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lundi 31 janvier 2011

La révolte des peuples



Les événements qui se déroulent    en Tunisie et en Egypte   sont importants. Le monde issu de la seconde guerre mondiale, dominé par deux blocs antagonistes, avait longtemps paru figé, avant d’être secoué par la chute du communisme dans l’Europe de l’Est. Puis nous sommes  entrés dans une période de turbulences où les conflits venaient de différents points de la planète et où la menace principale semblait être la montée de l’intégrisme religieux et du terrorisme.
Dans ce système d’équilibre fragile, les pays riches fermaient les yeux, non seulement pour des raisons diplomatiques mais aussi au nom des intérêts économiques nationaux, sur les dictatures qui sévissent ici et là, à travers le monde.
Le peuple tunisien et le peuple égyptien, lassés des atteintes à la démocratie, des difficultés rencontrées dans leur vie quotidienne, du chômage permanent, ont choisi de se rebeller pour retrouver leur liberté et leur dignité de citoyens.
On ne peut que leur souhaiter de tout cœur de réussir dans leur entreprise. Mais l’Histoire et la pensée complexe nous incitent à la prudence. L’une et l’autre nous ont appris que le résultat de telles révoltes ne pouvait être apprécié que sur le long terme. En introduisant le principe de rétroaction dans sa réflexion, la seconde n’élude pas les événements, les réactions qui peuvent contrarier l’action primitive.
Mais d’ores et déjà, ces deux peuples ont remporté une première victoire, en faisant vaciller un pouvoir que les fatalistes croyaient inébranlable.

samedi 29 janvier 2011

Une baleine à bosse





au large de Boulogne


Depuis un mois, on ne parle que d’elle dans les journaux de la Côte d’Opale. Les scientifiques, les étudiants, les photographes restent à l’affût, dans l’espoir de prendre un cliché de son énorme nageoire caudale.
La voir dans le détroit du Pas de Calais est un événement rarissime. La baleine à bosse n’est pas sédentaire : on l’a aperçue au large de Calais, au large de Boulogne.
Cet engouement s’explique bien entendu par l’aspect peu ordinaire du mammifère qui nous rappelle le temps préhistorique des animaux gigantesques : la baleine à bosse mesure plus de dix mètres ( 13 à 14 à l’âge adulte), elle peut peser 25 tonnes. 
L’observer constitue un spectacle impressionnant car tout chez elle est démesuré...
Quand elle remonte à la surface, son souffle dégage un nuage de trois mètres de haut; elle exécute de superbes sauts d’une grande amplitude.
Comme la plupart de ses congénères, cette baleine à bosse  vit seule. Il y a donc peu de chance d’entendre son chant étonnant, qu’elle produit seulement en période d’accouplement.
 Depuis un mois, elle mène une vie tranquille, sans se soucier des nombreux bateaux qui traversent chaque jour le détroit.

mardi 25 janvier 2011

ASSISTANCE, le mot de la semaine ( 23 )

Chaque semaine, voici - à partir d’un mot -  une  courte réflexion développée en une  phrase. 


          Aujourd’hui,  le mot : 

  Assistance

Le mot assistance, lorsqu’il désigne une action qui part d’un bon sentiment ( le fait de venir en aide à quelqu’un, d’apporter un secours ) a pris au cours du dernier siècle une tournure péjorative à tel point que l’Assistance publique est devenue l’aide sociale, mais c’est surtout son dérivé assistanat qui fait polémique : il est souvent utilisé par ceux qui critiquent "les dérives d’une politique d’aide sociale" basée sur l’idée de solidarité — une politique qui, selon eux, n’encouragerait pas le retour au travail des exclus — et qui au lieu de s’en prendre aux plus démunis feraient mieux de mettre en cause la société actuelle, incapable de proposer un emploi à toutes les personnes en âge de travailler.

