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vendredi 2 septembre 2016

Rentrée des classes





  
   Quelques jours avant la rentrée, mon petit-fils qui a neuf ans disait avec humour :
- J’aime bien l’école, surtout le premier jour !
Cette phrase résume bien la magie des rentrées scolaires où tout paraît neuf, où l’on a l’impression de prendre un nouveau départ alors qu’on est dans la continuité d’un parcours.

  Beaucoup d’adultes ont la nostalgie des rentrées des classes de leur enfance.
C’est ainsi  que René-Guy Cadou évoquait dans le poème Automne sa joie de retrouver l’école après de trop longues vacances. Et dans son cas, la situation était particulière puisqu’il vivait dans l’école où enseignaient ses parents (lui-même deviendrait plus tard instituteur) :

«  Odeurs des pluies de mon enfance,
Derniers soleils de la saison !
...
La vieille classe de mon père,
Pleine de guêpes écrasées, 
Sentait l'encre, le bois, la craie
Et ces merveilleuses poussières 
Amassées par tout un été. » 


  L’émotion et l’appréhension ne touchent pas seulement les élèves ; le professeur débutant les connaît lui aussi. Le premier contact avec une classe est toujours un exercice redouté ; partagé entre l’enthousiasme et la peur d’échouer, il doit trouver la juste voie pour se faire respecter et faire aimer l’école à tous.

Des rentrées différentes

   Au fil du temps, les rentrées ont changé parce que la société n’est plus la même. Si l’école qu’évoquait René-Guy Cadou et celle que j’ai connue lors de ma première rentrée en tant qu’élève, quelques années après la seconde guerre, avait peu évolué dans son esprit et ses objectifs (un enseignement donnant les bases fondamentales pour mener la majorité des élèves au certificat d’études) et dans ses détails (les filles et les garçons séparés, l’instituteur en blouse grise, l’encrier et le porte-plume, le tableau noir et la craie…), elle connut, à partir des années 70, une transformation importante : tous les élèves entrèrent au collège quel que soit leur niveau, les classes devinrent mixtes, le stylo bille et le matériel informatique apparurent. Alors que les réformes manquaient de clarté, les problèmes sociaux pénétraient davantage au sein de l’école et peu à peu, le doute s’est installé parmi les enseignants, les parents et les élèves.

   L’instituteur de la première moitié du 20e siècle encourageait ses élèves en affirmant que faire de bonnes études leur permettrait de trouver plus tard un bon travail.

  Le professeur de 2016 doit apprendre à gérer l’incertitude.


  

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