À la manière d'un journal qui permet de noter régulièrement des réflexions diverses ou de brefs comptes rendus, de choses marquantes, d'activités, ces Pensées éparses et Brèves sont une autre façon de faire entendre la rumeur du temps présent.
SEMAINE 50
Miss France
Une jeune femme du Nord, de la Côte d’Opale pour être plus précis,vient d’être élue Miss France.
Pouvait-on imaginer qu’un tel couronnement serait ressenti dans le Nord-Pas-de-Calais comme un évènement important, au point que le quotidien régional a déjà consacré deux unes à la lauréate et ce matin encore une page dans laquelle on peut lire que sa victoire rend les Nordistes optimistes, responsables politiques et économiques compris.
Il n’est pas question de nier la beauté de la jeune Camille, ni son joli sourire. J’aurais plutôt envie de lui souhaiter bonne chance pour la suite.
Ce qui me plaît moins, c’est que ce type de concours existe encore, ce sont aussi les réactions disproportionnées que le résultat suscite.
Ce concours veut mettre en valeur des jeunes filles françaises dignes de représenter notre pays.
Qu’a-t-on vu sur nos écrans samedis ? Des demoiselles formatées dont on met en avant la beauté. Et cette beauté correspond à des critères stéréotypés ; elles présentaient toutes le même type de physique : longilignes, minces, cheveux longs. De nombreux peintres ont mis en valeur la beauté des femmes : celles de Renoir, par exemple, n’avaient pas la silhouette des candidates de samedi.
Le formatage était aussi dans les questions et les réponses. Aucune originalité ne pouvait s’exprimer dans un tel environnement.
Par ailleurs la gagnante sera obligée pendant un an d’avoir la réserve qui sied au rôle. Pas le moindre faux pas, pas la moindre excentricité. Rebelles, s’abstenir !
Le concours de Miss France donne de la femme moderne une image bien rétrograde !
Et puis il y a eu toutes ces réactions de personnalités qui voient dans cette élection une aubaine pour le développement économique du Nord. On croit rêver !
La situation est-elle si mauvaise pour qu’on en arrive à faire de telles réflexions ?
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