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samedi 13 décembre 2014

Repères 26 : LA FEMME


Repères : une série de billets qui présentent de manière synthétique les 

questions de notre temps ; des réflexions basées sur l'observation, l'expérience, 

les souvenirs  personnels et la théorie.

n° 26  


IMAGE, IMAGINAIRE



La place de la femme dans la société française s’affirme lentement ( dans certaines régions du monde, la situation est hélas beaucoup plus grave).
Chez nous,  si son statut s’est amélioré depuis la fin de la seconde guerre mondiale, il reste encore du chemin à parcourir pour parvenir à l’égalité parfaite entre l’homme et la femme.
Je n’aborderai dans ce billet qu’un seul aspect de la question, celui de la représentation de la femme dans la culture de masse.

Revenons pour commencer  sur un fait que j’abordais dans mon dernier bloc-notes : l’élection de Miss France. C'est un concours  qui existe depuis 1920.
Cette année, la victoire  d’une Nordiste a donné lieu, dans la région, à des déclarations délirantes. Celle en particulier d’un responsable économique, ancien ministre, m’a semblé surréaliste. Il affirmait que  l’image du Nord- Pas-de-Calais profiterait plus de l’élection de cette demoiselle que... des corons !
(Pour ceux qui l’ignoreraient, les corons - maisons de mineurs -  font partie du bassin minier, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO !) 
Rien de moins !  Un patrimoine culturel, mémoire  de l’univers ouvrier d’une région, supplanté par le charme d’une jeune fille !

Ce genre de concours nous ramène ainsi à une image de la femme jugée sur son aspect physique, sur une apparence conforme aux critères de l’époque, image que les publicitaires utilisent pour faire vendre une grande variété de produits allant de la voiture à des voyages lointains.
Il entre dans l’imaginaire des jeunes filles à qui l’on apporte un certain type  de rêve lié à  l’idée de richesse et de consommation : bijoux, voitures de luxe,  séjours dans de beaux hôtels, séjours paradisiaques... offerts à la gagnante.
Le concours de beauté ne s’intéresse pas à la réalité ; il fait entrer celles qui se laissent tenter dans un univers artificiel de paillettes et de mièvrerie.

En cela il ne fait que reprendre les vieilles recettes qui ont été utilisées pendant des siècles pour éduquer les filles  et les enfermer dans un rôle mineur.
Cela va des histoires contées aux petites filles dans lesquelles les princes épousent des bergères aux romans à l’eau de rose où cette fois c’est le fils du PDG qui s’éprend de l’ouvrière qui travaille à la chaîne. Le cinéma, à ses débuts, un peu moins aujourd’hui, a aussi beaucoup participé à cet endoctrinement, avec la dernière scène qui se figeait toujours sur le baiser final.

Le travail d’émancipation mené par des femmes remarquables dès l’Antiquité a heureusement fait changer les esprits, mais il est loin d’être achevé.

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