
La suppression de l’élection du président de la République au suffrage universel est une priorité. Elle permettra de mettre fin à la monarchie républicaine.
La diversité des milieux sociaux, des professions, doit être respectée. Combien y a-t-il d’ouvriers, de chômeurs, à l’Assemblée nationale et au Sénat ?
Dans une démocratie véritable, l’égalité des chances doit être offerte à tous les enfants qui naissent. Or «l’élitisme» se transmet en France et dans de nombreux pays de génération en génération.
Le rôle de l’Éducation nationale devrait être - entre autre - la réduction des inégalités sociales.
Vers une démocratie véritable I
Toutes les démocraties ne se valent pas. La démocratie implique la souveraineté du peuple.
En France, nous ne sommes pas encore dans cette démocratie idéale où l'on est d'accord sur les principes de base (la liberté, le respect des autres, la justice), où les arguments sont basés sur une réalité vérifiable par les chiffres, nous sommes dans le monde du mensonge, de l’aliénation provoquée par une accumulation d’images, de paroles qui déforment la réalité pour imposer une façon de vivre, pour orienter le vote dans un certain sens, celui qui convient aux dominants.
La démocratie refuse la xénophobie, le racisme.
Elle combat les idées de ceux qui prêchent le sécuritaire à tout prix et qui parlent des dangers de l’immigration.
Ce sont pourtant celles-ci qui gagnent du terrains dans de nombreux pays. Ces idées sont développées à longueur de journée par des radios, des télévisions et des journaux qui sont dans les mains de la finance.
Nous devons échapper au conditionnement qui selon Ivan Illich produit « une main-d’œuvre spécialisée, des consommateurs dociles, des usagers résignés » comme il l’écrivait dans La Convivialité.
Nous irons ainsi vers une démocratie qui appliquera dans les faits la liberté, l'égalité et la fraternité.
(à suivre)
Un regard sur l'école
En France le bilan de l'école est depuis 30 ans plutôt noir.
Elle s’est jusqu’à maintenant montrée incapable d’assurer une égalité des résultats quel que soit le milieu auquel appartiennent les élèves.
Et la rentrée de cette année ne permet pas d’être optimiste. Quand on voit que parmi les enseignants recrutés certains ont été choisis après un entretien de quinze minutes, il y a de quoi être inquiet.
Les méthodes pédagogiques doivent évoluer.
Que constatons nous souvent :
D'un côté, des élèves brillants sont freinés par un rythme imposé, de l'autre, des élèves en difficulté ne ressentent aucune envie d'apprendre.
C'est là que la psychologie différenciée peut montrer son utilité : l'une pour considérer chaque élève comme une personnalité différente des autres, l'autre pour appréhender le jeune dans sa globalité, avec ses atouts, ses points faibles, ses passions, et dans ses rapports avec le monde extérieur ( de la famille à la société tout entière).
Il faut donc développer une " école sur mesure", selon la formule de Claparède.(1)
Seul un enseignement individualisé, tel que Robert Dottrens(2) le préconisait, peut enrayer la spirale de l'échec. Cette individualisation doit être associée à l'apprentissage du travail en commun : la participation et la responsabilisation des élèves conduisent à la citoyenneté.
Ces méthodes d'enseignement sont déjà pratiquées ici et là. Il faut les généraliser.
1. neurologue et psychologue suisse
2. pédagogue suisse