dimanche 23 janvier 2011

2011 année européenne du bénévolat




BENEVOLES

J’étais ce jeudi à Villeneuve d’Ascq à l’occasion de la remise des prix attribués par la CARSAT ( ex CRAM) à des bénévoles ayant participé au concours Retraite et bénévolat. Chacun d’eux avait présenté un dossier, non pas pour se mettre personnellement en valeur, mais dans l’espoir d’obtenir pour son association un prix allant de 500 à 5000 €. Quand on connaît les difficultés rencontrées par les associations pour établir un budget permettant d’atteindre leurs objectifs, on ne peut que féliciter la CARSAT pour son initiative.
Mais, au-delà  de cette remise de prix, ce qu’il faut retenir de cette sympathique cérémonie, c’est la qualité et le foisonnement d’actions de solidarité entreprises par les bénévoles pour aider leurs concitoyens. Qu’il s’agisse d’accompagnement social et de citoyenneté, d’actions  culturelles et de loisirs, de préservation de l’autonomie des personnes, de lutte contre l’isolement, toutes les initiatives ont une utilité indéniable.
La Commission européenne a décidé que 2011 serait l’ année du bénévolat et du volontariat.
Le nombre de bénévoles avoisine les 100 millions en Europe. Une étude a montré que pour 1 € dépensé par les organisations pour encourager le bénévolat, celles-ci recevaient en retour entre 3 et 8 €.
Cet aspect économique est un argument supplémentaire pour développer le bénévolat qui est aussi une forme de résistance face à la société déshumanisée.

vendredi 21 janvier 2011

POESIE : à propos de la rime



Dans la  poésie moderne, la rime est la plupart du temps abandonnée. Pourtant certains poètes d'aujourd'hui continuent d'être attentifs à la musique des mots et au rythme des phrases qui est facilité par l'utilisation des vers réguliers dans la poésie classique.
Ecrire au 21e siècle à la manière de Ronsard n’aurait pas grand intérêt, en dehors de l’exercice amusant d'écrire un pastiche. Utiliser des techniques anciennes en les revisitant est une démarche différente que je n’hésite pas à pratiquer de temps en temps.
Ainsi, prenons le texte  suivant :


Légende du château

Nous irons au château
où parfois apparaissent
à l'ombre des ormeaux 
de graciles princesses

Nous entendrons peut-être
des ancêtres venus
porter sous les fenêtres
le cri des hommes nus

Mais l'eau de la rivière
et l'arbre qui se tord
diront aux vieilles pierres 
qu'ils ne sont jamais morts.
1983


Une autre  version

Je connais un château
où - dit-on - apparaissent
vêtues de manteaux
blancs
de graciles princesses.

On y entend
parfois des ancêtres 
venus
porter sous les fenêtres
le cri des hommes nus.

Et le  chêne tordu
vit encore
dans les pierres
qui usèrent 
leur corps

2011

mercredi 19 janvier 2011

VITESSE, le mot de la semaine ( 22 )

Chaque semaine, voici - à partir d’un mot -  
une  courte réflexion développée en une  phrase. 

          Aujourd’hui,  le mot :   Vitesse






La vitesse est sans aucun doute l’un des principaux fléaux de notre époque ; elle gâche la vie des travailleurs, stressés par des rythmes infernaux, contribue à l’augmentation des accidents de la route et  en même temps à celle de la pollution de l’air, elle détériore la qualité des relations humaines ( par les rencontres entre deux portes et les échanges écrits brefs et sans âme ), elle fait passer à côté des plaisirs de la vie — les plats dégustés lentement, les paysages, les tableaux devant lesquels on s’attarde longuement —,  elle est une offense à la pensée, à la réflexion approfondie délaissée au profit d’un digest qui  perd tout intérêt : bref se détacher de ce symbole des temps modernes serait faire œuvre utile.

lundi 17 janvier 2011

Faut-il bannir la télé ?



