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vendredi 16 septembre 2016

Le vieux sage





  De nombreux auteurs créent des personnages fictifs  afin d’exprimer leurs utopies et le regard qu’ils portent sur la société. Tel est le rôle du Vieux Sage qui apparaît de temps en temps dans ce blog.

Entre tristesse et colère

    Après deux mois passés dans un modeste bungalow posé au bord de la forêt, dans un village où les touristes sont rares, le vieux sage avait regagné sa maison, dans ce coin verdoyant de Normandie qui l’avait accueilli quarante ans plus tôt.

   Depuis son retour, il était partagé entre tristesse et colère. Il n’avait pas encore repris ses causeries ; il n’avait pas de projet de livre et l’inactivité lui était pesante. La promenade quotidienne avec son chien était le  moment de la journée qu’il appréciait le plus.

   Le vieux sage était triste car il ne reconnaissait plus le pays qui lui avait permis de retrouver la liberté et le plaisir de vivre parmi des gens aux opinions variées. Si avec le temps les épreuves subies dans sa jeunesse s’étaient estompées, parfois des images tragiques de la dictature lui revenaient : des amis avaient été torturés, certains étaient morts, lui-même avait connu la répression militaire.

   Depuis un certain temps, il constatait que l’esprit de fraternité n'était plus là. 

  Pendant l’été, une simple histoire de vêtement de plage était devenue une affaire d’état ; à la suite des attentats qui avaient touché plusieurs pays, certains confondaient à dessein les assassins avec les gens sans histoire qui fréquentaient les mosquées. Il avait même entendu un journaliste bien connu pour ses propos outranciers demander qu’on interdise de donner aux bébés français des prénoms étrangers !
  Ceux qui fuyaient leur pays à cause de la guerre ou de la misère n’étaient plus les bienvenus dans certaines villes. Des slogans d’un autre temps étaient à nouveau affichés sur les murs. On y lisait la haine de l'étranger.

   Le vieux sage qui avait toujours pensé comme Rousseau que l’homme naît bon et aime les autres, avait des moments de doute : sans nier le rôle joué par la société dans le comportement de ses semblables, il s’interrogeait sur la nature de l’homme. 

 « S’il ne faut pas généraliser, n’y aurait-il pas chez certains humains une agressivité, un instinct de puissance et de mort qui les poussent à détruire  tout ce qui les entoure et à se détruire eux-mêmes. Et que faire pour qu’ils se civilisent ? »
Il refusait le  pessimisme mais ne pouvait cacher son inquiétude.

Ainsi était le Sage.





2 commentaires:

  1. l'humain devient malheureusement de plus en plus egoiste et superficiel,ne gardant qu'un objectif,la reussite matérielle..en oubliant l'essentiel et etant capable du pire pour "s'elever" socialement..les vraies valeurs humaines doivent etre préservees grâce à l'Education !

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  2. Oui, l'éducation doit être au cœur du changement. (Je travaille actuellement sur ce thème)

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