Télé

— Moi, je vis sans poste de télé. Je n’en ai pas besoin et je veux protéger mes enfants de ce fléau.
Voilà une phrase qu’on entend de temps à autre, prononcée par  un intellectuel ou un contestataire.
Bien sûr chacun est libre de vivre comme il l’entend. Je trouve personnellement cette attitude peu appropriée.
Tout le monde est d’accord pour déplorer l’abondance de programmes médiocres, racoleurs, sans intérêt, à la télévision. Ces critiques visent particulièrement les chaînes privées pour lesquelles la priorité est la rentabilité.
Mais s’interdire de regarder la télévision, en priver ses enfants, n’a pas plus de sens que bannir les livres, sous prétexte que beaucoup d’ouvrages sortant en librairie ne sont pas de haute qualité.
La télévision a une vertu éducative indéniable, d’abord dans la richesse des émissions abordant la plupart des sujets qui concernent l’homme d’aujourd’hui. Grâce au satellite,  de nombreuses chaînes françaises et étrangères sont accessibles. C’est le monde qui entre chez nous, avec des modes de vie et des langues différents…Parmi tous les messages reçus, il suffit de faire le tri pour en extraire ceux qui, à un titre ou un autre, ont de l’intérêt.
Interdire la télé aux jeunes, c’est se priver de l’occasion de développer l’esprit critique des futurs citoyens. Ne  s’agit-il pas là d’une des missions de l’éducation ?

Et je me pose la question : finalement n’y aurait-il pas de la part des opposants irréductibles à la télé une forme de snobisme, un vieux réflexe donnant la préférence à l’écrit, jugé plus noble que l’image et le son, un réflexe comparable à l’attitude méprisante de certains intellectuels vis-à-vis des  filières techniques et manuelles ?

samedi 15 janvier 2011

MATINS NOIRS



Je hais ces matins mornes
aux couleurs de défaite
jours de soleil éteint 
d' espérances brisées
...................................
Je hais ces matins noirs
de chênes abattus.


Ces vers sont extraits d’un poème inspiré par des faits insupportables que l’actualité nous apporte régulièrement et qui prouvent que nous sommes dans un monde malade.
Une nouvelle fois, la folie de certains hommes a brisé des vies. Deux jeunes gens qui abordaient l’âge adulte, remplis d’espérances, sont morts dans des conditions insoutenables. L’un, Antoine, avait décidé de consacrer sa jeunesse ( et peut-être sa vie entière ) aux causes humanitaires. Il se dévouait pour améliorer les conditions de vie d’une population africaine privée de l’essentiel  et avait trouvé le bonheur au Niger. Vincent était venu  retrouver son ami à l’occasion du mariage de celui-ci. Ce qui devait être une fête devint un carnage qui laisse une jeune femme, des parents, des amis, anéantis par la fin brutale des deux jeunes hommes. Et au-delà des familles, tout le monde est abattu devant tant de barbarie, une  barbarie qui, hélas, continue de sévir.

jeudi 13 janvier 2011

" IL FAUDRAIT MANGER MOINS DE VIANDE"

Manger moins de viande : une nécessité

La prospective Agrimonde est une initiative  qu’on doit à l’INRA (1) et au CIRAD (2). Les travaux entrepris par ceux-ci depuis 2006 pour  évaluer les conséquences des pratiques agricoles et des modes alimentaires sur l’environnement mondial à l’horizon 2050 proposent deux scénarios.

L’un baptisé Agrimonde 1 est imaginé dans l'optique du développement soutenable qui sous-entend de mettre fin au déséquilibre entre pays pauvres et riches. L’autre, appelé Agrimonde GO suppose qu’on poursuit dans la voie actuelle, avec  toujours plus de rendement à l’hectare, dans un système financier mondialisé, sans se soucier de l’environnement ( en supposant que l’on trouvera toujours des réponses techniques aux problèmes rencontrés.) Dans les deux scénarios, la population mondiale est estimée à 9 milliards d’habitants. 
Evacuons tout de suite ce scénario irresponsable qui serait catastrophique. 
Les habitants des pays riches consomment 4000 kilocalories par jour, ceux de l’Afrique subsaharienne seulement 2300.
Cette situation injuste se traduit au Nord par des maladies dues au surpoids et à l’obésité et au Sud par des carences graves, par une espérance de vie plus courte.
Sur le plan environnemental, la production de viande est plus polluante et énergivore que la production de végétaux ( il faut 100 litres pour 1 kg de pommes de terre, 13 m3 pour 1kg de viande).
Continuer ainsi serait insupportable.
Dans l’optique d’une rupture avec  le développement actuel, on rééquilibrerait au niveau de 3000 kcal par jour la nourriture au Nord et au Sud, et  2500 kcal consommées chaque jour seraient d’origine végétale.
Cette proposition n’émane pas des réseaux écologistes. Elle est intéressante car elle fait avancer l’idée d’une forte diminution de la viande au niveau mondial.
Par contre, cette étude n’a pas envisagé une progression très faible, voire une stagnation,  de la population. C’est dommage.
























dimanche 9 janvier 2011

2011 année internationale des forêts


C’est une initiative de l’ONU :  2011 est proclamée année internationale des forêts.
Les sceptiques diront sans doute :
— Encore une initiative qui ne servira pas à grand- chose !
Je ne suis pas de cet avis. Toutes les actions consacrées à un thème ont au moins le mérite de sensibiliser les gens  à un problème. En l’occurrence, dans le contexte environnemental actuel, le rôle de la forêt doit être mieux connu et toutes les initiatives qui seront prises cette année pour aller vers une gestion durable de la forêt, la plantation d' arbres en ville, la  création d' arboretum seront utiles.
Il y a au moins trois bonnes raisons de défendre les forêts :
La première, c’est évidemment leur rôle capital en écologie. Elles sont des écosystèmes complexes qui offrent un habitat à de nombreux animaux, végétaux, espèces fongiques et microbiennes.
La seconde, c’est leur rôle économique. On estime à environ un milliard et demi le nombre de personnes vivant dans le monde grâce à la forêt.
Enfin, dans de nombreuses civilisations, leur apport culturel est indéniable. Source d’inspiration des artistes, des poètes, des écrivains ( L’appel de la forêt, de Jack London) elle est pour chacun de nous un lieu de ressourcement ou tout simplement un lieu de détente, de recherche d’équilibre.
J'aurai l'occasion de revenir au cours de cette année sur le rôle fondamental des forêts.

vendredi 7 janvier 2011

MINUIT




— Quand minuit sonnerait
tu fermerais les rideaux
et notre chambre serait comme
un œuf un monde clos un refuge
inaccessible
puis tu irais au piano
et tu jouerais une fugue de Bach…

( A vingt ans nous étions 
des rêveurs indolents
et puis le temps
nous a appris 
à écouter le monde )

Minuit sonne.
 Les volets sont baissés, le piano s’est tu
et ce  long cri plaintif
qui monte jusqu’à nous 

mercredi 5 janvier 2011

Charité, le mot de la semaine ( 20 )

Chaque semaine, voici une  courte réflexion - à partir d’un mot - développée en une  phrase. 

          Aujourd’hui,  le mot :   Charité




« Charité »  est un mot qui sent le passé, l’époque où la religion influait fortement sur le comportement des hommes et où ceux qui détenaient un pouvoir politique ou économique apportaient de temps à autre aux pauvres une assistance, distribuaient leur aumône aux malheureux ; cette forme d’action qui se pratique encore aujourd’hui doit céder la place à une vraie reconnaissance des droits et de la citoyenneté de chacun, à une entraide sincère, sans condescendance, bref à la solidarité.

lundi 3 janvier 2011

Massacre d'oiseaux migrateurs dans le nord

Harassés, amaigris
les oiseaux migrateurs poursuivaient leur voyage
quand soudain un bruit sec —  un bruit insoutenable — 
retentit dans la plaine.

Un oiseau ferme ses ailes.
Voilà son corps sans vie
qui tombe tristement
telle  une pierre.
Un rêve s'est brisé.

Des milliers d’oiseaux migrateurs qui passent habituellement l’hiver aux Pays-Bas et en Belgique ont été obligés, en raison du froid qui règne en ce moment sur l’Europe, de reprendre leur migration vers la France. Il s’agit notamment des bernaches nonnettes, des oies rieuses, des canards siffleurs. Sur le littoral du Nord de la France, des chasseurs restent à l’affût, nuit et jour, empêchant les oiseaux affaiblis de se nourrir, le fusil prêt à faire sa sinistre besogne.


C’est un véritable carnage qui se prépare.
En raison des conditions climatiques actuelles, « la LPO demande la fermeture immédiate et totale de la chasse pour toute la durée de cet épisode météorologique sévère. »
On ne peut bien sûr qu’appuyer cette démarche, et réclamer avec la ligue ROC l’interdiction de chasser la nuit.


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